ça se regarde même si c'est par moment honteusement charcuté.
"Human lanterns" n'atteint aucun sommet, que ce soit du wu xia pian ou de l'horreur exploit'. Il se situe en fin de cycle des grands films de la Shaw mais il possède tout de même de bonnes qualités. C'est un film à mi-chemin entre le wu xia traditionnel et ce qui envahira le ciné HK par la suite, les combats câblés surréalistes, le tout empaqueté avec un thème typique des films d'horreur avec petits effets spéciaux à 2 balles. La mise en scène fait de même, tantôt suite de tableaux fixes à l'ancienne, théâtral, tantôt plus nerveuse avec de bonnes idées de caméra.
Les décors sont très jolis, bien agencés et mis en lumière, fleuris et chargés comme il faut d'un tas de petits détails esthétiques complétés par des éclairages colorés : rouge, bleu, violet, etc, qui donne une bonne touche à la fois "wu xia à l'ancienne" (kitsch, luxueux, traditionnel, faussement naturel) et surréaliste.
Les acteurs sont grossomodo convaincants. Lo Lieh est assez fou pour qu'on y croit un peu malgré un costume à poil long et masque "tête de mort" sortis de je ne sais quelle bisserie (il a dû piqué ses bottes au yéti ma parole). Et puis, il y a 3 protagonistes de return of the five deadly Venoms, Chen Kuan-Tai et 2 Venoms, Sun Chien, qui ne se bat pas malheureusement, et Lo Meng. Et ça, c'est cool ^_^. Lo Meng montre d'ailleurs bien que c'est lui le meilleur artiste martial du tas avec Chen Kuan-Tai, malgré sa courte présence et sa mort trop rapide, snif. En revanche, le beau gosse Lau Wing manque d'envergure et assure bien mieux lorsqu'il fait le méchant (ex : Secret service of the imperial court), un peu mou sur ce coup là, tant dans son jeu que dans ses combats sans grande amplitude. Dommage, c'est le rôle principal. Quant aux rôles féminins... jolies poupées potiches, ou plutôt, fétiches. ;)
L'histoire est sans grosse surprise malgré la touche d'horreur bis, et malheureusement, les scènes où l'on aurait pu voir Lo Lieh à l'oeuvre dans ses exactions sont honteusement censurées : Bououououuh ! et reBoououououhh ! C'est quand même l'attraction principale, mince alors !... Du coup, Lo Lieh devient trop absent, dévalorisé.
Comme dans La dernière chevalerie, les chorégraphies sont valables mais pas transcendantes, assez rythmées et violentes, mais un grand nombre de plans larges quasi statiques (qui se rapprochent des tableaux cités précédemment) et de ralentis à rallonge viennent plombés la dynamique de l'ensemble. C'est bien dommage car il y a de bonnes idées d'armes, des situations aériennes assez marrantes et de bons combattants à l'écran.
L'ensemble n'est pas trop décevant au final, et est même limite plutôt sympathique, avec une ambiance visuelle réussie, même si l'énergie, la tension, le manque de charisme des personnages, les coupures dans la pellicule et les combats pas toujours bons viennent gâcher le tout. La deuxième moitié du film est à ce propos bien plus rythmée.
Lanterne Eteinte
Depuis le milieu des années 70, la Shaw Brothers qui commençait à perdre son rayonnement au niveau succès public avait de plus en plus orienté sa production vers le cinéma d'exploitation horrifique pour tenter de séduire le public de la vague gore alors en pleine expansion comme d'offrir son lot de sensations fortes au public hongkongais. Human Lanterns, tourné juste avant la fin définitive du système Shaw, est représentatif de cette démarche commerciale. La version disponible est malheureusement expurgée de beaucoup de scènes choc ce qui donne un peu l'impression de visionner un category 3 en version tronquée. Du coup, le film en l'état est plutot décevant pour l'amateur de bis: on ne voit que trop rarement Lo Lieh faire joujou avec les peaux humaines et seuls quelques dégueulis saignants qui ne surprendront pas les habitués de Chang Cheh et quelques plans de cadavres remplissent le quota hémoglobine du film. Les plans d'ouverture qui mettent en place une ambiance horrifique avec une photo dans la lignée de Bava ou Nakagawa ainsi que le décor délirant de l'antre de Lo Lieh ne sont pas sans évoquer le cinéma d'horreur éuropéen. Pour ce qui est de la partie wu xia pian du film, elle est assez intéréssante sans etre transcendante: les rivalités entre les trois protagonistes principaux meublent bien le film, les combats sont correctement filmés sans qu'on atteigne le niveau des maitres du genre, présentant quelques idées sympathiques (les éventails, l'usage du plafond du restaurant), la mise en scène est correcte sans plus (usage du zoom classique pour les productions de l'époque) mais propose quelques angles de vue originaux (vues de dessus ou plogeantes lors des combats) et une belle idée (la caméra slalomant à travers le couloir). Sauf que le maillon faible du film est son interprétation: s'il y a eu pire au niveau du cinéma hongkongais, les jeux de Chen Kuan Tai et Lau Wing manquent de conviction et Lo Lieh joue juste correctement son personnage de sorcier. Le film n'est donc pas inintéréssant, il se laisse voir mais il lui manque ce grain de folie qui caractérisait les meilleures productions Shaw Brothers: l'age d'or de la compagnie était donc bel et bien fini. Deux ans plus tard, le cinéma hongkongais allait malgré tout renaitre de ses cendres.
très bon film d'horreur pour cette époque.
dommage que ce film n'est pas uncut!
j'ai lu quelque part que ce film a été charcuté . il n'y a pas assez de scenes "gore" et c'est dommage , car lo lieh a ici un role qui lui colle a la peau...(ah pas mal ,ceux qui on vus le film comprendront) commes les scenes dites d'horreur sont tres rares, on se consoleras avec les combats qui sont pas mal du tout, et un scenario qui tiens la route. se laise voir sans ennui.
30 septembre 2003
par
jeff
A fleur de peau
Petit slasher sympathique dans la pure lignée des croque-mitaine, transposée ici dans l'univers de la Shaw.
Lo Lieh est excellent en monstre endiablé, les couleurs sont pétaradantes et les dépeçage de très mauvais goût.
Malheureusement, l'intrigue ne tient que par son idée première et est étoffée par de longues séquences de chamaillades et de combats. D'autre part, il n'y a pas de personnage auquel l'on s'identifierait, ce qui provoque un détachement certain de la part du spectateur par rapport au spectacle proposé.
Reste un divertissement convenable d'une kitscherie certaine !