Extrêmement reposant et dépaysant, ce film aux images magnifiques a attiré plus de 2 millions de français en salles.
Eric Valli, français d’origine, vit depuis déjà plusieurs années dans ce petit pays montagneux coincé entre l’Inde et la Chine, le Népal. Trouvant le quotidien de son peuple adoptif aussi fascinant qu’en dehors du temps, il a décidé de réaliser ce long métrage, fiction quasi-documentaire (ou le contraire), qui a obtenu un plébiscite, que dis-je, une ovation lors de sa sortie en France. Il faut dire que l’histoire toute simple et les images y sont pour beaucoup.
Il s’agit en effet d’une histoire d’une extrême simplicité aux yeux du spectateur moyen (problèmes et solutions pour conduire un troupeau de yaks de l’autre côté d’un col distant de plusieurs dizaines de kilomètres à des fins commerciales), mais qui revêt une dimension de vie ou de mort pour ce peuple de l’Himalaya : si le voyage n’est pas effectué, tout le village mourra de faim ; mais s’il l’est, alors le risque de laisser quelques villageois sur le bord du chemin est grand… Cruel dilemme dû à une dépendance totale de l’extérieur, mais qui ne souffre d’aucune hésitation. Le voyage va donc s’organiser, avec à sa tête deux concurrents : Karma, un jeune rebelle qui méprise les prédictions des lamas, et TinLe, un vieux sage respectueux des lois divines, qui ne réussiront pas à s’entendre et qui provoqueront une scission au sein du troupeau…
Si tout cela se tient, il faut dire aussi que ça tourne un peu en rond. 40 minutes pour se mettre en route, puis 1 heure de marche avec la plupart du temps les mêmes plans récurrents de yaks sur fond de montagnes enneigées, cela limite le rythme, le propos et l’intérêt. Par contre, il n’est pas difficile de se laisser émouvoir par les acteurs, tous amateurs et pourtant tellement justes (ils jouent certes leur propre rôle…), et surtout par les somptueuses images que Valli a rapporté du plus haut massif du monde, bercées par des chants traditionnels qui collent parfaitement à l’ambiance et aux images.
En contemplant ce spectacle grandiose, on se dit que le tournage n’a pas dû être de tout repos, mais qu’il en valait vraiment le coup. Son succès en salles s’explique sûrement par une demande de changement et d’évasion de la part de spectateurs blasés de voir toujours la même chose. Valli a en partie réussi ce pari. Ce qui est sûr, c’est que ces contrées où la voiture, le téléphone portable, les actions en bourse et les start-ups n’évoquent strictement rien, ont encore un aspect profondément humain et véritablement attachant. Faisons en sorte que cela dure.
Je ne me suis pas du tout ennuyée, la musique et les paysages sont magnifiques, les personnages et l'histoire sont "vrais"
26 novembre 2009
par
A-Lai
paysages envoutants, histoire un peu succinte et peu prenante, malgré tout c'est très dépaysant et agréable, même si on s'ennuie un peu
Bien fait mais chiant
Une oeuvre intègre loin des productions américaines qui imposent leur point de vue sur des civilisations qui leur sont inconnues (du genre Sept Ans au Tibet, pourtant réalisé par J-J Annaud à qui on doit les excellents L'Ours et Le Nom de La Rose), Himalaya peche cependant par ses longueurs et son rythme un peu mollasson.
C'est ici le dépaysement total, avec une approche très humaine emmenée par des acteurs locaux pour décrire la vie de cette civilisation coupée du reste du monde, des paysages montagneux magnifiques filmés de façon non ostentatoire (pas comme dans Tigre & Dragon) mais qu'est ce que c'est chiant ! On ne peut par ailleurs que louer l'initiative du réalisateur Eric Valli d'avoir monté une fresque de la "société" de l'Himalaya la plus réelle possible, bien que très éloignée de la qualité des grandes fresques de l'histoire asiatique du XXe siècle, à savoir The Last Emperor de Bernardo Bertolucci et To Live de Zhang Yimou.
Un film à voir et à recommender au lieu d'aller au cinéma pour voir de la merde américaine comme Spiderman ou autres films intellectuels du même genre.
Chef d'oeuvre
Vraiment je ne comprends pas qu'on n'aime pas ce film. Comment ne pas etre sensible à la beauté des paysages, a la musique remarquable et surtout a l'histoire simple de ces gens ? Car independamment de l'objet cinematographique (en tant que mise en scene) par ailleurs tres reussi, ce film proche du documentaire c'est la vie authentique d'un peuple. Si ca ennuie effectivement certains, c'est que leur regard d'occidentaux les a bien eloigne du coeur de la vie...
S'il faut le voir en grand ecran bien sur, il faut aussi acheter le DVD dont les bonus passionnants completent parfaitement le film! On y apprend que ce film d'Eric Valli est un peu le "testament" des dolpopas qui sont malheureusement voues à disparaitre. En effet, ce peuple semi-nomade ne vit de que de l'echange de ses récoltes contre du sel au Tibet (au nord), sel qu'il échange ensuite au sud contre du grain (c'est cette expédition que nous suivons dans le film). Or les autorités chinoises controlant de plus en plus l'export du sel tibétain et les plateaux du Sud important du sel indien grace à la construction de routes, ce "transfert du sel" des dolpopas n'a plus lieu d'etre...