Sympathique même si inégal
Tattoo Killer pourrait plaire aux fans du ciné HK des années 90, un peu cheap (carrément parfois même...), mélangeant les genres avec plus ou moins de bonheur, un peu bordélique, assez imprévisible. Le parallèle est assez logique et évident: quand on a pas une tune, il faut trouver des idées pour accrocher le spectateur. HK accrochait grâce à son savoir faire en matière d'action "humaine", ainsi que par son mélange bien imprévisible des genres. Ici le film tourné avant Ong Bak ne tente pas de nous mettre du Muay Thai plein la face, mais joue plutôt la carte des gangsters cools avec fusillades assortis. C'est évidemment sympathique dans une période cinématographique où les recettes font la loi.
La partie humoristique est assez correcte, avec sa bande de killers râtés assez risibles, notamment lorsqu'ils essayent de parler anglais. La touche d'humour noire évite qui plus est le côté trop gentillet, même si les gags ne font hélas pas toujours mouche. Plus dangeureusement, la partie dramatique tente d'apporter un peu de sérieux pour rendre les personnages attachants. C'est toujours risqué dans un film plutôt comique et ici aussi à moitié réussi. Les empillages de malheurs font parfois un peu exagérés (du style le père abandonne sa fille et sa femme, laquelle décide de vendre sa fille à un proxénète, mais finit par se pendre...), même si le final est au moins assez imprévisible. Enfin la partie action se montre décevante, la faute à une réalisation très approximative. Le final consiste en un gros gunfight dans un hôtel de passe, où le nombre de protagonistes approche la douzaine. C'est bien trop pour la mise en scène qui peine clairement à montrer ce qui se passe. La maîtrise de l'espace est médiocre, tout le monde se tire dessus sans qu'on comprenne où est qui. On est donc à mille lieux d'un John Woo ou d'un John Mac Tiernan. Ne parlons pas des grenades ou roquettes dont les explosions sont parmi les plus minables jamais vues.
Au final, le manque de budget assez évident fait qu'on est plus tolérant qu'avec une super production. Le côté imprévisible déjanté flatte évidemment les pupilles de l'asianophile Hong Konguien période 90-95, et certains passages dramatiques de même que comiques font mouche. Cela n'enlève évidemment pas les défauts du film, mais les contrebalancent suffisamment pour passer un moment agréable. Il manque un peu plus d'écriture et une réalisation plus cohérente pour obtenir un film vraiment marquant. Mais on peut déjà profiter du côté imprévisible et de quelques répliques pour passer un aussi bon moment que devant le blockbuster préfabriqué à la chaîne.
Mélange poussif mais belle énergie. Dommage.
Film fourre tout au budget limité bénéficiant d’une réputation enjôleuse d’ofni Thaï, qui réunit les quatre plus grands comiques du pays dans des rôles de flingueurs à contre emploi, devant la caméra d’un bon créatif nommé SIPPAPAK Yuthlert qui débute ici à la réalisation de long métrage, Killer Tattoo mélange l’action, les gunfights, la violence, la comédie et le drame, voir plus, et non sans mal.
Problème majeur de ce film pourtant sympathique dans le fond, les moments dramatiques et les passages en flashback mélancoliques y sont poussifs, convenus, envahissants et cassent tout l'embryon de frénésie voisine littéralement bridée par l’envie de tout mettre dans un seul film. PONGAM Suthep, plus toute jeune méga star du rire Thaï surtout connu pour ses one man show et vu par la suite dans le (très débridé pour le coup) Sars Wars, donne ici dans le registre très sérieux, argument commercial intéressant qui attira à l’époque le public local impatient de le redécouvrir en tueur à gage maussade. A ses côtés traînent trois autres méga stars comiques, en particulier son successeur direct le rondouillard Wongkamlao Petchtai (side kick de Tony Jaa dans Ong Bak) et deux autres sommités locales qui jouent respectivement un sniper baba cool et un sosie thaï d’Elvis qui ne comprend que l’anglais et ne fait pourtant que le baragouiner.
