Hear Me

"Hear Me" a été spécialement conçu pour accompagner et promouvoir les "Deaflympics", une grande épreuve sportive spécialement pensée pour des sourds et qui a lieu à Taïwan. C'est également devenu – à la surprise générale – le plus grand succès du cinéma taïwanais en 2009, suivant donc celui de l'année précédente, "Cape n° 7", qui avait – quant à lui – réussi à prendre d'assaut une scène internationale. Ce qui ne sera certainement pas le cas de "Hear Me".

 

"Hear Me" n'est autre qu'une énième comédie romantico-sentimentale dans le plus pur style asiatique. Des ados, super mignons, qui vont se tourner autour et se chercher sans jamais oser s'avouer leur amour avant de conclure dans le dernier acte…en se faisant une papouille timide et en se donnant la main. Le "gimmick" de ce film, c'est que nos deux héros communiquent uniquement par le biais du langage de signes. Evidemment, il est difficile de faire comprendre leur handicap autrement qu'en leur faisant s'exécuter le fameux langage de signes et – de préférence – parfaitement appliqué ne serait-ce que par respect de ce véritable langage en soi et pour la communauté, mais aussi pour espérer glaner une récompense aux prestigieux "Oscars" asiatiques pour leurs interprètes tout sauf sourds et muets…mais le procédé ralentit franchement le rythme de film, déjà pas très soutenu…Et si encore la réalisatrice Cheng Fen-Fen établissait une sorte de monde "à part", de poésie ou du moins avait su souligner la beauté des gestes…Mais non, elle filme platement des longues minutes de dialogues soutenus, pas très intéressants par ailleurs…faisant de ce "Hear Me" un véritable supplice de nullité.

 

"L'action" s'embourbe particulièrement dans une seconde partie, où tous les personnages ont été exposés et où il ne se passe franchement plus rien avant le dénouement attendu, sauf à réserver une toute petite dernière surprise…franchement hilarant de nullité.

 

Alors, OUI, l'initiative a été bonne et OUI, quelques millions de spectateurs taïwanais ne peuvent peut-être pas se tromper en réservant un véritable triomphe à ce film…sauf que "Hear Me" ne m'a absolument pas touché et tout aussi peu convaincu que le précédent long de la même réalisatrice, el larmoyant mélodrame "Keeping Watch".