Le beau film d'un cinéaste concerné
Dernier opus d'un Wong Kar-Wai adepte de la caméra sur épaule, Happy Together pourrait s'apparenter à une lettre d'adieu au genre rebelle et aventurier si prisé par le cinéaste. Ce joli film, récompensé pour sa mise en scène à Cannes en 1997 puise ses inspirations dans ce qui a déjà été fait auparavant par son propre cinéaste. Il y a du Nos Années Sauvages pour son cadre d'une pauvreté effarante et sa chaleur ambiante rappelant les nombreuses séquences dans les baraques aux volets fermés, et du Fallen angels pour sa mise en scène délirante et ses virées nocturnes aléatoires. Saluons la performance de très haut standing de la part de Leslie Cheung et Tony Leung, tous deux impeccables dans des rôles plutôt difficiles. Saluons aussi la photo de Doyle, impressionnante, illuminant une quantité de détails assez sidérante notamment dans le trou où crèchent nos deux héros. Une photo très variée avec un ensemble de teintes grises et sépia, illustrant le parcours chaotique du couple à travers Buenos Aires. Préférez le chef d'oeuvre Chungking Express et le chef d'oeuvre absolu Fallen angels pour la période 90' de ce génial cinéaste, mais cet Happy Together vaut son pesant d'or pour son style ravageur et le regard du cinéaste qui y est porté.
Le Bonheur
Happy Together, c'est Wong Kar Wai à son sommet, un film tout entier incarnation de la maîtrise de la technique cinématographique que de ce que peut exprimer le médium cinéma, cette dimension humaine sans laquelle un film n'est pas un chef d'oeuvre. Déjà, Wong Kar Wai pousse ici sa virtuosité formelle à des sommets qui n'ont rien à envier à un Scorsese ou à un Kalatozov à leur meilleur: usage du noir et blanc pour bien délimiter émotionnellement ou temporellement certaines séquences, caméra à l'épaule discrète, usage des ralentis ou des accélérations brusques pour coller au plus près aux émotions des personnages ou dans le second cas pour faire ressentir l'accélération de la vie urbaine de Hong Kong et Buenos Aires, des arrêts sur image immortalisant un court instant qui n'ont rien à envier au Truffaut de Jules et Jim, la belle dureté frontale de la première scène d'amour, les superbes plans des chutes d'Igazu. Et quel besoin de scénario construit quand un film est capable de porter le spectateur par son seul style, style qui ne sombre jamais dans l'épate et n'exclut pas un regard de cinéaste en totale communion avec ses personnages? Ce serait interdire au cinéma la modernité à laquelle à pu accéder la littérature au cours du vingtième siècle (essayez de trouver un récit construit dans la trilogie célinienne sur la Seconde Guerre Mondiale ou dans certains romans de Claude Simon... Pourtant personne ne nie leur statut de classique...). La diversité des émotions exprimées est remarquable: vertige de l'amour, durée, balancier entre ennui du couple et solitude encore pire que cet ennui, folie du Hong Kong à l'approche de la rétrocession quand le temps s'accélère.
Wong Kar Wai n'a jamais aussi bien filmé le glamour d'un Tony Leung ou d'un Leslie Cheung qui tiennent leur clopes en roulant des mécaniques avec une prestance digne des stars hollywoodiennes des années 30/40, les instants de romantisme à l'arrière de taxis, ces horloges, ces montres, ces petites lampes qui rythment la passion amoureuse; la photographie de Christopher Doyle porte par ses chromes les émotions des personnages. Mais c'est sans compter une musique qui est un véritable personnage du film: le tango métaphore transparente de la difficulté des personnages dans la danse à deux la plus dure, celle de l'amour, et comme élément donnant la la du rythme émotionnel du film, les sublimes riffs jazz rock de Franck Zappa qui par leur mélange de sens de la durée et d'ivresse sont un des moteurs du film, un morceau de Cataleano Veloso en version cordes sur le premier plan des chutes d'Igazu que l'on retrouvera dans cet autre classique dépeignant avec maestria la psyché masculine qu'est Parle Avec Elle et enfin la belle insouciance pop du morceau-titre des Turtles. Et puis toutes ces scènes que l'on oubliera jamais, qui ont suscité bien des passions pour le cinéma de Hong Kong: les chutes d'Igazu, les passages de tango, la scène du match de foot, le moment où Tony Leung n'arrive à enregistrer sur magnétophone que sa propre tristesse plutôt que des mots, le retour de Leslie Cheung amoché, les scènes où les anciens amants ont peur de se croiser, l'intensité des moments de dispute du couple, l'annonce de la mort de Deng Xiaoping, l'agitation nocturne la même dans chaque hémisphère, la solitude des êtres qui ont aimé avec passion la même qu'on soit en Asie ou en Amérique du Sud. Happy Together est un film qui a voulu oser, oser un film sur l'homosexualité parce que la rétrocession approchait et que cela risquait de ne plus être possible ensuite et oser toutes les audaces visuelles sans sombrer dans l'épate comme dans certains passages de Fallen Angels, oser être animé d'une urgence qui permet à ses acteurs de se transcender.