Affublés des noms pittoresques que sont Pae Buffgun, Ghost Riffle, Dog Badbomb et Elvis M16, ces quatres tueurs à gages plus ou moins ratés sont réunis pour le meilleur et le pire pour un contrat sur un caïd nommé Supercop. Problème, ils vont tomber nez à nez avec un jeune super tueur lui aussi embauché pour le même contrat. Kid Silencer comme on l’appelle, est interprété par une star de la pop Thaï au beau visage de playboy rebelle. Leurs aventures mouvementées les mèneront sur un archipel où domine un hôtel de passe secret à vocation internationale dirigé par un bad guy et ses gardes gweilos surarmés, où les touristes bénéficient de tous les services imaginables.
Balançant entre le gag international bien mastoc (le défoncé à l’acide et l’autre au pétard, ça fait toujours rire), la private joke thaï un brin plus subtile ("this is a book !"), et l’action gunfights sous sous Wooienne qui envahit la dernière partie avec moins que plus d’efficacité, Yuthlert trouve aussi et malheureusement le temps et l’envie de plomber un maximum le rythme et la bonne humeur décalée qui surnage avec des sous intrigues destructurées voulues très sérieuses, des flashbacks pesants où chaque personnage revit les drames de son obscur passé lui revenant en pleine face pour en tirer de nouvelles résolutions. Ainsi le super killer croit reconnaître l’assassin de sa mère en Buffgun, Dog Badbomb se remémore sa rencontre avec Elvis M16 et retrouve sa fiancée oubliée, Ghost riffle a de mauvais souvenirs qui remontent à la surface. L’idée n’est pas foncièrement répréhensible mais le traitement ne fonctionne pas du tout et l'écriture manque gravement de piment et d'efficacité. Les acteurs comiques font de beaux efforts pour jouer sérieusement mais ça ne suffit pas, la mise en scène sent trop le téléfilm usé, la trame patchwork n'est pas implicante pour un sou, la musique pénible et les dénouements presque tous évidents et somnifères. Le budget assez faible n'aide pas non plus à singulariser l'ensemble, en particulier l'action.
Dommage car à côté de ces lourdeurs, une envie indéniable apporte de bons moments, une belle photo et une bonne sympathie pour ce qui se révèle un galop d’essai plus ou moins convaincant pour SIPPAPAK Yuthlert, grand amoureux du mixage des genres qui libèrera d’avantage par la suite son talent créatif.
Décevant mais bon capital sympathie
Je dois dire que j’ai été plutôt déçu à la première vision ce Killer Tattoo que certains annonçaient déjà culte, car c’est objectivement un film inégal, souvent médiocre et mal joué, un mélange des genres affolant et pas très convaincant qui entrechoque sans complexes comédie balourde, action à la John Woo, drame familial larmoyant ou film de fantôme traditionnel. Et puis je me suis surpris à répéter certaines répliques qui tuent à mon entourage comme celles de cet improbable Elvis complètement idiot, ce qui m’a poussé à écouter l’interview bonus du jovial et éclectique Yuthlert SIPPAPAK sur le DVD, qui nous explique ses objectifs en réalisant ce film : bousculer les codes occidentaux uniformisés en revenant aux sources du cinéma thai qui mélange les genres (Les Larmes du Tigre Noir est un autre impeccable exemple d’hommage), et se moquer de l’américanisation de ses compatriotes en soutenant l’idée que l’on peut aussi être fier de sa nationalité d’origine. Finalement, à l’écoute de ses propos et avec du recul, je trouve que Killer Tattoo dégage un capital sympathie certain malgré son intérêt limité – et c’est déjà pas mal.
T'as tout qui leurre
A la vue du titre, de la jaquette et du résumé, on s'attendait à du B sympa, dans la lignée de trucs comme The Big Hit de Kirk WONG, soit un film pas fin pour deux sous mais divertissant et explosif... Raté, dès les première minutes on sait que ça ne sera pas le cas. Ce Killer Tattoo n'est qu’un gros Z mal filmé, mal joué, comportant des ruptures de ton et surtout de rythme bien frustrantes. Le traitement de l'histoire est proche de délires d'amateurs, il mélange du sous-tarantino bavard à du Hollywood Night, en passant par des pastiches US de parodies US et nous rebalance le fan d'Elvis de service qui, après Destination Graceland, Bubba Ho Tep et autre Naked Man, commence un peu à gaver. Ajoutons à cela le curé/indien/moine bouddhiste (cochez la bonne réponse) de service, là pour tenter d'expliquer au héros que "la vengeance c'est pas bien", alors que nous savons tous pertinemment que c'est un plat qui se mange froid et qui, dans un film d'action s'entend, se doit d'aboutir à un bon bain de sang (ET QUAND JE DIS: "UN BON BAIN DE SANG!!", C'EST "UN BON BAIN DE SANG!!"... Anthony Queen, Last action Hero).
