Dessiner, c'est gagner (en amour)
"Ilusyon" est une autre de ces merveilleuses productions de la filiale indépendante des studios de la Viva, qui donnent la chance à des jeunes artistes d'effectuer leurs premiers pas dans la réalisation…numérique. Des productions indépendantes pleines de créativité, indispensables à l'actuel renouveau du cinéma philippin.
Tourné en 5 jours pour un budget ridicule de 16.000 dollars, "Ilusyon" est une véritable réussite technique et narrative. Pensé par l'artiste indépendant – et amoureux de la peinture – Jon Red, le scénario a été coécrit et réalisé par la décoratrice Ellen Ramos et le metteur en scène de films courts Paolo Villaluna. Leur collaboration fait des merveilles, tant sur l'époustouflant plan technique (l'image – vidéo! – est resplendissante), qu'au niveau de l'inventivité. Si l'histoire reste simple, des séquences animées, séquences musicales improvisées et autres cadrages fantaisistes donnent vie à une galerie de portraits truculents avec une mention spéciale pour la vache philosophe.
Dommage seulement, que le dernier tiers n'arrive pas à maintenir le niveau de la première partie du film et s'englue dans une dramaturgie un brin forcée et un dénouement prévisible (après maints rebondissements – eux – surprenants). Une sympathique petite comédie rafraîchissante avec un zeste de sexe (le film a été interdit aux moins de 18 ans aux Philippines – mais a été la toute première production du genre à bénéficier d'une classification "A" par la motion de censure, lui accordant des distinctions particulières et avantages fiscaux) et deux nouveaux talents à suivre.