Double Trouble
"Kimmy Dora" a tout du parfait blockbuster commercial philippin: l'intrigue hystérique, un casting efficace, du rire (tout plein), des larmes (un peu), de l'amour (curieux), de l'action (très cheap) et un happy-end forcément attendu; SAUF QUE "Kimmy Dora" n'est pas un film commercial à grand budget. Il s'agit d'une petite production indépendante par la jeune société Spring Films, dont "Kimmy Dora" est la toute première production…largement payante, puisqu'elle a fini 4e au box-office philippin de l'année 2009 en côtoyant les plsu gros blockbusters nationaux.
Ses "forces"; bénéficier d'un scénario solide, signé Chris Martinez (Bridal Shower, Caregiver) dans la pure tradition des comédies non-sensiques philippines ou thaïlandaises, d'une réalisation impeccable par la profitable Joyce Bernal (M. Suave, Agent X44) et d'un casting solide, pour la plupart issu du giron de Star Cinéma, mais qui prend le pari de propulser la pétillante Eugene Domingo, éternel second couteau dans la plupart des grosses comédies philippins de la dernière décennie, en tête d'affiche.
Le côté indépendant aurait pu donner lieu à un vent de fraîcheur, un peu d'audace, à l'explosion des codes habituellement en vogue dans les grosses productions…Las. "Kimmy Dora" semble vraiment marcher sur les traces de ses illustres modèles avec une intrigue abracadabresque avec quelques bonnes idées, mais surtout beaucoup de bruit pour pas grand-chose (insupportable, quand vous le voyez dans un cinéma au son saturé, vu que las protagonistes passent leur temps à crier) et aucune graine de folie dans un dénouement somme toute très classique.
Ce qui est sûr, c'est que le succès risque de donner des très mauvises idées à ses investisseurs et autres opportunistes à enquiller sur d'autres productions du genre, où les coûts seront tenus au minima et où la seule grande "innovation" sera de donner le premier rôle à des acteurs moins cher payés…