A l'instar d'un The Blade ou d'un The Killer, Happy Together est de ces films absoluments parfaits, de ceux qui rappellent pourquoi Hong Kong a pu compter tellement sur la mappemonde cinéphile.
Un grand merci à Paris Cinéma.
un film reussi
Une histoire simple mais filmée par WKF ça prend une tout autre allure, les images arrivent à soutenir l'évolution psychologique des personnages. La maitrise de WKF stylistique est tellement evidente qu'à certains moments elle pourrait passer pour pour une démonstration formelle détachée de son support. Heureusement les interprétations tout en sensibilité de Tony Leung et de Leslie Cheung nous ancrent dans cette histoire d'amour agonisante.
07 juillet 2003
par
jeffy
La fin de la trilogie désormais culte du génial Wong Kar-Wai. Un film bilan, tourné à l'autre bout du monde, en Argentine.
La
scène d'amour entre Lai Yiu-Fai (Tony Leung Chiu-Wai) et Ho Po-Wing
(Leslie Cheung).
Les chutes circulaires d'Igaçu, en Argentine.
Le bar-tango à Buenos Aires.
Le moment où Po-Wing se retourne dans le taxi pour voir si Fai le regarde.
La nuit qui tombe en accéléré sur Buenos Aires.
La chambre délabrée des deux amants.
La partie de foot au coucher du soleil.
Le spleen de Fai sur les eaux du port.
L'art d'allumer une cigarette.
Les chansons ambigues "I've been in you" et "Happy Together"
Les pas de tango dans la cuisine carrelée de l'appartement.
La scène où Po-Wing pose sa tête sur l'épaule de
Fai dans le taxi.
La phrase "on voit mieux avec les oreilles"
La question "et si on repartait à zéro?"
Hong-Kong la tête en bas.
Taipei vu du métro.
Happy Together est un film qui ne se raconte pas, il se ressent. Il fait appel aux sentiments, aux sensations, aux souvenirs. Il éveillera chez chacun
une sensibilité différente selon ce qu'il a déjà vécu.
Happy Together , c'est comme les chutes d'Igaçu: on peut
le voir seul, mais on ne pourra s'empêcher de regretter que celui ou
celle qu'on aime ne soit pas dans nos bras pour partager ce moment intense.
Happy Together a un lien direct avec la rétrocession de Hong-Kong à
la Chine: comme si on avait besoin de s'exiler à l'autre bout du monde
pour faire le point, et être capable de repartir à zéro.
Happy Together est plus mature que les deux précédents films
de la trilogie. Il est aussi plus pessimiste, plus romantique, et peut-être
aussi réservé à des cinéphiles plus exigeants.
Happy Together est à ma connaissance le seul film qui ne traite de
l'homosexualité ni sous une forme comique, ni sous le point de vue
critique des hétéros, ni sous une forme moraliste prônant
le droit à la différence. Fai et Po-Wing sont gays, point barre.
Le jugement des autres n'intéresse pas WKW.
Happy Together est le premier film de Hong-Kong à avoir obtenu un
prix au Festival de Cannes et non des moindres: le prix de la mise en scène,
récompensant le travail extraordinaire de WKW et de son chef-op attitré,
l'australien Chris Doyle.
Happy Together rentre directement dans le top 5 de mes films préférés, tous pays confondus.
Un duo de rêve pour un très bon Wong Kar Wai, mais qui ne rivalise pas avec Fallen Angels et Chungking Express
Si
vous aimez les réalisations originales, vous allez être servi...
Certainement encore plus si vous ne connaissez pas encore Wong
Kar-Wai. Ses histoires, sa façon de filmer, de diriger les acteurs
est tellement différentes des conventions qu'il faut le voir pour comprendre.
Happy Together rejoint un peu le thème central de ses deux
précédents films: les histoires d'amour, mises à mal
par les petits tracas de la vie monotone que mènent ses personnages.
