Un chien fougueux dans un jeu de quilles foireux
J'ai découvert "Lead tombstone" dans le cadre de la seconde rétrospective accordé au "pinku eiga" au 13e festival du cinéma asiatique populaire d'Udine en 2011. Je m'explique la seule raison de sa présence parmi l'excellente sélection par le seul fait du nom de Wakamatsu Koji (pour attirer la foule, ce qui a été un pari gagné en vue de la salle pleine) et de celui de la maison de production KOKUEI, dont les films étaient issus; car "Lead Tombstone" est moins une œuvre érotique (une toute petite scène de rien du tout), qu'un authentique "yakuza eiga", genre que Wakamatsu chérissait tout particulièrement.
Huitième long tourné en moins d'un an, "Lead tombstone" marque donc encore les tendres débuts du réalisateur, qui se cherche et qui est encore très loin de ses futures provocations et revendications politiques. Tout juste remarquera-t-on cette fameuse séquence d'ouverture au cours de laquelle un jeune garçon tue un GI, qui vient d'étrangler sa mère en la violant…Raison pour laquelle Mitsugu est devenu un hors-la-loi…merci à toi, donc, l'américain occupant !!). En revanche, tout le métrage restant est un yakuza eiga on ne peut plus classique, avec le jeune chien fougueux, qui grimpe rapidement les échelons en croyant dominer la situation, alors qu'il n'est qu'un pion dans le jeu de forces supérieures et bien plus viles que lui…Tout juste remarquera-t-on le ton définitivement plus libéré, entre scènes tournées à la sauvette, caméra à l'épaule dans les rues d'un Tokyo désert et celles d'une cruauté beaucoup plus prononcées, que dans les productions plus commerciales de la même époque…