Dans ce énième film de potache, nous n'avons plus dès lors qu'à piocher les quelques passages sympathiques de l'œuvre, comme par exemple ce (seul) personnage qui ressort de tout ce pas-joyeux bazard, un sosie thaï de Bob Marley, sniper de service il est vrai hilarant en guns lover se repentant d'avoir un jour aligné sa femme par erreur. Le final relève aussi un peu l'ensemble, ça défouraille pas mal, mais c'est hélas trop tard pour remonter une pente qui, à cet instant, ressemble déjà à une bonne vieille falaise bien raide.
Dans le cadre d'un festival et après que le spectateur se soit tapé plusieurs trucs d'auteurs balourds à la suite (du type The World tiens...), ce Killer Tattoo semblera peut être revigorant. En dehors d'un tel contexte il faut voir les choses en face: c'est pas top-top.
The Kid-ller
Ambitieux petit premier essai de détourner la comédie pour en faire un actioner pur et dur et prendre à contre-pied tous els poncifs éculés du genre; soit un bordélique fourre-tout, qui contient quelques brillants moments, compense un manque flagrant de budget par une inventivité débordante et réussit à imposer à ses acteurs vedettes (du comique) une palette émotionnelle assez étendue.
Sauf qu'à trop vouloir partir dans TOUS les sens, le divertissement fatigue plus qu'il ne réussit; la faute également à un premier quart d'heure tout sauf réussi, où le rythme bien trop mou (surtout par rapport à la délirante suite), une galerie de portraits pas très réussi et des gags franchement pas drôles (répétition de comique abusée concernant le sosie d'Elvis) donnent d'ores et déjà un mauvais à priori au film, qu'il ne saura jamais compenser par la suite.
Maladroit également la fin du film, qui - dans son génial irrespect de toute concession par ailleurs - surenchérit malheureusement dans une fin se voulant touchante - alors que toute séquence émotionnelle était prétexte plutôt à des pantalonnades parodiques...Pourquoi ne pas s'en être tenu à ce seul concept ?!!
Au moins, SIPPAPAK a le mérite d'avoir osé expérimenter dès son premier long métrage un concept assez novateur avec des stars confirmées au sein d'une cinématographie encore propice à ce genre de délirer. Une parfaite mise en jambe pour ses prochains films, où il n'est pas rare de retrouver des esquisses de ses premières idées mieux utilisées par la suite ("Buppha Rathree" - sans être une meilleure réussite).
déjan-thai
pardonnez le jeu de mot foireux du titre mais c'est tout ce qui me vient à l'esprit suite à la vision de ce film. en effet les personnages sont haut en couleurs et offre une multitude de scènes hilarantes ,("this is a book"), la scène avec les ecsta et le joint et bien d'autres. on ne s'enuie pas une seconde, la réalisation est dynamique et l'action est tout à fait correcte en plus d'être jouissive.
au départ je pensais avoir affaire à un sous-tarantino mais les thailandais font ici un film bien fendard et purement divertissant.
Elvis est Thaïlandais!!!
Attention film culte dès la première prescription! Celà ne ressemble à aucune autre comédie, c'est frais,riche et déjanté...Vous allez suivre l'expédition d'une bande de looser comme jamais vous en avez vu,manipulés pour remplir un contrat et qui se retrouveront confrontés à leur passé. Tous les acteurs sont excellents,mention spéciale pour le chef de la bande,la comédie est parsemée d'action et de très léger moment d'émotion,le rythme ne flanche jamais...Le film se paye même le luxe de créer un club de "toi aussi tu l'as vu" ayant comme devise:"This is a book!" . Bref vous allez en redemander!!