Pour une fois, il s'éloigne de Hong-Kong, qui était pourtant
un personnage à part entière dans ses films. Mais l'importance
de la ville se fait tout de même ressentir. Le tout est magnifiquement
monté en musique, comme à son habitude. L'utilisation de la musique
a selon moi moins d'importance que dans Chungking
Express etLes Anges Déchus, car dans ces deux
films, certains morceaux font partie intégrante de l'histoire. C'est
moins vrai ici, mais la musique garde une part importante. Ecoutez l'extrait
présenté en bas de page, et vous goûterez à l'ambiance
du film. Triste, envoûtant. La musique trotte dans la tête, le
film aussi.
Concernant le filmé, l'utilisation importante de filtres de couleurs
donne une texture à chaque scène, et garde la ligne directrice de
la patte WKW: un peu tout et n'importe quoi, tant que cela colle à
la scène. L'interprétation nous permet de découvrir des stars
comme Tony et Leslie
sous un autre jour. Bien que j'ai une préfèrence pour Tony Leung,
je pense pouvoir affirmer sans favoristisme qu'il tient la dragée haute
à Leslie Cheung, et la balance de la présence à l'écran
penche d'ailleurs de son côté.
Au final, c'est définitivement un autre cinéma, si loin et pourtant
si proche de Hong-Kong. Ce n'est pas mon Wong Kar-Wai préféré,
je préfère Chungking Express, car
celui-ci est moins triste et mieux construit. Là où le chaos
de Chungking était un avantage, il se trouve ici être
plus déroutant.
La passion au format magistral
Que dire de plus sur ce chef d’œuvre aussi puissant, remuant et captivant que les chutes d’Iguaçu, véritable aboutissement du cinéma de Wong Kar Wai, décidément le plus européen des réalisateurs HK. Happy together réunit toute la force brute des relations amoureuses de
Nos Années sauvages en y ajoutant le style graphique hyper travaillé et la mise en scène, véritable être vivant à part, de sa trilogie 90’s. Le confinement de
In the Mood for Love, l’unité de
Nos Années sauvages, la noirceur des
Anges déchus et la légèreté, la liberté de
Chungking Express se retrouvent au service de deux êtres tiraillés perdus au bout du monde, interprétés par un duo renversant de justesse et de puissance émotionnelle.
Tony Leung et
Leslie Cheung, si distincts et irrémédiablement attirés, se sortent les tripes comme jamais, le tout entre quatre murs et une poignée d’objets qui semblent animés d’une vie propre. Tout comme la caméra, tantôt apaisée, tantôt survoltée, toujours remuante, rebelle indépendante parfaitement maîtrisée par le maître des lieux, la passion des Hommes est confinée pour mieux exploser au visage du spectateur. Que de moments forts dans ce film.
De la musique, de Astor Piazzolla à Frank Zappa en passant par le Cucurrucucu Paloma de Caetano Veloso, la bande originale en parfaite harmonie avec l’ambiance est autrement plus profonde et percutante que les quelques titres à répétition de Chungking Express. Des acteurs bien entendu, en passant par la mise en scène et les couleurs, singulières et distinctes pour chaque plan, les décors tout aussi vivants que le reste (on croirait vraiment que les murs et autres portes vivent), ce drame romantique est affaire de grande passion pour tous ceux qui y ont participé, et se termine dans la vibrante mélancolie du retour au pays, là où le voyage se termine mais où le souvenir perdure à jamais.
A mon tour, je vous invite à lire la critique de Ghost dog résumant parfaitement les sensations mis en exergue, tout particulièrement cette phrase : "c'est comme les chutes d'Igaçu: on peut le voir seul, mais on ne pourra s'empêcher de regretter que celui ou celle qu'on aime ne soit pas dans nos bras pour partager ce moment intense.
Je t'aime moi non plus
C'est le premier film de Wong Kar-Wai que j'ai vu il y a longtemps sur ARTE et c'est vrai que j'avais beaucoup aimé, mais j'en gardé un souvenir assez flou . Revu depuis peu, je trouve "Happy Together" toujours aussi bon ; Wong Kar-Wai est vraiment un bon réalisateur qui dirige ses acteurs à la perfection, bien que souvent ces derniers ne sont pas aidé par le scénario . Ici, une histoire simple : une passion dévorante avec deux hommes qui se déchirent car ils ne peuvent pas vivre ensemble ou séparé . Inoubliable . 11/11/04
Un excellent Wong Kar Wai
Une très belle histoire d' amour magnifiquement réalisée par Wong Kar Wai avec deux acteurs géniaux, Tony Leung et Leslie Chung.
Décevant de la part de Maître Wong
C'est lumineux et magnifiquement interprété,mais voilà le casting renferme tout l'intéret du film.Enfermé le scénario dans une chambrette est beaucoup trop audacieux semble t'il, dommage.
Le Chef-d'oeuvre de Wong Kar Wai.
