Travail d'artisan
Après son mondialement reconnu "Bang Rajan" et son inférieur "Kunpan", Thanit Jitnukul continue d'exploiter le filon pour tenter de convaincre les marchés internationaux, en s'attelant à une nouvelle épopée historique du XVIIIe avec son "Sema"; mais si les scènes d'action sont toujours relativement efficaces et décors et costumes somptueux, l'histoire se repose paresseusement sur une seule fragile prémisse d'une bluette amoureuse. Rien de bien nouveau, ni d'excitant dans les amours contraints d'un jeune forgeron au corps d'athlète (filmé sous toutes les coutures par Jitnukul…) pour une belle bourgeoise et dans son combat de coq contre un officier rancunier; il aurait été certainement plus judicieux de raccourcir cette faible introduction à un rapide prologue d'un quart d'heure. Curieuse présentation également que des deux personnages secondaires, qui ne prendront jamais une réelle importance par la suite.
La seconde heure consiste en une succession de combats, soit au sabre lors de concours, soit sur les champs de bataille pour contrer l'envahisseur birman. Jitnukul sait filmer des scènes de foule, mais est loin de ressusciter les décharges d'adrénaline obtenues à la découverte de son premier "Bang Rajan".
Son film n'est pas véritablement mauvais, mais manque tout simplement de consistance et de cœur à l'œuvre…Sans doute la multiplication de projets ne lui aura guère laissé de temps pour mettre davantage du sien – et de laisser percevoir son principal tort dans les années à venir: celui de se muer en un simple exécutant d'œuvres de commande…
idem que BANG RAJAN (ou presque)
SEMA the warrior (autre titre du film) nous prouve une fois de plus que le thailandais maîtrisent assez pour nous sortir des grosses prod comme ça, bien faites, techniquement à la hauteur, mais malheureusement (en tous cas ici) pas plus intéressantes qu'une grosse prod hollywoodienne ou autre.
ceci étant dit ça se reguarde très bien, c'est joliment fait mais ce genre d'histoire est tellement convenue que l'on devient difficile. bref un bon film commercial, sans plus.
Un bien joli film sans grand intérêt...
Puisque ce site ne semble pas peuplé d'érudits en cinéma Thaï (moi en tête), je me lance donc pour la première review du film
Khunsuk .
En bonus sur la sympatique BO de
Carabao (dont la voix de crecelle -je blasphème, je sais- a quelque chose de surprenant, une fois les premiers frissons passés) tronait un teaser des plus allèchants : le protagoniste,
Sema , se lance contre une armée de vilains soldats, tout seul, tel un wonder warrior :) image magnifique ! J'attends avec impatience se savoir comment ce courageux soldat va se sortir de ce mauvais pas ! Malheureusement, il aura été inutile d'attendre avec fièvre cette fameuse scène, qui n'existe apparament que dans le teaser (je me disais aussi, comment peut on sortir son bonhomme vivant d'un combat contre 1000 enragés, armés jusqu'au dent...). Première déception.
Pour ce qui et du scénario, rien d'extrêmement original. Sema, forgeron, tombe amoureux d'une bonne gonz (c'est pour inciter certains à le voir :)) décide de devenir soldat et pas de bol, tombe sous les ordres de son rival, un méchant qui doit épouser la fameuse, bien que elle, préfère le beau forgeron...
Plutôt attrayant la première heure, les longueurs apparaissent et pire encore, un petit bordel s'instaure dans la seconde moitié du film. C'est ce que j'appelle le syndrome "Tintin", celui qui consiste à vouloir faire tenir une action de plusieurs heures ou journées sur quelques cases de BD... ben là, pareil: elipses à gogo, scènes bâclées et mal approfondies, l'intrigue en prend un sale coup derrière sa pitite caboche (quelle intrigue au fait?)
Niveau photo, rien à redire ! ce film est simplement magnifique. Quelques subtiles maladresses en post prod, au niveau de l'étalonnage, à moins que certains effets ne soient voulus et que je n'ai rien compris avec mon esprit étriqué de pitite française ? Les jeux de lumière de nuit sont magnifiques. En revanche, le compositing 3D est majoritairement bidon.
En vérité, je pense que le seul intérêt de Khunsuk est son acteur principal qui est, à mon sens, une sacrée bombe atomique qui colle méchament la fièvre. Hé oui. Mais le coup de chaleur redescend rapidement au fur et à mesure du film, et la transpiration qui coule virilement sur ses muscles saillants lorsqu'il bat le fer (ne me regardez pas comme ça, le réal devait forcemment avoir des pulsions gay en le filmant :)) ne fait pas oublier que l'on se fait méchamment chier de temps en temps.
La semaine prochaine, nous parlerons du nanar ultime Thaï:
Muay ThaÏ! et son protagoniste aussi brillant que courageux :
Steam Cake (si, si) et ce sera bien plus rigolo à raconter :)