Cette immense tour n'accouche que d'un petit film ennuyeux
Bande annonce
Avis Express
La Tour au-delà des nuages a beau commencer comme un roman de Murakami Haruki, avec les beaux instants que vivent trois adolescents jusqu'à la disparition soudaine de la jeune fille du groupe, il n'en devient pas moins rapidement pompeux et d'une lenteur virant à la complaisance. Comme pour masquer les faiblesses d'une histoire mignonne rendue dark par la présence d'une tour perçant les cieux pour séparer le nord et le sud du pays, le film joue du beau plan pour le beau plan. Il faut dire que l'admirable réalisation étale ses couleurs primaires -rouge, bleu, jaune- sur le visage du spectateur attristé par l'absence d'enjeux, perdu dès la première demi-heure après une avalanche de termes technico-scientifiques prétentieux à souhait, tentant de raviver la flamme de l'âge d'or du cinéma de SF nippon. Pire encore, le film joue la carte de la facilité narrative avec une voix off s'occupant du travail. Propre et très ordonné, l'intérêt principal du métrage de Shinkai Makoto est son ampleur sur le papier. Cette tour, gigantesque, inaccessible, est interminable à l'image du film. Un paradoxe en soit tant ce monument de toutes les admirations est créateur de rêves - ces jeunes qui veulent s'y rendre en construisant leur propre avion- mais aussi de peurs lorsque l'on connait le but de sa construction. D'où cet aspect très intéressant gâché par l'ennui profond que suscite le film, la faute à un montage désordonné oscillant entre speed et contemplation typiquement nippone, annihilant toute tentative de mettre du rythme à ce mélodrame naïf dont les personnages au chara-design de mauvaise série télé européenne n'arrivent pas à sauver de l'écroulement : tandis que cette tour s'enfonce, les cinglés de chez
Gurren Lagann, eux, font surface.
Note : Oh qu'elles sont belles les captures HD faites maison !
Place promise: un bon lit!
Il est rare d’avoir si peu à dire sur un film, si rien à raconter tant ce long titre masque un néant infini comme un nuage le ferait du vide se trouvant derrière lui.
Voilà une introduction bête et méchante pour un film rempli de bonnes intentions, celles de faire du gentil avec une histoire toute "meûgnone" qui, malgré ses emprunts énormes à la celle de Macross plus bénéficie d'un scénario fait d’amours perdus, de bonds dans le temps et de mondes parallèles. Ces ingrédients permettent - normalement - d'aboutir à un animélo "djeuns" réussi mais badaboum : ces derniers sont mal dosés, d’autres manquent carrément "à la pelle", la pâte est mauvaise et on s’ennuie ferme à la ferme.
On embraye ? La musique est pire que simplement faiblarde et quelconque avec des envolées lyriques à ce point envahissantes qu’elles en arrivent à ressembler à celles d’un blockbuster coréen. Le piano et les violons étouffent sous une guimauve tentaculaire constituée d’une matière proto-shoggasmique qui rendrait honteuse d’acidité une barba papa géante.
On enchaîne. Malgré un chara design froid à défaut d’être raté, on peut par contre affirmer que le visuel est réussi. Pour résumer c’est beau, même si peu mis en valeur par LA grosse tare du film : une narration méga-foireuse plombant méchamment l’ensemble. La mise en scène, hachée, force le spectateur à en vouloir un max pour accrocher à la chose. Rien de surprenant pour qui connaît le court Voices of a Distant Star du même réalisateur, une petite OAV qui comportait déjà les mêmes scories - y compris le titre à rallonge - noyées sous l’indulgence d’un public qui découvrait alors du travail d’amateur plutôt notable. Même si gentiment anecdotique. « Place promised in our early days » a pour elle l’ambition difficile d’être une œuvre bouleversante, de celles emportant le spectateur avec elles et sans échappatoire possible. Raté, ici on ne surfe pas sur la vague: on coule. Reste l'intention, louable, mais là y’a du mélo dans l’gaz et quand le gaz est là, la java s’en va, la javel arrive et les couleurs sont fades.