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Krrish
les avis de Cinemasie
1 critiques: 3.25/5
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5 critiques: 3.05/5
Le super héros made in India
L’énorme succès en 2003 de Koi... Mil Gaya, sorte de E.T. à la sauce masala, a poussé Rakesh Roshan à entreprendre une suite aux aventures de Rohit Mehra, l’idiot du village qui a rencontré un alien, a acquis ses pouvoirs, est devenu un expert informatique et a épousé la plus belle fille de la région. Et pour ce second épisode, il innove (enfin, si l’on peut dire..) : plus question de remettre au goût indien les classiques de Spielberg, attaquons nous au Super Héros américain (Superman, notamment) ! Dans le rôle principal, on retrouve l’excellent Hrithik ROSHAN en fils prodige et surdoué – bien qu’un poil benêt, orphelin de ses parents morts dans des conditions mystérieuses, qui grandit à la campagne avec sa grand-mère et teste ses super pouvoirs avec les lapins et les chevaux.
Le film se décompose, comme souvent à Bollywood, en 2 parties distinctes. La première est une (trop) longue introduction mettant en scène la rencontre entre Krishna et Priya dans des paysages idylliques proches du Tyrol autrichien. Les 2 chansons sont de facture très classique, et malgré quelques passages comiques, on trouve un peu le temps long d’autant que le scénario ne réserve aucune surprise. Et puis enfin arrive le temps des révélations et du départ pour Singapour, afin d’y ramener la femme promise (Priyanka CHOPRA, toujours aussi somptueuse même si elle a ici un rôle de garce et de manipulatrice bien moins séduisant que dans Barsaat), et plus si affinités.
Et c’est clairement la deuxième partie qui emporte le morceau : savant mélange des genres, Krrish passe ainsi du comique troupier et de la romance à 3 sous au gros film d’action bourrin mâtiné de James Bond et Dr No et de Minority Report, osant même la reprise d’un bon vieux gag de Jumeaux (l’arrachage de valise…) et l’hommage à une scène d’A Toute Epreuve avec des motos. Ca n’a certes pas le mérite de rénover le genre, mais ça décoiffe, et surtout ça a de la gueule (le film d’action indien le plus spectaculaire jamais tourné ?). Car il faut bien avouer que l’argument « costaud » de ce Krrish est bien Hrithik Roshan : grand (1m84), hyper baraqué, très agile (cf. la scène de kung-fu pas mal du tout) et excellent danseur (impeccable chorégraphie dans le cirque), il marque le film de son empreinte en jouant également de manière très convaincante sur 2 registres psychologiques opposés : la naïveté et la fureur. Malheureusement, il ne parvient pas à lui tout seul à sauver une entreprise qui ne sort jamais des sentiers battus du genre, et c’est sans surprise qu’on atteint un épilogue pressenti depuis longtemps.
Dans la jungle urbaine
Suite au moins aussi curieuse que son prédécesseur "Koi…Mil Gaya" (dont on ressert des larges extraits pour résumer les faits du premier et aiguiller la possibilité de cette suite), "Krrish" déçoit pour tous ceux qui espèrent un film de super héros dignes des productions américaines, mais n'est sûrement pas aussi mauvais que ne le disent la plupart des critiques.
Tel que dans la saga des "Superman", les pouvoirs du jeune prodige sont dévoilés dès la première partie du film, où Krishna se met à cavaler plus vite qu'un cheval, à escalader montagnes et arbres à se faire essouffler n'importe quel Spiderman alpin et à faire des prodigieux bonds à la vue d'une belle, qui change de tenues dans une même séquence (juste après son accident et en partant à la recherche du mystérieux "fantôme"…toute courageuse, d'ailleurs, de porter jupe et talons aiguilles à la haute montagne…). Cette partie s'étire tout de même sur une bonne heure sans que rien ne se passe.
L'enjeu arrive durant la seconde heure: Tel un Tarzan alpin élevé au milieu des poissons (ces amis) et marmottes, il part donc à la poursuite de sa belle à Singapore – et force est de constater, que jamais dans aucun des films locaux, cette ville état n'avait été aussi bien filmé; d'ailleurs ses immeubles high-tech seront merveilleusement exploités lors d'une séquence finale un brin plus trépidante; car cette seconde partie (toujours d'une heure) ne colporte pas tant de scènes d'action non plus. Juste des obligatoires séquences de châtiments de petits caïds pour prouver les pouvoirs de son héros et une séquence de sauvetage. Ah oui: Krishna prouve la bonté de son cœur en secourant une petite invalide et sera exploité sans aucune autre forme de procès par sa bien-aimée (et l'horrible copine).
Ce n'est que durant les derniers ¾ d'heures que se dévoile ENFIN un véritable méchant en la personne non pas d'un homme en latex à balancer des vannes toutes les trente secondes, mais sous les traits d'un simple savant mégalomane à vouloir dominer le monde avec une machine prédisant le futur. Sauf qu'elle ne prédit que la mort prochaine de ses protagonistes, pas de quoi faire fortune, mais de quoi assurer quelques moments d'action. Les SFX sont honorables et plus crédibles que dans bon nombre d'autres films d'action hindous d'envergure sortis récemment. Les super méchant est vraiment très habile, car il réussit à enlever la petite amie de Krishna sans savoir qu'elle l'est et en la ramenant en moins de 30 secondes dans son laboratoire sur la petite île. Trop fortiche!
Bref, une savoureuse production pour le cinéma indien, assurant du spectacle, mais aux trop longs passages vides et sans réel génie musical: les séquences comportent certes leur lot de champs fleuris, mais aucun grand délire (ni avec des vaches Milka, ni avec Krrish dansant dans les airs…).
Merci à Tony CHING Siu-Tung pour les quelques (seuls) bons passages (action) de ce film. Hrithik Roshan est un bon danseur et se débrouille pas mal avec les cables et les arts martiaux.
26 novembre 2006
par
anee