o_O.. Happening arty de 2h10 complètement vide de sens.
Je ne suis pas un grand fan de Miike et ne tiens pas à m'énerver face à cette chose mais je sais qu'elle m'a encore été très pénible et que je me sens très en phase avec l'avis de Kokoro. Mais tentons de rester compréhensif avec Miike pour une fois : ça ressemble beaucoup aux autres Miike et en même temps ça n'a rien à voir. Si Miike a bien une qualité, c'est de toujours tenter de nouveaux délires. Izo est donc une grande et loongue soupe typique du réalisateur qui mise encore plus sur l'expérimentation plombée de rien. Il n'y a pas de trame logique, juste une errance au hasard. Le guerrier sabreur immortel et maudit passe d'un lieu à l'autre, d'un temps à l'autre, fait des rencontres silencieuses et massacre tout le monde sur son passage, que ce soit fantômes, monstres, samouraïs, CRS, gangs, femmes et j'en passe, mais ce n'est surtout pas pour l'action ou un récit quoique cela le laisse à penser. Tout est éclaté, dispersé comme autant de mini scénettes nonsensiques sans aucun lien logique ou un minimum de relief. C'est un film vraiment très étrange, plus que ses autres projets, et surtout très pénible à regarder tant on ne parvient pas à suivre quoi que ce soit. Un film volontairement encore plus perturbateur que les autres qui souhaite nous paumer et y réussit très bien jusqu'au saoulage intégral. Les dialogues sont minimaux, murmurés, pseudo métaphysiques et psychanalitiques mais surtout creux et de toute façon complètement inutiles, uniquement là pour faire arty. Le scénario se veut complexe et mystérieux alors qu'il tient en une ligne, comme le plus souvent avec Miike. Izo rappelle d'ailleurs Gozu ou Visitor Q dans les thèmes chers à Miike, le fils en quête de repères parentaux, le passage à l'âge adulte, la douleur physique, les mutilations et autres douleurs psychosomatiques à la Cronemberg, des thèmes bien mal abordés en réalité, qui s'effacent vite au profit d'une mise en scène volontairement incompréhensible et particulièrement pénible. Plus encore que de coutume, Izo est très, très longué, suspendu dans le temps pour ne pas dire interminable. Bref, c'est pas parce que l'on aime le space made in Miike que l'on sera certain d'apprécier ce néo chambara nihiliste obsédé sado maso expérimental, sanglant et chaotique qui s'apparente plus à un happening de 2h10 qu'à un film.
En même temps et personnellement, c'est surtout et encore du foutage de gueule intégral car au final, il n'y a rien à comprendre, juste une envie de Miike de faire "in" et une envie à moi de faire "off". Mais ça peut plaire surtout qu'au niveau technique strictement, c'est plutôt joli, toujours osé, recherché visuellement, varié, parvenant au moins esthétiquement à sembler artistique. C'est ça le pire, du gâchis de talent ce Miike.
Démoniaque Odyssée aux accents révolutionnaires.
Je viens de voir ce film après avoir lu toutes les critiques concernant ce chef d'oeuvre. Tout ce que l'on peut dire la dessus, c'est que parfois, le spectateur peut lui aussi être vide de sens et d'ouverture d'esprit.
Ce film est le miike le plus personnel qu'il ait réalisé jusqu'a présent. C'est une satire courageuse, une ôde à la révolution. Tout y passe, le mariage, l'école, la guerre, l'aristocratie, le monde du travail ...
Izo est en fait l'instrument de la révolte vu par Miike, qui, entraine avec elles de nombreux morts mais de cette révolte nait un monde meilleur (en gros). Quant on connait miike, la forme n'est pas spécialement choquante, mais l'important dans ce film c'est le fond, plein d'allégories révolutionnaires magistralements misent en scène, quoi qu'en disent les pseudo intellectuels ringards.
Bref, Izo confirme que Takashi Miike est un génie visionnaire, tel que pouvait l'être Bunuel ou Bergmann. Magistral.
