Mâche et crève
Pas de sexe débridé, ni de magie à foison…"Hot as hell" est le troisième volet – mais en long – de la saga de yakuzas d'Okuda Yosuke débutés par ses deux premiers courts "Hot as hell…1 & 2".
Peu de changements à ce qu'a fait la marque de ce jeune fan de Tarantino (sic): on reste toujours dans le milieu du gangstérisme avec pas mal de plages dialoguées tentant vainement d'égaler l'illustre mentor…On démarre d'ailleurs sur une séquence d'ouverture assez chiante avec deux camés jusqu'aux yeux, qui pensent se lancer dans la coupe de poudreuse, pour s'en mettre plus dans les poches (et vu leur état, dans leurs narines). Séquence interminable, au jeu d'acteur approximatif et avec des tics de montage (champ / contrechamp allant en s'accélérant) balourds. On embraye sur une suite un peu plus réussie avec mise en place des personnages avant de passer à une seconde partie, qui semble ne plus rien à voir avec la première…sauf qu'une fois de plus Okuda multiplie les personnages pour mieux (?) les rassembler par la suite et c'est ainsi que l'enchaînement de plusieurs actions fait que la plupart des protagonistes vont se croiser à un moment avant de carrément interagir…Son erreur, peut-être, c'est de s'attacher à des personnages avant de brusquement changer le principal protagoniste…n'est pas Hitchcock ("Psycho"), qui veut…
Et c'est finalement dans cette partie centrale, que l'on va trouver son compte avec une historie d'enlèvement assez cruelle, mais inspirée. La scène du bain, notamment, est assez impressionnante et renvoie au premier Coen.
Malheureusement, suspense et tension retombent dans la dernière partie avec un dénouement plutôt classique, mais qui semble ouvrir à un 4e "Hot as hell".
On oscille donc entre un cinéma franchement médiocre et aux idées plutôt rafraîchissantes; il ne reste donc plus qu'à espérer, que le jeune réalisateur continue ses propres expérimentations et sache analyser réussites, comme défauts pour aller de l'avant et pondre quelque chose de vraiment abordable et intéressant…Il y a des germes, qui pourraient donner lieu à quelque chose d'intéressant, en tout cas….et rappelle l'époque bénite du "V-Cinéma", où ses petits produits tournés à la chaîné étaient foison, mais servaient au moins de terrain de jeu à certains futurs talents…