Difficilement appréhendable
Difficile d'émettre un avis clair sur un tel film. Il y a une recherche visuelle et artistique claire ; l'histoire n'est pas veine, mais on a du mal à vraiment se retrouver dans les aboutissements et la structure narrative. Peu de paroles, une ambiance très noire, et des personnages assez inhabituels font de ce film l'un des plus étranges que j'ai vus. Un peu trop intellectualisant à mon gout, ce film peine à transmettre son message.
08 décembre 2008
par
Elise
Maître Corbeau sur un arbre perché...
Pour autant que je me souvienne du premier film de Roh Kyung-Tae,
Last dinning Table, ses images étaient plus percutantes, sa narration plus intéressante, plus fragmentée, et son son mieux utilisé (cela dit, sur ce dernier point c'est plutôt pas mal, au dessus du tout venant). Mais, malgré ce petit
moins bien, ça reste du même tonneau et je doute que ce deuxième opus fasse changer d’avis qui que ce soit, dans un sens ou dans l'autre ; je remarque d’ailleurs que je leur donne grosso modo la même note, une note couci-couça, celle d’une demi réussite dont on apprécie la radicalité mais qui ne nous touche finalement pas plus que cela.
La faute à une forme filmique effectivement (je dis ça car le passage du cinéaste par une école d’art a été évoquée lors de la discussion post-séance) très typée « film de plasticien » qui, comme la quasi-totalité des films de ce type mais aussi bien paradoxalement, oublie totalement la matière et tout le coté sensitif du cinéma (sauf, ici, le son) pour se détacher de son sujet, le prendre à distance ; et en fin de compte ne rendre des images uniquement leur sens et leurs symboles ; donc de leur nier toute force hors de leur interprétation, de leur intellectualisation.
Le risque, on commence à s’en rendre compte, est qu’à mesure que Roh Kyung-Tae persistera dans cette voie (que vraisemblablement il ne devrait quitter de si tôt), à force, on (le cinéphile comme moi pour qui « cinéma ≠ branlette intello absconse sur-interprétée ») ne le lui pardonne de moins en moins ; ce qu’il nous était arrivé de faire par le passé, au nom d’un truc qu’on sentait chez lui, l’idée qu’il pourrait basculer du bon coté. Parait-il,
Land of the Scarecrows est le deuxième d’une trilogie : encore un film afin de savoir si oui ou non Roh Kyung-Tae est un cas désespéré.
26 septembre 2009
par
Epikt