On peut noter que par rapport à son antécédent, il y a quelques innovations niveau scénario ; malheureusement ces nouveauté ne valent pas toutes le coup ; autant les phases où la fille voit ce qui va arriver plus tôt sont sympathique et dénote d'une vraie innovation, autant l'histoire du bébé est ridicule. Par ailleurs tout le reste est strictement pareil que le premier : le découpage non chronologique suivant un personnage différent à chaque fois, et malheureusement tous les sons horrible et tout à fait ridicule avec pour couronner le tout les fantômes qui rampent et qui sortent de partout. Donc au final, c'est aussi mauvais que le premier alors que le découpage déjà utilisé dans le premier est plutôt sympa et aurait pu être mieux exploité.
Après avoir vu les deux Ju-On on peut au moins se dire que Shimizu Takashi s’est amélioré avec le temps. Cependant, force est de reconnaitre que si son cinéma s’est amélioré (Reincarnation parvenait à mettre à jour ses codes très éculés), il n’a pas tant évolué que cela. Il est toujours question de spectres vénères et d’une pauvre fille harcelée par des visions cauchemardesques, c'est-à-dire les éléments qui ont fait en partie le succès de ses films depuis Ju-On au format télévisuel. Est également présent dans Ju-On 2 le rapport quasi obsessionnel qu’entretient le cinéaste à l’image, du petit écran jusqu’au cinéma, formant une intrigue autour du personnage d’une actrice de films d’horreur et créant ainsi de nombreuses mises en abîme plus ou moins réussies, les fantômes étant visibles certes par « illusion » mais aussi grâce aux écrans de contrôles et aux divers enregistrements vidéo. Le problème est que ces instants n’aboutissent jamais à quelque chose d’effrayant ou de convaincant.
Pourtant, par sa photographie blafarde et son opacité, Ju-On 2 aurait pu être un grand film d’horreur s’il n’avait pas été gâché une nouvelle fois par sa structure à sketches montrant de sérieux signes de faiblesse. Le procédé ne marchant déjà pas dans le premier du nom, pourquoi récidiver une nouvelle fois ? On retrouve ce sentiment de film jamais vraiment fini ni jamais très sérieux, répétitif dans son dernier tiers interminable et qui ne fait déjà plus peur à force de changer les points de vue d’une même séquence. L’intelligence du film est dans sa première moitié, là où l’un des personnages anticipe sans le savoir la mort de son petit ami ainsi que la sienne. La réussite, pour le coup ? Une belle science du montage, des silences étouffants, une mise en scène impeccable. Malheureusement le film ne sera pas tout le temps inspiré, la faute à une intrigue principale servant de liant aux sketches pas toujours captivante et à la mère « porteuse du mal » qui n’arrive jamais à bien simuler la peur. Il ne suffit pas de tourner lentement la tête puis d’hurler face à une vision/illusion cauchemardesque pour convaincre, mais ça, Shimizu ne semble pas y porter grand intérêt. Pour l’étrangeté de ces visions, son côté bancal et ses nombreuses maladresses, Ju-On 2 passe la ligne d’arrivée non sans dégâts et vaut presque le coup !
Je persiste et signe :
le meilleur de la "trilogie" est le premier tourné en vidéo. Avec peu de moyens, le réalisateur avait su faire de beaucoup d'ingéniosité et de trouvailles visuelles faites de deux bouts de ficelle pour vraiment faire flipper.
Le film était constitué de petits sketches sans véritable histoire, dont certaines séquences ont été reprises quasiment plan par plan dans les deux "séquelles".
Le premier "remake" était encore de facture hônnete, mais suite à la vision du film vidéo, perdait déjà en intensité.
Cette suite revient à nouveau sur le principe des "sketches", l'histoire étant bien plus basique que dans le premier remake. La plupart des scènes sont d'ores et déjà désamorcées en ce qui concerne le coup de la surprise de par la simple re-lecture du réalisateur de ces propres scènes.
La scène de l'accouchement est effectivement horrifique et rappelle la superbe d'une scène présente dans le film vidéo (des filles fantômes pourchassant un petit garçon dans les couloirs déserts d'une école), qui n'a jamais été reprise.
En revanche, l'on peut effectivement regretter l'absence d'un vrai scénario, les scènes s'enfilant les uns les autres pour constituer une suite de sketches horrifiques plus ou moins réussis.
Ne reste plus qu'à voir le remake américain pour constater des idées re-adaptées par son propre réalisateur, qui commence sérieusement à tourner en rond. Je serai curieux de voir comment il s'en sortirait avec d'autres films, à moins qu'il continue à se reposer sur ses lauriers en réalisant en plus la suite du remake américain...
c est vrai qu il est moins flippant que le premier par contre l histoire y est beaucoup simple les scenes de flashback sont plus comprehensible.
sinon la scene de l accouchement est enorme.
Cette suite du premier opus se présente sous la même forme de sketches horrifiques,mais le bouleversement des époques et des personnages s’avère plus complexe ici.
On reste dans la même ambiance d’étrangeté, et la malédiction se perpétue sans que quiconque puisse y faire grand-chose.
Le réalisateur joue avec son histoire,proposant une relecture des évènements du premier Ju-On par le biais d’un documentaire, une sorte de film dans le film,mise en abîme de sa propre mythologie ,mais qui verra ses participants subir à leur tour les maléfices de Toshio et sa mère.
La mise en scène est remarquable,nous permettant de sauter des évènements pour y revenir après,le summum étant le segment consacré à Chiharu,ou les enchaînements temporels entre réalité et fantasmes donnent le tournis et ajoutent à notre interrogation.
Takashi Shimizu mélange adroitement la suggestion aux scènes d’horreur picturales de toute beauté très bien amenées, parfaite traduction du ressentiment des deux victimes initiales pour la Terre entière, cette « rancune » de la traduction anglaise.
Par des cadrages soignés et une photographie magnifique,il crée tout un univers empreint de mélancolie macabre, ou le malaise diffus ne nous quitte jamais.
La dernière scène instaure faussement une ambiance d’abord plus rassurante par son cadre quotidien, pour se révéler tout aussi étrange que les précédentes,avec ce final remarquable et particulièrement marquant.
Ju-On II est donc le dernier chapitre d’une histoire qui en compte quatre,plus un intéressant démarquage américain,et cette saga de fantômes japonais se révèle au final plus intéressante dans la durée que son homologue RING. Si le premier opus des aventures de Sadako est dores et déjà un classique incontestable de l’horreur,ses suites partent un peu dans tous les sens malgré de réelles qualités,cela vient aussi du fait qu’il s’agit au départ d’adaptation de toute une série de livres à l’esprit différent des œuvres filmées,ce qui explique une certaine confusion,là ou Ju-On/The Grudge est une création originale pour les écrans (TV et ciné).
Plus cohérente car plus homogène,cette œuvre prouve aussi le talent de son metteur en scène qui a su s’adapter à tous les formats et les langages pour décliner une véritable symphonie de l’horreur en différentes partitions aussi passionnantes les unes que les autres,nous faisant ainsi partager cet univers pour replonger dans de délicieux frissons.