Xavier Chanoine | 2 | Cette immense tour n'accouche que d'un petit film ennuyeux |
Arno Ching-wan | 1.5 | Place promise: un bon lit! |
Il est rare d’avoir si peu à dire sur un film, si rien à raconter tant ce long titre masque un néant infini comme un nuage le ferait du vide se trouvant derrière lui.
Voilà une introduction bête et méchante pour un film rempli de bonnes intentions, celles de faire du gentil avec une histoire toute "meûgnone" qui, malgré ses emprunts énormes à la celle de Macross plus bénéficie d'un scénario fait d’amours perdus, de bonds dans le temps et de mondes parallèles. Ces ingrédients permettent - normalement - d'aboutir à un animélo "djeuns" réussi mais badaboum : ces derniers sont mal dosés, d’autres manquent carrément "à la pelle", la pâte est mauvaise et on s’ennuie ferme à la ferme.
On embraye ? La musique est pire que simplement faiblarde et quelconque avec des envolées lyriques à ce point envahissantes qu’elles en arrivent à ressembler à celles d’un blockbuster coréen. Le piano et les violons étouffent sous une guimauve tentaculaire constituée d’une matière proto-shoggasmique qui rendrait honteuse d’acidité une barba papa géante.
On enchaîne. Malgré un chara design froid à défaut d’être raté, on peut par contre affirmer que le visuel est réussi. Pour résumer c’est beau, même si peu mis en valeur par LA grosse tare du film : une narration méga-foireuse plombant méchamment l’ensemble. La mise en scène, hachée, force le spectateur à en vouloir un max pour accrocher à la chose. Rien de surprenant pour qui connaît le court Voices of a Distant Star du même réalisateur, une petite OAV qui comportait déjà les mêmes scories - y compris le titre à rallonge - noyées sous l’indulgence d’un public qui découvrait alors du travail d’amateur plutôt notable. Même si gentiment anecdotique. « Place promised in our early days » a pour elle l’ambition difficile d’être une œuvre bouleversante, de celles emportant le spectateur avec elles et sans échappatoire possible. Raté, ici on ne surfe pas sur la vague: on coule. Reste l'intention, louable, mais là y’a du mélo dans l’gaz et quand le gaz est là, la java s’en va, la javel arrive et les couleurs sont fades.