Kame | 2.75 | Un trait très vieillissant |
Ikari Gendo | 3.5 | S'il n'avait pas bercé notre enfance... |
Kana sort ici la série mythique de Leiji Matsumoto, pratiquement 25 ans après sa parution. L'univers de Matsumoto est un formidable fouillis d'histoires, dans lequel la figure d'Albator (Harlock) est récurrente, incarnant la droiture et la noblesse du comportement. Ici, c'est la défense de la Terre qui l'intéresse, alors que la population engluée dans son confort est dirigée par des hédonistes. Le capitaine Albator est en effet un hors-la-loi peu activement recherché et baroudeur de l'espace. Son passé reste encore flou, et l'on y devine des tragédies...
Concernant l'aspect technique, Matsumoto, bien que maitrisant les signes distinctifs de ses personnages principaux, n'est pas encore arrivé à un dessin satisfaisant. Si les décors et les objets techniques bénéficient d'un soin certain, ce n'est pas le cas des personnages, aux traits maladroits et à l'assymétrie très prononcée. Usant et abusant des gros plans sur l'œuil gauche, la narration est par contre assez bien maîtrisée, en guidant le lecteur sans détour dans l'histoire.
Bien sûr il est encore un peu tôt pour se prononcer sur cette série, dont seul un volume est pour l'instant sorti en français. Si sa valeur "historique" est indéniable, on attendra de voir si le scénario garde son intérêt, vu que ce n'est pas sur son dessin que l'on va pour l'instant s'attarder.
Comme beaucoup, ce n'est pas sans un sentiment un peu particulier que je me suis lancé dans la lecture de la version bande dessinée des aventures du célèbre capitaine balafré. Comment ne pas être un peu nostalgique lorsque la série tirée du manga a bercé notre jeunesse du son d'un générique que l'on se prend parfois encore à fredonner ? Et c'est bien là le problème : comment être vraiment objectif face à cette série mythique ?
Bien sûr la raison voudrait souligner la pauvre qualité des dessins, où tout au moins leur côté quelque peu désuet. Bien sûr il faudrait aussi faire prendre garde à un scénario parfois branlant. Bien sûr on pourrait faire remarquer le manque total de finesse pour tout ce qui concerne l'insertion des messages écologistes, pacifistes, ou autres...
Pourtant, avec Albator, c'est forcément le coeur qui parle, ce sont les souvenirs d'enfance. Le design apparaît tout de suite plus sympathique lorsqu'il nous rappel les héros de cette enfance terminée, et on oublie les quelques faiblesses du scénario pour n'en garder que la trame de fond qui est tout de même recherchée et intéressante.
Alors que dire ? Sinon peut être que ce manga reste Un incontournable pour tous ceux qui ont eu entre 5 et 10 ans dans les années 80 !