Des saints animés
Petite production indo-singapourienne, "La légende de Bouddha" est l'un de ses nombreux dessins animés distribués à la sauvette en France (et brocardés dans les bacs d'occasion dans des magasins spécialisés ou vidéoclubs sur le point de fermer) pour tenter de grappiller quelques Euros fatigués du fructueux marché des enfants.
Dès les premières images, le ton est donné: les dessins seront simplistes, pas plus laids que certains Disney (surtout les récents direct-to-video), mais très loin des promesses de la jaquette (plus de 400 artistes à avoir réalisé plus de 200.000 dessins dans 1.000 décors entièrement peints à la main). On assiste ainsi à la naissance du prince "éveillé" Siddharta Gautama, futur "Bouddha" dans la mythologie indienne d'une manière, qui laisse un peu pantois, à l'allusion sexuelle à peine cachée. On embraye sur une première chanson, qui sera – ô surprise – anglaise (à noter, que la sortie française ne propose qu'une VF bâclée ou une version anglaise aux sous-titres torchés) et bien loin des meilleurs airs bollywoodiens.
Le roman-fleuve de la longue vie du Bouddha est ici réduite à l'interprétation (très réduite) de quelques-uns des poèmes du britannique Edwin Arnold. L'intrigue se focalise avant tout à la jeunesse du prince avec maintes farces et – finalement – anecdotes sans grand intérêt, si ce n'est que d'amuser les plus petits de ses spectateurs; puis l'intrigue embraye sur une seconde partie trop longuette aux affaires d'Etat et politiques, qui devront justement laisser sur le carreau les spectateurs de la première partie. La conversion du prince Gautama, quant à elle, est torchée en une dernière partie carrément expéditive, qui inclut un combat contre une créature légendaire trop effrayante pour les plus petits, mais sans grand intérêt pour les plus grands; quant à la vie ô combien plus intéressante de Bouddha, elle n'est illustrée que par un dernier carton explicatif avant l'envoi du générique final.
Un produit carrément bancal, qui pâtit de la comparaison du restant de la production mondiale et qui souffre – surtout – d'une intrigue mal équilibrée et absolument pas adaptée à aucun public.