My way on the highway ! 
Un pogo de presque deux heures, ça fatigue ! Blockbuster chinois, Kung Fu Jungle est un autre de ces polars urbain qui mélangent le genre au kung-fu. Parfois ça marche (Tiger Cage, SPL), parfois non (remplir la case). L'idée de génie de Kung Fu Jungle, c'est d'intégrer les codes du film de serial killer aux tatanes urbaines. Ainsi, le jeu de chat et de souris fonctionne à donf sur ce canevas. Le tueur appelle les flics et demande à causer au héros, il tue donc en série - et joliment ! - ça se course sur les toits, ça saute, ça découvre des indices... ça marche. C'est pas toujours finaud, mais ça marche. On vibre quand il faut, et quand ça cogne, c'en est galvanisant à mort. Les chorégraphies pétillent, certaines en téléscopent d'autres (le piquage de flingue à bout portant est mieux fait que celui d'Equalizer, pondu la même année) : show must go on !
Teddy Chen est en forme à la réalisation & fait plus que le job. C'est bien foutu, rythmé au son d'un chouette score mi-zimmerien, mi-chinoisant qui booste bien l'adrénaline. Les tronches et hommages défilent, la nostalgie est clairement invoquée, elle reste pourtant en retrait derrière l'affrontement Donnie Yen - Wang Baoqiang, qui évidemment culmine sur un duel final qui renvoie celui du train infini du Grandmaster de WKW sous ses rails en moins de deux. "My way
on the highway !" semble scander Donnie le temps (quoi, 10-15 minutes non stop ?) d'un échange époustouflant de mandales sur le bitume. Au milieu de la circulation, avec voitures et camions qui passent à côté. Tout n'est pas parfait dans ce film, loin de là : Charlie Young ne sourit pas, la conclusion d'une poursuite en bateau est ratée, les quelques passages mélo de Donnie sont bien gonflants, quelques légers flashbacks cassent la fluidité et la mise en scène, même si très fonctionnelle (au top dans les fights), évoque davantage des Tony Scott ou autre Lee Tamahori que des Fincher ou Cimino auxquels on pense parfois (si, si) quand la brigade débarque dans l'antre du tueur (Seven) ou lorsque la rage de l'affrontement final est palpable (L'année du dragon). Pas de quoi chipoter : rayon blockbuster calibré, respectueux, généreux et fignolé avec amour, Kung Fu Jungle tape clairement dans le mille.
mise au point dans l'attente de mon texte
Compte tenu des courriers que j'ai reçus me mettant en cause je tenais simplement à dire que d'une part j'attaque Chang le rageux en diffamation et que d'autre part ce ne sont pas des critiques écrites par des énergumènes qui jugent le jeu d'un acteur sur son physique (déplorable!) ou jugent un film sans l'avoir vu entièrement qui doivent vous décourager de découvrir KFJ...
Vous rêviez d'une oeuvre qui transpose les scénarios des films de kung fu d'antan dans un décor urbain ? KUNG FU JUNGLE l'a fait et avec respect en plus. Quant à ceux qui cherchent des poux à ce type de scénario que leur répondre d'autres que LOL ??? Un petit retour aux fondamentaux s'impose donc face à tous ces jeunes qui découvrent le septième art après avoir lâché leurs manettes de jeux: un film doit être jugé pour ce qu'il est et non pour ce qu'on voudrait qu'il soit. C'est navrant de le rappeler en 2015. Ha j'entends notre couple de critiques littéraires se plaindre qu'un acteur ferait trop de grimaces dans ELEPHANT MAN et qu'en plus le film manquerait d'action... No comment.
Avec son scénario qui aurait tout à fait sa place dans un film de la Shaw des années 78/80, Kung Fu Jungle est un polar urbain comme Donnie en a l'habitude avec le récent Special ID, Flashpoint, SPL et ses plus anciennes œuvres Tiger Cage et Le sens du Devoir 4.
Donnie a essuyé pas mal de critiques moqueuses de son récent Iceman 3d ( que je n'ai pas vu encore), et divise pas mal de gens avec ses scènes de combats très MMA-styles. Connu également pour son ego, l'acteur tente ici de donner plus de profondeur à son personnage, grâce à un jeu plus mesure, plus pose, et parfois tout en nuance, tour à tour empli de sagesse et contenant avec mal sa rage, exprimant toute la détresse psychologique d'un homme aimant les arts martiaux,,, Mais non, je plaisante! Il joue comme d'habitude, bien sûr! Il se contente de faire le beau gosse, d’afficher un air vaguement inquiet ou furieux.
Pour lui faire face, Wang Baoquiang joue un homme fou qui massacre les experts en Arts Martiaux les uns après les autres. Alors déjà, l'acteur à une sacrée gueule, mais en plus, il fait des grimaces, mais des grimaces! Jim Carrey à des soucis à se faire. Il n'exprime pas ses émotions, il grimace!
