Choi Min-Su devrait en prendre, des vacances
A pas grand chose, ce film rate la palme du meilleur film de l'année toutes catégories. Si je dis pas grand chose, c'est que l'erreur tient vraiment à un personnage seulement, et malheureusement on voit ce personnage pendant tout le film. Dans l'histoire contemporaine coréenne, Holiday attache une grande importance dans la lutte contre l'injustice. Il parle de corruption et, surtout, d'une loi bafouant la dignité humaine des prisonniers. En effet, en 1980, sous la dictature, a été établie une loi censée permettre aux prisonniers recevant une peine de plus de 3 ans de recevoir une formation pour les réinsérer dans la société après leur peine de prison. Il s'agissait de l'apprentissage de différentes techniques industrielles. Le premier problème est que cette peine s'ajoutait à la peine de prison, rallongeant ainsi la durée d'incarcération, et ensuite, les conditions n'étaient pas adaptées pour permettre aux prisonniers de vivre sainement dans les prisons, et donc de suivre leur pseudo formation avec une réelle motivation. Dans ce cadre là, Yang Yun-Ho décide de raconter l'histoire vraie de quelques co-détenu, bien décidés à s'évader de prison afin d'alerter l'opinion public. Parmi ceux-ci, Kang-Hyuk, le meneur, est d'autant plus énervé contre cette loi qu'il n'a absolument rien fait de mal. Au passage, le réalisateur en passe une couche sur le grand nettoyage de 1988 pour préparer les Jeux Olympique et pousse son coup de gueule contre la corruption qui protège les criminels riches et condamne des innocents. Pour la petite histoire, cette loi a été abolie en septembre 2005, soit pendant la production du film.
Le personnage qui est vraiment de trop dans ce film est le général, qu'on voit partout, mais qui a une allure stupide. C'est typiquement le personnage qui a été créé pour donner un visage à l'immoralité alors que c'est également le seul qui n'est absolument pas réel, et surtout qui est totalement surréaliste. Il parle avec la voix du super mégalomane et rentre en transe dès que le moindre truc arrive. Et Choi Min-Su ne fait rien d'autre que d'exacerber cette stupidité, ce qui ne le grandit absolument pas. Même dans un monde ultra-pourri (les mauvaises langues diront que c'est encore/déjà le cas), un tel personnage n'aurait aucune chance d'exister. Donc Yang Yun-Ho aurait du en rester aux faits réels, ce qui aurait vraiment joué en faveur de son film, plutôt que d'ajouter un élément pseudo vendeur, apparemment d'une manière de croire que le spectateur se sentirait perdu si on ne personnifiait pas la mal. C'est bien dommage. Cependant, tous les autres personnages sont vraiment bien plus crédibles, et Lee Seong-Jae est réellement impressionnant, notamment dans la scène finale, d'une intensité vraiment exceptionnelle. Petite mention pour la jeune fille à la fin qui est aussi très touchante, malgré son peu de texte, sa présence et son attitude représentant déjà énormément de choses.
La musique est très bien intégrée au film. Elle n'est pas bien originale mais elle évite la nullité profonde en restant assez discrète, et le thème choisi, la chanson des Bee-Gees, est vraiment poignante, insérées dans le contexte des prisonniers en cavale, et de l'injustice subie. Finalement, on déplore le rôle joué par Choi Min-Su, mais tout le reste est vraiment géant.
Law on fire
Un sujet en béton (marier un film grand public avec un vrai message socio-politique), un casting de rêve et un potentiel…gâché. La faute en revient uniquement au réalisateur YANG Yung-ho, merveilleux faiseur d'images, mais piètre humaniste. En témoignait déjà son précédent "Fighter in the wind". Pourquoi s'évertuer d'ailleurs à vouloir continuer des histories de vrais personnages, au lieu d'assumer pleinement son statut de directeur de films commerciaux? Reste la parfaite maîtrise de sa scénographie, l'une des plus belles mises en scène, tant au niveau graphique (la lumière est une pure merveille), qu'au niveau du découpage (avec tout de même un curieux – et agaçant – parti pris à vouloir donner un aspect "souffle" à sa mise en scène, en élevant et abaissant légèrement quelques plans, comme s'il rendait la respiration des ses personnages. De quoi donner un sérieux mal de mer sur grand écran).
La première partie est une pure merveille et contestation très personnelle des grands changements de la société coréenne dès 1988 (et le "nettoyage" du petit peuple au profit des jeux olympiques et des classes plus élevées). Un plan sur les gratte-ciels de Séoul et les bidonvilles – bientôt détruits – au premier plan. Magnifique, à l'image de l'affrontement d'une incroyable force entre habitants et "nettoyeurs".
La seconde partie rappelle les meilleurs films de "prison" avec un tyrannique Choi Min-sui en directeur de prison, qui n'hésite pas à se soulager sur ses prisonniers maltraités. Une suite exagérée, qui tranche quelque peu par rapport à la première partie plus réaliste, mais qui n'en demeure pas moins jouissive.