La mythologie de l'absurde.
Miike le penseur, Miike le créateur, Miike l'artiste, Miike l'ennuie...doux reflet d'Izo, objet de tous les délires à la vulgarité tout bonnement incroyable. On est en face d'un chambara like des temps modernes teinté de science-fiction, d'érotisme, de gratuité dans un non-sens absolu difficilement explicable. Le sens trouve ses significations, le non-sens un peu moins, force est de reconnaître que ce produit estampillé Takashi est impossible à résumer en quelques lignes. L'histoire est simple, une sorte de vengeance barbare d'un samouraï anciennement torturé et tué par des Shoguns au 19ème siècle, revenu d'entre les morts pour semer sa zizanie dans tout Tokyo. Question originalité on repassera, le pitch est même assez pourrave entre nous, mais mérite quoiqu'il en soit l'intérêt vu que l'homme qui est derrière tout ça n'est autre que Takashi Miike, cinéaste aussi imprévisible que déroutant.
Dans le fond, Izo n'est qu'un enchaînement pur et simple de scènes de boucherie hallucinantes faisant passer la série des Baby Cart pour des comptines Playskool. Izo n'est pas là pour offrir des fleurs, non, son but est de liquider un peu tout le monde histoire de faire respecter son autorité d'esprit damné. Un jeu dangereux qui ne manquera pas d'attirer les foules extérieures, histoire de donner un peu de densité au scénario carrément limite. C'est bien gentil, mais se farcir pendant une plombe des séquences assez explicites -souvent de mauvais goût, appuyées par des discussions vides de pertinence, rien ne relève du géni où de l'oeuvre qui se démarque d'une autre. Dans le même genre on prend Ichi affublé d'un kimono et le résultat sera du pareil au même. Décevant car trop répétitif. Que dire aussi de l'incroyable vulgarité des dialogues? Ils se résument à un enchaînement de citations farfelues, de propos à connotation sexuelle pipi caca prout et autres menaces dignes d'un mauvais anime. Attardons-nous sur la complaisance ultime des scènes de barbaque où tout le monde y passe : lycéennes, grand-mères, moines, tous tombent comme à l'abattoir.
Maintenant, doit on prendre Izo au premier degré? Dans ce cas pas la peine d'aller chercher plus loin, le film est prétentieux et raté. Si le but du cinéaste est de mettre en boîte un condensé de tous les clichés inévitables du chambara des seventies, de les remanier à sa sauce dans un montage farfelu alors l'entreprise est un vrai échec. Par contre, et j'y crois encore, si l'on prend l'ensemble au second degré alors en résulte une oeuvre à plusieurs facettes : comédie loufoque servant uniquement à désacraliser le genre, c'est à dire rabaisser au maximum l'image du samouraï (une scène hallucinante lorsqu'un shogun se présente "je vais te montrer comment je manie ma lame" et se fait massacrer avant même qu'il ai pu dire ouf). Si l'on accepte cette vision du "ridicule", alors Izo est un divertissement singulier et appréciable, à condition d'être clément face à la linéarité du scénario, écrit par un gamin de cinq ans.
Un génie ou un imposteur ?
Encore un beau foutage de gueule de la part de notre ami Miike...
Ce film, c'est un peu comme une musique désaccordée, difficile d'y trouver un sens.
Hors mis celui de "nous faire prendre conscience" que l'homme que dis-je l'humanité, n'évolue que dans le sang et la bestialitél....Et que nous vivons ainsi, dans une société qui nous aveugle par ses institutions... Quelle profondeur Monsieur M. Takashi !!!
Tout ça accompagné de réflexions philosophiques à deux sous, qu'il distille durant les escapades de son héro sautant d'une génération à l'autre, d'un lieu à un autre...
En bref : Faut qu'il arrête de faire des films....
Désolé pour les fans qui diront une fois de plus que je ne comprends pas son oeuvre, et que je suis obtus... Mais trop nombreux sont les "fans" qui aiment " l'oeuvre" de Miike par effet, sûrement l'impression d'être Non-conformiste.