Le reste du casting est insignifiant, les rôles féminins ne sont pas écrits ( surprise? Lol) et a part quelques cameos par ci par là, il n'y a aucun intérêt. Alex Fong est sous employé.
Si on se penche sur le scénario, eh bien il n'y a rien de fou, c'est assez plat, un peu comme un slasher: le tueur se bat contre un maître et le tue, la police enquête, le tueur se bat contre un maître et le tue, la police enquête etc... Je n'ai pas réussi à m’impliquer émotionnellement, aucun personnage n’étant attachant ou un temps soit peu écrit. Il y a aussi un soucis majeur avec le tueur: il est soit disant " inséparable" avec sa femme (celle-ci étant malade gravement) et il ne l’amène pas une seconde à l’hôpital ou ne la soulage même pas un temps soit peu avec un calmant quelconque, et se contente mollement de la regarder se tordre de douleur sur son lit et a pour réaction d'aller faire son entrainement sur son balcon lorsque des mèches de cheveux de sa femme lui reste dans les doigts! Bon d'accord, il est déséquilibre, mais pas temps que ça. Voilà un point qui m'a gêné.
Bon, nous sommes quand même dans un film de Donnie, ce qui veut dire: scènes de bastons! Et il faut le dire, le film en délivre un nombre suffisant. Le seul problème, c'est la réalisation. Entre ralentis, mouvement de grue inutile, tout à été beaucoup trop " stylise" et il n'y a plus aucune intensité. Les 2 seuls combats divertissants sont celui contre Fan Bing Bing et le final, qui retrouve cette excès et cette générosité qui caractérisait le cinéma d'action Hongkongais des années 1980/1990. Maigres des sfx catastrophiques et une faute de raccord digne d'amateurs, ce final est sympa à voir, même si on est plus dans les prises que dans les coups mais bon, on peux pas trop en demander.
Et c'est à peu près tout. Kung Fu Jungle est un film aux enjeux ennuyeux, aux personnages vides, a la réalisation agaçante et ne trouve son salut que dans une ou deux scènes sympathiques.
Je te l'avais bien dit Sebastien
Voilà en quels termes Sebastien m'a parlé de ce film, un 9 novembre 2014 : "
après avoir été le premier en France à dénoncer la supercherie qu'était SPECIAL ID je reste persuadé que KFJ te réconciliera avec Donnie Yen.". Je lui ai répondu que pour moi, ce genre de film papier toilette pouvait à la rigueur divertir, guère plus. Ce à quoi il répondit "
ce type de film Chang La Rage ? et quel type de film est-ce donc ? préjuger un film c'est du même acabit que Jonathan Asia qui en descend un parce qu'il s'est endormi devant...". J'étais suffisamment à l'aise avec mon opinion pour répondre "J'ai vu suffisamment de films avec donnie yen pour que ce ne soit plus du préjugé.".
Mais Sebastien est trop de mauvaise foi pour lâcher l'affaire, même quand il est évident qu'il a tort (ce qui arrive très fréquemment). Il renchérit donc: "
Certes Donnie a contribue a quelques navets. Mais chaque oeuvre est le fruit de plusieurs personnalites qui fusionnent leurs ambitions. Avec des "raisonnements" comme le tien A BETTER TOMORROW n'aurait jamais vu le jour. Essaye de prendre de la hauteur avant de t'exprimer."
Cette attaque sordide m'a obligé à lui retorqué "John Woo avait déjà pu montrer que son potentiel de narrateur était incroyable avec last hurrar for chivalry, Ti Lung était un acteur dont le charisme était évident depuis une décennie, comme il l'avait largement prouvé chez la shaw, et Chow Yun-fat, sans avoir de grands films à son palmarès, était déjà un acteur brulant la pellicule. Donnie Yen, après plusieurs décennies, a montré encore et toujours qu'il était un acteur lamentable, et que malgré la chance qu'il a eu de participer à quelques beaux projets, ce sont les films faciles et sans ambitions artistiques qui l'attirent. Et tu oses comparer les 2? S'il y a bien quelqu'un qui devrait se taire ici, c'est toi. La prochaine fois, tu vas nous dire que Jackie Chan est un être sincère et altruiste, comme dans ses films, et que si on lui donnait sa chance, il rédigerait un manifeste philosophique transcendant."
