Arno Ching-wan | 3.25 | Takachiho's lolitas in da place ! |
Trois récits écrits et dessinés entre 1982 et 1984 composent l'objet. Le premier, Dog Afternoon, semble le plus alléchant parce qu'Otomo y est crédité au scénario. Bof. Les dessins de Takadera, un mangaka que je ne connaissais pas – peut-être un « nègre » d'Otomo ensuite ? - , sont pas mal, ça bourrine bien et l'on décèle des bouts d'Akira, commencé cette même année 82 avec ces poursuites en moto et ce motard qui a comme des airs à notre célèbre Clown. Mais rayon histoire c'est daté, très jeune et la narration n'est pas vraiment fluide, caractéristique pourtant première du manga depuis Tezuka. Comme je m'y suis repris à deux fois pour lire cette petite histoire, le bouquin est resté sur la commode un temps avant que j'embraye avec la suite. Otomo fait joli sur la couv', point barre. Hop, j'embraye et là, surprise, je prends un panard total avec Les lolitas sont là !, le plus court des trois segments. Ca faisait un bail que je n'avais pas pleuré de rire comme ça devant un manga ! Trois pieds nickelés forment un gang et s'en vont hanter la ville en scooter. L'un d'eux, en poursuivant un motard qui vient de braquer une épicerie, renverse le fils du plus balèze des yakuzas du coin, en plein deal de coke. Il l'a vu ! A partir de là c'est Benny Hill puissance (Electric Dragon) 80000 qui nous offre une poursuite aussi homérique qu'hilarante et méga destructive. KABOOOM ! Ce coule tout seul. Dans le même esprit, la dernière histoire, La garde du sultan, nous présente trois autres Pierre Richard dont la tâche est d'empêcher l'assassinat, donc, d'un sultan. C'est bien explosif aussi, joyeusement primaire mais l'aspect poilant se fait un peu moins inventif que dans le précédent, à mon sens un modèle du genre. Aux scénarios l'on trouve Haruka Takachiho, inventeur – à l'écriture – de la Dirty Pair, filiation beaucoup plus évidente ici qu'Otomo. Tout s'explique et s'apprécie tel quel.