10 septembre 2005
par
aucun
Je suis la haine intarissable
On ne peut pas être plus clair qu'en citant ce passage pour présenter le film de Takashi Miike. Izo est une oeuvre qu'il vaut mieux aborder en sachant à peu près à quoi s'attendre, car même le fan de Miike a de quoi être destabilisé. Succession de scènes sans réel rapport chronologique, le récit met à rude épreuve totue logique, et quiconque chercherait une histoire à suivre basée sur une progression dramatique classique risquerait d'en perdre son japonais.
A mon sens, Izo est plus une oeuvre expérimentale, qui se ressent, et qui malmène nos sens dans le but de provoquer une réaction forte. Une sorte de choc électrique cinématrographique en quelque sorte. De ce point de vue, la comparaison avec le cinéma de David Lynch, qu'on retrouve souvent à propos de Miike, paraît plus vrai que jamais, et si on ne rentre pas dans le film et dans son univers immédiatement, il me paraît difficile d'apprécier.
Traversé par une fulgurance qui n'a d'égale que la haine du personnage principal, Izo est donc un spectacle déroutant, mais à la technique spectaculaire, où le réalisateur alterne les façons de filmer, les façons de monter, et fait débattre ses personnages sur des sujets toujours plus surprenants, avant de laisser le sang s'exprimer. Même s'il ne s'agit pas du film le plus violent, ou du moins du film où la violence est la plus spectaculaire, on assiste à un véritable déferlement de violence, à un enchaînement de massacres, qui constitue une défouloir aussi malsain que jouissif.
Mais au delà de la performance technique, du burlesque de ce grand n'importe quoi, y a-t-il autre chose, ou bien Miike se contente-t-il de dérouter pour choquer, sans autre objectif? On dénote, dans plusieurs discours, des revendications idéologiques, des remises en question d'une société rigide, de codes d'honneur obsolètes et bafoués, et pas seulement dans les actes ou les cris du héros, mais aussi dans la bouche d'enfants, qui dénoncent la nation face à une institutrice engagée, image renforcée par le massacre simultanée d'une troupe d'étudiants par un Izo prêt à devenir démon...
Oeuvre difficile à aborder, Izo mérite qu'on s'y attarde, ne serait-ce que par curiosité. Si on parvient à rentrer dans cet univers, l'expérience est des plus excellentes.
Vas-y, Izo, rentre-leur tous dans le lard !
Du Miike comme on l'aime. Con, violent, insensé, surprenant, interminable et goûteux de je-m'en-foutisme. Une vaste couillonnade qui s'étend sur plus de deux heures et vous fait l'effet d'une overdose de yaba. Discutable à long terme, mais extrêmement jouissif sur le coup.
Souvent assez naze mais sympa malgré tout...
Après le Miike rapace et opportuniste (la plupart de ses films, qui distillent cinq piteuses idées sur un trèèèès long film), le Miike sincère et touchant (Bird people, Blues Harp,...), voici le Miike naïf et autant dire que ce spectacle ne laissera personne indifférent. Autant je n'ai jamais vraiment été convaicu par le Miike pape trash et incorrect, autant ici je dois reconnaitre que je suis assez touché par les intentions de ce film.
Miike veut faire un film d'auteur ou tant que faire se peut, un film très personnel, avec message politique, métaphores visuelles, envolées lyriques, décalages à foison, rupture de ton, de lieux,... Mais on ne se refait pas, les limites de Miike reviennent au galop, et pour le coup le film qui se veut assez intransigeant (Izo est un forme de négation de la société japonaise et un ange exterminateur de toutes les impostures des pouvoirs politiques, religieuses,...) en devient particulièrement naïf et outrancièrement démonstratif! Les séquences se suivent et ont la facheuses tendances à se répéter (certains dialogues reviennent parfois presque tels quels... ou alors c'est l'impression que ca donne). Alors Miike essaie de varier la forme, et si parfois ca donne assez bien (le final pistol-operaesque, une scène dans les herbes qui rappellent Jugatsu de Kitano), parfois ca tranche de façon exagérée et déplacée (les caméras portées à la Fukasaku). On retrouve par ailleurs les "grandes" obsessions miikienne: l'inceste, la naissance, la cellule familiale,... mixée ici de façon inédite et parfois assez intéressante.