C'est à partir de la fuite des prisonniers, que l'ensemble se gâte. Le peu de développement des personnages rend toute identification et attachement aux personnages difficile et on ne voit pas très bien où l'odyssée des uns et des autres va nous emmener. La narration épisodique et peu inspirée ne relève pas le niveau…jusqu'au dénouement larmoyant (ces gens restent des évadés, qui ont pris en otage une entière famille) et le but recherché de LEE Sung-jae (trop beau pour être totalement convaincant dans son rôle de justicier) trop obscure. Il se révélera finalement au grand jour, dans une longue litanie du bien et du mal, riches contre pauvres et les injustices de ce bas monde. Des reproches contestataires, qui passaient bien mieux à l'image dans la parcimonie et l'économie des mots et des actions en toute première partie.
"Holiday" ne reste pas moins l'une des plus matures productions à grand spectacle de ces dernières années, remplie de bonnes intentions et idées, mais qui aurait mérité le génie d'un cinéaste autrement plus talentueux pour rendre entière justice au message colporté.
je m'attendais à mieux, mais c'est trop caricatural de façon générale (surtout le personnage du "méchant") et les personnages principaux sensés susciter de l'empathie ne fonctionnent pas vraiment de ce coté là, ce qui abouti à une fin de film pas terrible à mon gout.
sinon c'est toujours bien léché puisque c'est coréen, le réalisateur fait un travail de qualité et ça reste satisfaisant dans la globalité. le coté politique perd un peu de son aspect revendicatif puisque la loi a été supprimée pendant le tournage du film.
La rage de vivre
Le voici notre nouveau gros film coréen. Difficile à partir de là d'établir une critique objective. Soit on décide de regarder sans se préoccuper du fait que c'est une super production (avec son lot d'imperfections), soit on peut être déçu avec le recul. Mais une chose est sûre, il ne peut pas laisser indifférent!
Explication: Le bouton mis sur play, la bande lancée, les lumières éteintes, nous voici devant 2h de film (conventiennelles pour tout film coréen qui se respecte^^). Très jolie séquence d'intro avec une petite interprétation mélancolique et douce de "Holiday" des Bee Gees (qui suivra dans le film au passage). Le ton est rapidement lancé, qualité visuelle au rendez-vous (ça peut aussi repousser les amateurs de ciné traditionnel...), ça bougeotte pour montrer que tout y est.
Côté histoire, bah c'est peut être le problème. En effet, bien que l'intention du réalisateur soit très louable, bah perso... C'est pas cela qui m'a convaincu. Oui car, on ne peut s'empêcher d'éprouver de la tristesse envers ces hommes qui se tapent 2 fois plus de taule que la peine prévue, mais pour le coup, la haine ou les larmes ne prennent pas.
Une certaine partie du film se déroule en prison. C'est d'ailleurs là que le film perd un peu de rythme (de mon point de vue). Regrettable erreur, au passage, d'avoir voulu à tout prix placer un personnage totalement mauvais et diabolique... Celui-ci sensé représenter son pays...
Peu après, les personnages aprennent à se connaître, et c'est bien là que les 2h de film se justifient, en effet, on fini par s'attacher à cette bande (presque de copains) un peu pomés, mais déterminés à se faire entendre.
On a un peu un déroulement façon Silmido: se battre à tout prix même si cela au final n'abouti à rien.
C'est là qu'on en arrive au réel intérêt du film, et qui peut nous attirer en tant que français. On a ici un gouvernement qui n'est pas à l'écoute de ses citoyens. Ca change de notre république compassionnelle ça!
Oui, cela ne sert à rien, mais jurés de conserver leur honneur, ils feront tout pour amener les medias à eux, tant pis si cela conduit au sacrifice. C'est la force du personnage principal dont la rage de vivre égalait celle de clamer sa liberté et sa fureur.
Finalement, en quel sens ce film est-il bon?
La réponse se trouve probablement dans la scène finale. Appuyée par la bande son des Bee Gees, elle atteint une intensité rare... Non pas par les propos eux mêmes (qui restent somme toute, plutôt simplistes), mais par l'excellent jeu d'acteur, qui fait preuve ici d'un talent incroyable. Les larmes viendrait presque seules. L'espace d'un moment, on se sentirait combattre à la place de cet homme, seul, face au pays tout entier. Cette unique scène de 2 minutes justifie le film en entier. On fini par comprendre, pourquoi, malgré un certain nombre de défauts, il s'agit d'un très grand film.
Bon film!!!!
Un bon film, intense, qui ce regarde trés agréablement, mais qui toute fois lutte un peu et frolle la caricature...Un manque de realisme que l'on retrouve souvent chez nos amis coreens...car si il n'est pas toujours bon de vouloir calquer la realitée, dans un film tel que celui-ci il faut savoir garder un certain equilibre.
Magnifique...
Je viens à l'instant de visionner ce film, une pure merveille.
Je suis encore sous le choc, j'ai les yeux qui brille, quelle fin !
Si tous les maux de la Terre pouvaient être montrés de cette manière...
A voir sans aucune hésitation.
En un seul mot : Bravo !