Nostalgie quand tu nous tiens...
Rare sont les concepts à être aussi séduisant. Jugez plutôt : placer l'un des plus fabuleux opéras classiques dans cet univers très particulier, auquel beaucoup de spectateurs ont de fortes attaches sentimentales, à savoir le monde du capitaine Albator/Harlock. Envoyer ainsi aux confins d'un espace traversé par d'improbables machines et étonnantes légendes les héros mythiques de Wagner et des légendes nordiques semble une gageur bien alléchante...
Une gageur loin de tenir ses promesses...
Au niveau du dessin, si les progrès sont très nets (mais alors très très nets) par rapport aux anciennes séries ou au film, les graphismes n'en restent pas moins simplistes et trop épurés, l'animation basique et surtout les images de synthèse, en particulier celles réalisées pour les vaisseaux, sont d'une laideur à faire peur et ne s'intègre pas du tout au reste de l'anime. Des scènes aussi laides et mal insérées que pour Blue Submarine 6, c'est pour peu dire ! Même si après le premier volet l'usage de ces outils informatiques mal maîtrisés s'estompe les courtes apparitions de ces scènes n'en laissent pas moins une impression de bâclé et d'approximation désagréable...
Puisque l'on parle de la mise en forme, passons à la musique. En se basant sur une oeuvre de Wagner on pouvait s'attendre à quelque chose de grandiose et solennel. Il n'en est rien. La musique a plutôt tendance à disparaître, à se faire toute petite, et est très loin de tenir le rôle que l'on aurait été en droit d'espérer... En fait mis à part la Chevauchée des Valkyries et les funérailles de Siegfried, il ne reste plus grand chose de l’œuvre de Wagner !
En ce qui concerne le scénario... Celui-ci apparaît comme lent, (inutilement) compliqué, le tout baignant dans un univers difficile à appréhender (et relativement risible tant les légendes Européennes ont été déformées... et Voir une planète nommé "Le Rhin" me semble plutôt de mauvais goût...), personnages nombreux qui s'entrecroisent dans l'univers de Matsumoto sans qu'aucune chronologie ne puisse servir d'appui et apporter un minimum de cohérence et de vraisemblance... Bref, dense, confus, lent à mourir (comme souvent chez Matsumoto), une adaptation sans vie et qui perd toute la sève, la profondeur et la poésie de l'oeuvre originale... Rien de bien palpitant en fait...
Dommage, il y avait pourtant de quoi faire sur ce thème, mais on est au final loin du chef-d'oeuvre... A réserver à ceux qui veulent vraiment tout connaître du capitaine corsaire...