Au final, le constat est un peu mitigé, mais au final, je trouve assez positif: ce film a un peu un aspect collector, aussi bien quant aux thèmes traités qu'au répertoire formel employé, voire même qu'aux références à d'autre réalisateurs (j'ai cité Kitano et Suzuki, mais on pourrait aussi parler d'Oshima par exemple). Si le résultat est très inégal, il est au moins audacieux et méritoire. S'il est naïf, au moins il est généreux. Pour quelqu'un qui comme moi trouve Miike d'habitude faussement original et particulièrement peu généreux, ici, je m'incline devant la franchise et la générosité de son film, qui, s'il n'est pas parfait, loin de là, est nettement plus méritoire, et nettement moins pénible (même si plus long), que la majorité de sa filmographie.
Eeuuh...d'accord.
Bon, enfin, je l'ai vu, enfin !
Bah, pour ceux qui, comme moi, s'excitaient au vu de la bande annonce, réfrenez vos ardeurs, parce que vous êtes loin d'imaginer ce qui va vous tomber sur le coin de la gueule quand vous le verrez.
C'est simple, je n'exagererai pas en disant qu'Izo est simplement le film le plus bizarre que j'aie vu.
Pourtant, j'ai vu du Lynch, du Tsukamoto, du Cronenberg...mais bon, là, rien à voir, mixez du Lynch à 2001, et on obtient un truc plus compréhensible et direct qu'Izo.
Une structure complètement éclatée, des scènes métaphoriques à la pelle, des voyages dans le temps sans règle plausible, un monde iréel à peine tangible et extrêment imagé...
Au bout d'à peine 15 minutes des 2 heures du film, on est largué sans possibilité de se rattraper à de quelconques ficelles scenaristiques conventionnelles.
Malgrès tout, le film n'est pas un effort vain.
Il est même ambitieux, traitant de thèmes multiples dont j'ai à peine saisi quelques bribes, perdu dans le flot d'image. (la violence et son rapport à l'être humain, principalement)
Miike a pris un gros risque, mais j'adore définitivement ce gars...capital sympathie à 100%, encore une fois, il realise un truc qui dénote avec le reste de sa filmo, et totalement hors-normes.
Attention, c'est loin d'être parfait, y'a pas mal de longeurs et des répétitions, et si jamais on est du genre impatient et qu'on déteste être perdu, il faut vraiment éviter de voir ce film.
Il faut de la patience pour commencer à mettre en place les éléments du puzzle, et encore, à la fin du film, je n'avais saisi que quelques trucs, il faudra définitivement que je le revoie plusieurs fois pour espérer pouvoir interpréter le reste...enfin, une partie.
C'est sûr, 80% minimum des spectateurs vont cracher sur le film et j'ai aussi cru que ça allait être mon avis final à certains moments...malgrès ça, au final, après quelque réflexion, j'ai trouvé Izo, en plus d'être un nouvel exercice de style (partiellement réussi, avec des choses plutôt réussies visuellement) pour Miike, très intéressant, bien que trop dense et ininterprétable à 100% avec une seule vision.
Assurément le film le plus bizarre de Miike, certainement un des plus étranges que j'aie jamais vu, le terme d'ovni est totalement adapté.
Pour l'instant, j'ai du mal à donner une note après ce premier visionnage, ce qui est sûr, c'est que malgrès ma perplexité omniprésente, je suis loin de m'être ennuyé, j'étais trop occupé à essayer de comprendre ce qui me tombait dessus...
dead and alive
Grand délire d'un cinéaste à l'origine déjà pas très net,
IZO passera au dessus de la tête de pas mal de monde. On lui reprochera sa non-histoire, sa narration bordélique, ses ellipses portnawakesques et sa complaisance dans une violence démonstrative. A moins qu'on ne concidère cela comme ses plus grandes qualités.
