Portrait d'une famille cachée
Inspiré d'une historie racontée par le producteur (et réalisateur) Jira Maligool sur le vrai assassinat d'une femme de chambre birmane récemment, Sophon Sakdaphisit a brodé cette histoire de maison hantée…et – surtout – de cellule familiale éclatée…Car c'est finalement moins cette histoire de prétendue fantôme, qui compte, plutôt que de la désintégration progressive d'une famille thaïe.
L'idée est assez géniale et le réalisateur fait éclater tout son talent déjà visible dans ses précédents scénarii "Shutter" et "Alone" dans la toute dernière partie…en revanche, il échoue malheureusement dans toute la première partie, où il n'arrive pas très bien à faire le parallèle entre l'histoire familiale et le spectre de la maison maudite. Pire: en tentant de préserver la surprise du dernier acte, il enchaîne tous les mauvais clichés du film de fantômes récent, depuis les portes, qui grincent, jusqu'à l'éclat de son brutal pour faire sursauter le spectateur malgré lui (ah oui: même l'apparition surprise du chat y passe aussi).
Sans cela, "Laddaland" aurait pu donner naissance à un très bon thriller psychologique; mais peut-être aurait-il fallu le talent d'un vrai réalisateur, plutôt que d'un bon scénariste ?!! Parfois, c'est l'union, qui fait la force.