Manga live
Ce film est en fait une trilogie réalisée par Tomo AKIYAMA au début des années 90 et adaptée du fameux manga érotique de GO NAGAI qui connaît depuis 2000 un regain d’intérêt puisque pas moins de quatre nouveaux films sur KEKKO KAMEN sont sortis depuis.
Cette première saga est déjà d’une grande fidélité au Manga originel.
On y retrouve de charmantes étudiantes livrées en pâture à des professeurs obsédés et/ou sadiques à la solde d’un esprit malfaisant, et perpétuellement sauvées par la mystérieuse KEKKO KAMEN, justicière gironde et quasi nue en dehors d’un masque, de bottes et d’une cape, sans oublier un Nunchaku bien utile pour bastonner tout ce petit monde caricatural à souhait. Situations répétitives directement calquées sur le fonctionnement par épisodes de la BD initiale, ou l’humour le dispute à l’érotisme tendance SM/Bondage.
Même si les combats sont plutôt minimalistes, le dynamisme de la réalisation compense le budget limité d’un film qui ne se prend jamais au sérieux et choisit délibérément le second degré de façon permanente. Le but est de montrer le maximum de chair fraîche dans des situations scabreuses, comme tout exploitation-movie qui se respecte.
A ce titre, on constate quelques différences entre les séries des années 90 et 2000. Si la violence toute relative est légèrement plus ouvertement suggérée pour les sévices infligés aux écolières de la version 90, leur dimension érotique est nettement plus poussée en 2000, axée sur des héroïnes bien plus dénudées et sexuellement offertes, évolution des mœurs oblige.
Paradoxalement, dans l’ancienne trilogie, la vengeresse à la cape rouge finit par l’enlever pour se battre et se présenter en totale tenue d’Eve, alors qu’elle en restera « couverte » dix ans plus tard. Vaste sujet de débat pour les puristes…Un détail amusant consiste aussi à observer le changement de look des starlettes en détresse : du look d’écolière un peu ringard et encore sage en 1990 avec des cheveux noirs naturels, on passe à des colorations trés tendance et un maquillage sophistiqué voire chargé, pour des tenues plus ouvertement provocantes portées par des jeunes filles délurées.
KEKKOU KAMEN millésime 90 est un bon concentré de cinéma bis inventif et rigolo à l’instar de ses successeurs à l’écran, le tout formant désormais une grande saga jouissive et sans prétention.