Comme son éponyme personnage,
IZO est un film révolutionnaire désespéré, animal, tragique et vain. Le meilleur film de
Takashi Miike avec (dans un tout autre genre) le très beau
Bird people of China.
Tu le regarde comment ton Miike?
Bon, je viens apporter mon soutien.
Genie ou charlatant ?
Je me suis souvent posé la question sur Miike. Je trouve la réponse dans d'autre moyen d'expression :L'Art Abstrait, la musique expérimentale.
Si tu regarde une toile de Kandinsky comme tu regardes un tableau neo-classique, tu vas rejeter Kandinsky.
Si tu écoute du free jazz ou de la musique expérimental déstructurée (Merzbow ^O^) comme tu écoutes Charles Trenet... ça va pas le faire.
Par contre si on prend le temps de comprendre chaque univers, de comprendre comme il fonctionne, comme il faut l'écouter, le voir, l'aborder, on pourra appréhender toutes nouvelle sphère artistique sans dire : mais ça ressemble à rien cette bouse, c'est de la croute en barre.
Qui écoute du hip hop, du slam, du scratch, du metal, du grind core, du death, du heavy, du black metal, de la salsa, de la bossa, de la variété, du classique, du jazz, du free jazz, du blues, du rock, du noise, du doom, du drone, de l'afro beat, du reggae, du dub, de la teckno, du break core, du speed, et blabla et blablabalabla.... hein? ben si on sait écouter de la bossa au grind core, on a tout gagné.
Les gens ont chié sur les artistes contemporains... les impressionnistes ont pas été acceptés, on les retrouve sur les boites de chocolat à noël..., le blues c'était la musique du diable, le graffiti commence très difficilement à être reconnu, Michel-Ange avait du poids et des burnes sinon il aurait fini au trou.
Alors laissons Miike continuer son trip (d'ailleurs personne l'arrête)
En ce qui concerne
IZO, il ne faut pas s'arrêter sur les "univers", car on comprendra pas le lien, car il n'y en a pas, c'est un changement de décor perpétuel, (un peu comme la série
sliders, ou les héros glissent d'un monde parallèle à l'autre, ou comme
code quantum...) où Izo, représente l'humain, l'incarnation de l'humanité, et comme un démon, une divinité accède à un niveau de réalité supérieur (y a aussi du
Matrix là dedans!) donc n'oubliez pas des premières images du film, elles sont capital. La fécondation, la vie, et la destruction (images de guerre).
Sans raconter le film, et en faire une analyse, chose que j'aurais du mal à faire, tant je pourrais parler de ce film longtemps, car j'y est vu beaucoup de chose qui ne m'ont pas paru gratuite, Miike fait son 2001, l'humain est impitoyable, il ne faut pas ce rester sur son chemin, les gens sont comme des zombies attiré par lui (les soldats seront zombies à la fin... ah les zombies encore un thème sur l'humanité !). Izo étant l'incarnation de la destruction progressive de l'humanité, toutes les personnes avec un pouvoir d'existence sur terre, veulent des réponses sur eux-mêmes ou contrecarrer avec des motifs différents : rédemption, autorité, amour, fanatisme, etc... Izo
Pour moi
IZO est plus qu'un film, pour d'autre
IZO est moins qu'un film. Chacun son point de vue. Mais il ne se regarde pas comme un film, plutôt comme un fable de l'humanité.
Et le fait que pour certains cela paraisse parfois ennuyeux (le guitariste? Le Renaud locale?) je l'ai trouvé bien moins ennuyeux ou je devrais dire "contemplatif" que certain A Scene A the Sea de Kitano par exemple, car ça saigne pas mal, ça requinque les mirettes, mais ça on pouvait s'y attendre.
