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Le Mariage des Moussons
les avis de Cinemasie
1 critiques: 3.75/5
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4 critiques: 3.5/5
Indian Festen
Tourné en 30 jours caméra à l’épaule pour un budget bien inférieur à celui de Kama-sutra : une histoire d'amour, Le Mariage des Moussons surprend par sa fraîcheur, son enthousiasme et sa joie de vivre, rappelant parfois en cela un lointain cousin du nom de Kusturica. Mira Nair s’est clairement inspiré du Dogme Danois, et notamment de Festen, pour concevoir la rencontre des 2 « mariés arrangés » dans un Delhi d’une authenticité et d’un réalisme parfaitement captés. On est en effet à mi-chemin entre les palais dorés d’un Devdas et les rues sales de Salaam Bombay!, au sein d’une famille bourgeoise qui possède un pavillon très cossu tout en continuant à vivre au milieu du reste de la population, parmi le bruit, la cohue et les enfants livrés à eux-mêmes. C’est ce ton honnête et objectif qui retient l’attention, tandis que se met en place un certain nombre d’amourettes qui s’entrecroisent et de rebondissements savamment dosés qui font le charme du film. Le personnage de P.K. est par exemple très irritant dès le départ, la voix haute et autoritaire, avant de se découvrir une âme d’indian lover pour la petite soubrette de la maison. Et quand l’australo-indien revenu au pays pour le mariage délaisse ses inhibitions pour rejoindre sur la piste de danse celle qui lui plait, ou que la jeune mariée Aditi ose avouer à son promis qu’elle a fréquenté un homme marié en cachette, on apprécie la sincérité du ton et on trouve ça plutôt charmant. D’ailleurs, ici, on s’embrasse sur les lèvres et on parle beaucoup anglais ! L’Inde est moderne, qu’on se le dise !
Si le Lion d’Or à Venise est peut-être un peu surestimé, on passera néanmoins un très bon moment avec cette famille qui cumule les intrigues secrètes mais qui reste éminemment sympathique.
Un film sur la famille
Une histoire pleine d'espoir sur une base assez tragique, que l'on découvre à la fin du film. Le tout pour reconnaître le soutien que peut apporter une famille aimante, même lorsque les traditions empêche parfois la communication entre ses membres.
La réalisation est assez soft avec seulement un ou deux passages musicaux. Ce n'est pas un produit Bollywood. Les couleurs sont éclatantes, puisque la quasi intégralité du film se déroule dans la maison où est organisé le marriage. Cela contrebalance le moral des protagonnistes qui sont tous contrariés.
Au final, plus un film sur la famille que sur l'institution qu'est le marriage décidé par les parents dans la tradition indienne.
Il se fétard
"Moonsoon Wedding" est un film exotique clairement destiné au marché international; mais n'en démérite pas pour autant. Clairement ancré dans une tradition hindoue, Nair resserre personnages et intrigue un long-métrage de moins de deux heures et sans les traditionnelles scènes de danse coupables de détourner un large potentiel mondial. Les prétendus "intellectualistes" et amoureux d'un cinéma d'art et essai peuvent donc pleinement se revendiquer "fans" du cinéma indien en suivant avec aisance ce film.
D'un autre côté Nair met un soin tout particulier à détailler les rituels d'un (riche) mariage hindou et – en tant que femme! – ose opposer la modernité à la tradition. Soit une jeunesse se soumettant à la volonté parentale, mais n'en poursuivant pas moins une certaine indépendance et liberté. La future mariée doute, couche avec son amant la veille de son mariage et risque même de tout annuler sur un coup de tête! Quant à l'organisateur des festivités, il ose outrepasser classes et castes pour courtiser une domestique; sans parler d'une femme faisant éclater au grand jour une terrible vérité accusatrice refoulée depuis des années. Des thèmes hyper-sensibles au sein d'un cinéma bollywoodien autrement formaté avec – aux commandes – un brin de femme, s'étant déjà (mieux) affirmée par ses précédentes réalisations.
Un divertissement audacieux et intelligent, même si Nair ne peut s'empêcher de donner dans un zèle trop appuyé, notamment par le biais de la révélation du secret familial et un happy-ending trop appuyé.