N'importe qui se serait tu à sa place. Mais pas lui. "On y croirait presque mais seuls les néophytes seront convaincus par ton argumentation qui profite de leur non-connaissance sur le sujet. Allez comme l’intelligence c’est parfois aussi de se rabaisser au niveau de certains je me lance… Teddy Chen avait déjà pu montrer son potentiel en faisant de PURPLE STORM un polar tranchant avec le tout-venant grâce à des scènes d’action rondement menées ne primant pourtant pas sur la psychologie des personnages. Si Donnie Yen n’a pas un charisme évident il a en revanche, excusez du peu, révolutionné le ciné d’action hong-kongais en intégrant dès SPL du MMA à des chorégraphies qui peinaient alors à se renouveler. Baoqiang Wang, sans avoir de grands films à son palmarès, brûle la pellicule dès la bande-annonce. Cette incroyable rencontre d'ADN font de KFJ une oeuvre unique en son genre à voir et revoir pour en apprécier toutes les qualités."
Cette malhonnêteté m'obligea à ajouter "Teddy chen a pu prouver, deuis toutes ces années, qu'il n'avait pas les épaules pour soutenir ses ambitions. Je t'accorde que purple storm essaie d'être un peu plus écrit. J'insiste sur essaie, car ça n'en fait pas un succès pour autant. L'ensemble de sa filmographie monte bien que c'est un petit artisan honnête, mais sans vision particulière, même s'il,peut lui arriver d'avoir une bonne idée de temps en temps. Donnie Yen a en effet apporté un vent de fraicheur, il y a une dizaine d'années. Dommage qu'il soit depuis resté congelé dans cette époque, recyclant obstinément les mêmes mouvements qui n'ont aujourd'hui plus rien d'original. Ces éléments sont le signe évident que si kung fu jungle bénéficie, peut être, de chorégraphies efficaces, il ne sera pas un film marquant, porté par la passion, le fait que tu compares un tel produit à a better tomorrow prouve qu'on peut regarder des centaines de films, sans pour autant comprendre ce qui rend certains d'eux uniques. Par ailleurs, tu dis qu'avec des raisonnements comme le mien, des films comme a better tomorrow n'auraient pas eu leur chance, mais avec des attitudes comme la tienne, qui consiste à chanter les louanges de tout film qui est légèrement mieux que médiocre, les réalisateurs et scénaristes sans talent s'imaginent réellement briller, et continuent à pondre des petits films passables sans intérêt, au lieu de chercher à se dépasser parce qu'on leur a opposé des exigences plus élevées."
Sentant l'étau se resserrer autour de son piètre argumentaire, Sebastien répondit "Un eleve mediocre peut evoluer et trouver sa voie si on l'aide a se concentrer sur ses qualites. Sans mon soutien un real comme Benny Chan aurait abandonne apres Gen'X cops. Aujourd'hui il a WHITE STORM a son actif...".
J'ai donc dû corriger ainsi "Si on le conforte dans l'idée qu'il est bon alors que ce n'est pas le cas, il ne fera jamais d'efforts. Comme Teddy Chen par exemple."
Ne se laissant pas abattre, il relança "Je ne sais plus comment te faire comprendre qu'un film c'est une équipe...", ce à quoi j'ai dû répondre "et je ne sais plus comment te faire comprendre que quand un film est centré sur une grosse star (donnie yen par exemple), la star impose à l'équipe ce qu'elle veut, pratique courante à HK."
Voilà sa réponse risible "faux. Donnie est narcissique au plus haut point et quand il réalise ça donne BALLISTIC KISS. ses derniers projets ratés dont SPECIAL ID sont noyés dans du mainland. et c'est au contraire quand il est cadré à HK qu'on obtient de lui le meilleur: SPL, FLASHPOINT, KUNG FU JUNGLE..."
J'ai conclu ainsi "si Kung Fu jungle est un bon film, je reconnaîtrai mon erreur." par souci d'honnêteté intellectuelle.
Aujourd'hui, je suis en mesure d'exposer mon point de vue. Scénario aberrant, personnages inexistants, enjeux risibles, scènes hors action d'un ennui mortel... il ne manque que l'humour potache, et on se croirait presque devant Iceman 3d.
alors bien sûr, cette fois on a droit à un nombre de combats tout à fait satisfaisant. Et Il sont tous très réussis. On passe un bon moment devant ces affrontements. Malheureusement, ils ne constituent que 15 des 100 minutes du film. Donnie nous rappelle qu'il est un acteur lamentable, Wang Baoqiang est tout simplement ridicule avec ses grimaces, à gesticuler sous la pluie tel Fan Siu wong dans Story of Ricky, Charlie Yeung ne fait rien, et les caméos sont le seul autre intérêt du film. La réalisation est passable, comme d'habitude avec Teddy Chan, mais il est un narrateur réellement peu doué, et il le confirme ici. Il faut dire que l'histoire est d'une débilité qu'on pourrait excuser dans un kung fu fait dans les années 70, mais qui passe moins bien de nos jours.
Bref, une daube avec de beaux combats. Mais on est loin du chef d'oeuvre vendu par Sebastien. Ne vous laissez pas berner, Donnie continue d'accumuler les mauvais films.