Alors si vous êtes un pessimiste de la vie, comme
Nicolas Hulot ou comme moi, que vous avez compris que l'humain est mauvais, bien qu'une partie de l'être est positif (cf. la femme invisible qui suit Izo en deuxième partie : la bonne conscience???), que ça vous irise la peau de voir la cruauté en Afrique, de voir la bêtise américaine, les animaux écrasés que la route,
si vous avez l'esprit ouvert,
Alors pour moi : Génie
IZO est un futur classique, un
Buñuel du Z
mais faut encore écouter de la bossa au grindcore ! Je compte sur vous !
Esthétique du vide
Rien de plus fascinant que l'ennuie au cinéma, rien de plus troublant que notre capacité à être attiré par le vide, les images sans intelligence possible, sans le moindre signe, sans le moindre sens, seulement où est la limite ? la limite entre l'ennuie et la lassitude, l'ennuie et l'énervement, l'ennuie et le foutage de gueule, le génie et l'escroquerie ? Qui sait, dur à dire, et d'autant plus impossible avec Izo qui ne perd pas cinq minutes pour sombrer dans l'ennuie le plus sidéral, le plus hermétique, dans l'autisme total. Izo est un film qui ne répond pas, qui montre à peine, ou par mille détours, qui se moque de la logique et du bon sens immédiat, qui joue avec les symboles hermétiquement et lourdement, qui coud les métaphores avec emphase, mais à peine et beaucoup à la fois, parce que rien, il n'y a absolument rien à dire de cette parabole sur la violence, de cette âme errante traversant l'Histoire comme un damné, un immortel condamné à l'absurdité du genre humain.
Izo c'est la contre-critique possible, l'annulation constante du discours, de la paraphrase, de l'analyse, un objet à l'esthétique hideuse, à la nullité constante -mais d'une nullité étrange qui semble engendrer sa propre existence. Izo ou le nul par le nul par le trop plein, une manière de faire exister des formes par une entreprise d'absolue négation d'elles-mêmes, soit l'interstice furtif d'une lumière qui va et vient du néant. Izo pousse son obsession de l'asbsurdité jusqu'à être lui-même une absurdité, il nous met devant des "pourquoi" aux réponses travesties en paraboles existentielles fumeuses sur lesquels il parie éclairer notre connaissance. Izo ne va pas dans un sens, ni même à contre sens, il va dans tous les sens, à la recherche d'un sens dont il n'est même pas certain de connaître le chemin et encore moins la destination. Cette constance de la déroute, image mentale anarchique, fonçant droit vers une joyeuse déconstruction, propose la version la plus snob de Miike, son rôle le plus européen, qu'il est incapable d'entretenir sans laisser s'effondrer l'effroyable vérité, Izo est un vrai bordel est une escroquerie intellectuelle.
Une merveille.
Tout d'abord, je pense qu'il faut distinguer les films en deux catégories majeures:
- Les films narrés, qui effectivement "racontent" une histoire et/ou relatent des faits réels ou non, sans distinction de genre (horreur, comédie, love story, etc...).
- Les films peints, qui présentent violemment ou non à l'oeil du spectateur une sorte de tableau mouvant ayant sa mécanique propre, mais tellement riche de références culturelles et/ou historiques qu'il devient difficile d'en saisir véritablement le sens premier sans vraiment être "dans le trip" du réalisateur qui souvent ommet de nous délivrer toutes le clés permettent de se raccrocher au fil du film.
Pour moi,
IZO fait pleinement partie de la seconde catégorie de films et est à mes yeux une véritable merveille. Simplement, pour pouvoir pleinement apprécier ce chef-d'oeuvre, il est - je pense - nécessaire d'adapter sa vision du film (ou peût-être du cinéma dans son ensemble), ou de passer d'un état de réflexion à un état de comtemplation pure. Je comprends tout à fait que cette oeuvre ne fasse pas que des émules, tant sont variées les lignes d'interprétations contenues dans ce film. Car pour aimer
IZO il faut d'abord en "venir à bout", si j'ose dire. En effet, les "lignes temporaires" dont il regorge (voir l'excellente critique du rédacteur Akatomi sur
Sancho does asia, concernant le film
Ley lines) sont remplies de tabous culturels et/ou personnels qui sont autant d'embûches nous empêchant de parvenir sains et saufs à la conclusion du film.
