La mélodie du malheur
La société Phranakorn continue sa politique de conquête des petites villes provençales thaïlandaises suite à son succès surprise de son "Holy Man" (d'il y a quelqeus années, maintenant...et du même réal) avec des comédies aussi inoffensives, que débiles – du pur divertissement populaire au ras des pâquerettes.
Cette fois, ils transposent les aventures des jeunes héros à la campagne – et plus précisément dans le petit monde de la musique traditionnelle thaïe. Les comédies musicales connaissent depuis toujours un fort engouement populaire, pas de raisons, que le genre ne marche pas. Pas de raisons non plus à se creuser les petites méninges du cerveau pour trouver la moindre originalité; faudrait pas brusquer la petite mamie du premier rang. L'intrigue démarre donc sur les chapeaux de roues avec une brève présentation de la troupe itinérante, psychologie des personnages tuées dans l'œuf par des stéréotypes outranciers, dont les sempiternels travestis en tête de peloton. L'unique trisomique de service n'apparaît qu'au détour d'un rapide sketch sans aucun lien avec le reste de l'intrigue, lors d'une rencontre avec un fantôme lors d'une pause-pipi. De pipi, il est de nouveau beaucoup question avec des personnages, qui se font pisser dessus ou qui boivent de l'urine par inadvertance. Le point d'orgue du film (et autour de laquelle scène toute la bande-annonce a été construite au plus grand bonheur des thaïs, morts de rire dans la salle) est une scène, où trois personnages prennent un bain ensemble; l'un d'entre eux pète un peu trop fort et coule un bonze, qui flotte à la surface du bain. Les trois personnages vont alors souffler sur le bonze pour ne pas se faire toucher, jusqu'à ce que quelqu'un sort une louchée de l'eau du bain (avec le bonze) pour la servir à des clients…De l'humour tout en finesse.
Quelques scènes musicales plus tard, le film est aussitôt emballé et lancé sur le marché thaï.
Parfois il est mieux, que certains titres restent difficilement accessibles…