Bon, j'arrête mon super discours confus écrit d'une seule traite sur ce film étant à mes yeux incriticable. Je me permettrai juste d'ajouter un conseil à tous ceux qui sont plus ou moins passés à côté: essayez de vous positionner en tant que simple capteur observant ce tableau évoluer; laissez-vous bercer par vos sens et profitez du spectacle sans tiquer à chaque panneau, sous peine de ne jamais pouvoir parvenir au bout de l'oeuvre sans être victimes, vous aussi de la lame d'Izo Okada.
Un dingue de cinéma
2H10 ! Miike nous la joue ambitieux sur ce coup-là, avec un budget de départ intéressant.
Il s’agit d’une variation du mythe du samouraï fantôme vengeur, dans la lignée d’un MAKAI TENSHO plusieurs fois exploité par d’autres,la dernière fois en 2003. IZO en a d’ailleurs le look parfait, coiffure comprise. Il se promènera alors au hasard des époques, et combattra toute une série d’adversaires, du samouraï féodal au yakuza contemporain, en passant par le CRS futuriste. Sa vengeance restant inassouvie jusqu’au final déroutant.
Vaste projet donc! Mais encore aurait-il fallu avoir un scénario qui se tienne, et ce manque est d’autant plus criant vu la durée du film. Au lieu de quoi, on assiste à un déchaînement de combats pas très bien cadrés, mélangés avec des images d’archives, des plans d’un chanteur faisant office de commentateur musical (auxquels Miike fait appel dés qu’il perd le fil de sa propre histoire…) le tout assaisonné de dialogues creux et stupides, héritiers des pires moments de Godard ou du théâtre amateur des années 70« Es-tu brutal car tu es humain,ou es-tu humain car tu es brutal ?».On voit le genre.
D’un délire convenu et pas du tout convaincant, IZO suscite bien vite l’ennui.
Le montage est syncopé, la caméra souvent hystérique, mais cela peine à cacher le manque cruel de contenu, car RIEN ne se passe, RIEN n’est dit d’intéressant, malgré les sentences et les métaphores à deux balles.
Se promenant à travers les époques et les styles cinématographiques, comme un survol de son œuvre, Miike prétend peut-être les faire éclater pour mieux les recréer, mais il faudrait un peu plus de rigueur et un projet de départ viable.
Au lieu de quoi, on assiste atterré à une sorte de Highlander du pauvre, mélange bâtard ne menant qu’à un vide abyssal.
Quant au propos politique,il est plus que vague,avec cette vision des aristocrates s’accaparant de la légitimité spirituelle et du pouvoir de fait de l’Empereur nippon (Ryuhei Matsuda). Le cinéaste potache reprend en fait rapidement le dessus pour nous donner vite fait du sang et du sexe pour nous « épater » encore. Sauf que cela commence à bien faire depuis des années…
Et si Miike voulait faire de IZO une grande œuvre, son « 2001 » à lui, il faudrait en fait chercher une parenté du côté d’un Jess Franco,ou d’un Ed Wood.
Voire d’un Jean-Pierre Mocky de chez nous. Le casting y fonctionne d’ailleurs un peu pareil que chez le vieux Mocky:des célébrités viennent faire un petit tour pour soutenir ce personnage sympathique au demeurant, pour repartir ensuite vers des projets plus structurés. Ici, Kitano, Susumu Terajima, Ryuhei Matsuda et quelques autres s’y collent. Cela permet au réalisateur de faire du bruit autour de ses projets qui n’en méritent pas tant.
Vénéré par une petite chapelle de fan,Takashi Miike se fout pourtant bien de notre gueule avec ce IZO, vaste supercherie prétentieuse qui joue la carte du film second degré faute de savoir raconter une VRAIE histoire. Autant alors regarder un vrai film de genre plutôt que ce truc improbable.
Reste l’humour, mais là encore, on finit par se lasser du gars qui se prend la porte ou du costume too much de ses héros.
Finalement,Miike qui sait donner des produits plus policés et soignés,se laisse aller à son vieux péché mignon : là ou ses films de Yakuzas gardent toujours une certaine logique (même délirante),là ou un AUDITION prouvait son savoir faire de cinéaste sérieux, IZO sombre dans un n’importe quoi très vite irritant.
Et pour rester dans l’ambiance des phrases faciles entendues tout au long du film,Miike est sûrement un « dingue de cinéma » ,mais il tombe trop souvent dans le créneau du cinéma « de dingue ».
takshi miike se surpasse...
Enfant monstrueux de la post-modernité Takashi Miike est un cinéaste fou, un "idiot" sans aucun sens de la mesure. Izo est un film incroyablement mal fichu, grotesque, sans sens du rythme, mais qui ne se refuse aucune idée. Miike part d'un canevas des plus simple pourtant: Un ronin condamné à mort, exécuté par la société d'Edo sur le déclin dont il est pourtant un des produit les plus logique (voir le film d'Hideo Gosha, Hitokiri, pour avoir une idée du personnage d'Izo) revient hanté notre société post-moderne, ou plutôt la société japonaise contemporaine. Ce spectre vengeur dont l'âme est dévoré par un démon qui ne peut le laisser mourir, tente de réduire à néant le japon contemporain et les spectres culturels, historiques qui le peuple.
Le film a pour logique narrative dominante l'entassement des cadavres tranchés, décapités, démembrés, des idoles, symboles sociaux, sur lesquels s'abattent le châtiment divin d'Izo.
Cet entassement est encadré par des discours, citations, philosophiques ou pseudo-philosophiques, théologiques, ou des élucubrations adolescentes qui s'enchaînent sans réelle structure en dehors du fil rouge qu'est la vengeance d'Izo contre tout ce qui existe.
Il n'y a chez Takashi Miike aucun sens esthétique (du moins dans ce film), on ne peut même pas parler d'un cinéma qui fait de sa laideur une esthétique. Une forme de poésie idiote se dégage pourtant de cette bouillie, Takashi Miike est parfois capable d'idée fulgurante sans équivalent dans le cinéma actuel. On ne sait jamais comment prendre ses films, on hésite entre en rire, ou lire avec sérieux leur sens.
Izo à la fin de sa quête ne parviendra pas à tout détruire. Face à ce qui pourrait peut-être renvoyé au sommet de l'aristocratie japonaise, c'est à dire à l'empereur, il sombre.
OVNI intégral
Pas d'adhésion de ma part au délire destructeur de Miike sur ce coup,il faut beaucoup trop de volonté pour rester accroché à cette déferlente de violence.Le film prend de court beaucoup trop tôt, on est vite largués et impossible de se raccrocher à la moindre cohérence scenaristique.Je passe sur celui là et retourne vers ses films de yakuzas.
Un film que j'aurai bien voulu aimer...
L'exemple typique de film avec une bonne idée de départ pour finalement aboutir à quelque chose de totalement different au final. Et lorsqu'on s'appelle
Takashi Miike et que l'on enchaine les tournages à un rythme incroyable, il faut s'attendre à tout. Même au pire.
Contrairement aux autres films de Miike, j'ai trouvé celui çi assez pénible à regarder (même s'il possède quelques bons moments). Car il ne se passe pas grand chose et ça dure plus de 2h. On est très proche d'une mauvaise expérience aux champignons.
J'ai pourtant essayé de le revoir une deuxième fois (en une traite et sans faire de pause). Je n'ai malheuresement pas été jusqu'au bout. Une fois m'a suffit.
Un film bien étrange qui mérite largement le coup d'oeil à condition d'être préparé mentalement et surtout d'être armé d'une patience exemplaire. Je dis ça mais je ne dis rien.