Que rajouter après la critique de Ghost Dog?
Pas grand chose, puisqu'il a tellement bien parlé de ce Chef-d'oeuvre. C'est Rarement(jamais?) un cinéaste n'a parlé de l'amour, de la solitude, du spleen, d'une manière qui me touche autant.
Happy together est une oeuvre universelle, qui donne envie d'aimer, donne envie d'être avec la personne qu'on aime.
La réalisation est d'une grande puissance, la photo belle et brute, les acteurs géniaux, et les personnages à la fois irritants mais si proches de nous. On a aucun mal à s'identifier à eux, et le grand Wong Kar Wai nous mène à des sommets d'émotions (les 20 dernières minutes sont pour moi parmi les instants les plus bouleversants jamais tournés).
Un des plus beaux films sur l'amour du monde? Peut-être bien...
L'amour au pays du tango
Ce film est assez mauvais, il n'y a pas d'histoire, mais par contre la réalisation est plûtot bonne.
Quand à la critique de Benjamin, je ne suis pas du tout d'accord avec lui. Je ne vois pas ce qu'il trouve d'extraordinaire dans les scènes qu'il cite !! Quelques scènes sont pas mal, je dis pas le contraire mais d'ici a en citer autant. Enfin bon, chacun peut avoir l'avis qu'il veut.
Dédoublement de sensualité.
Happy Together est un film frénétiquement beau. Frénésie de l'élégance : cadrage, grain, couleurs, lumières. Wong Kar-waï, mieux que quiconque, sait identifier et faire usage des signes du luxe créateur. Le génie y est signalé par un passage au-dessus des chutes d'Iguacu, un paysage étiré. C'est la sensualité de la pellicule. Mais à cette sensualité signifiante et tabulaire, Wong Kar-waï surajoute la sensualité propre à l'objet représenté : les caresses de Tony Leung et Leslie Cheung - surtout les murs, les parois, les portes. Il n'y a pas une seule surface plane dans Happy Together, tout y prend une valeur dermique, tout, subitement, y est rendu sensible. Wong Kar-waï rend aux objets le statut de corps.
2 chinois à l'autre bout du monde, à Buenos Aires..... les effluves louches du Tango.... ambiance noir et blanc...... une histoire d'amour tourmentée qui vole en éclat.... Sublime et terrible. Un chef d'oeuvre.
L'expression verticale d'un désir horizontal...
C'est ainsi que Wong Kar Wai qualifie le tango. Langoureux, sensuel, s'immiscant sous la peau tel une goutte de rosée dans nos chairs avant d'immerger le coeur dans un flot de passions physiques, de contemplations mélancoliques et de relations nostalgiques.
Happy together, c'est ça mais beaucoup plus encore...
C'est trop...
Imagine me and you ...
Meilleur film de WKW qui surpasse toutes les tentatives anterieurs et posterieurs de mettre en scene la passion amoureuse, ce film peut se revoir a l'infini. J'ai eu la chance de pouvoir le revoir au cinoche cette fois il y a quelques mois et, malgre de multiples visions, ce film fait partie de ceux dont on ne voudrait pas qu'il s'arrete.
WKW atteint des sommets en matiere de realisation ( qu'il n'atteindra plus a mon sens) et offre a Leslie et Tony deux roles en or. Leur interpretation est tout simplement un des plus grands numero qui m'est ete donne de voir. Ils vivent devant nous et WKW, qui filme les scenes intimes mieux que personne, n'en loupe pas une miette. Soutenue par une BO extraordinaire ( ah le cucucurucu!!!!), ce film se ressent et finit par nous emporter. Comme pour Chungking Express, la fin, bizarrement, me remonte le moral pour deux ou trois jours. PLus qu'un film, un antidote !
PS: de meme que certains, vous pouvez directement lire la critique de Ghost Dog que je partage.
08 septembre 2006
par
LKF
NON!
Je n'accroche pas avec ce film, certes bien réalisé mais ennuyeux...
Nettement en dessous de "Les Anges déchus" et "Chungking Express"
Déception
Bonne réalisation mais j'ai pas accroché. Pire, je me suis ennuyé. Loin de Chungking Express et de Fallen Angels.
Une autre idée du cinéma.
Relisez la critique de Ghost Dog. Elle exprime parfaitement ce que je ressens. Un Chef d'oeuvre absolu, original et beau.
happy together
encore un film merveilleux de wkw; decidement personne ne pourra me dire que wkw n'est pas un genie!
je n'ai as de mots pour vous convaincre de voir ce film que je revoit souvent sans le son juste pour le plaisir de voir ces magnifiques plans...
Don't cry for me...
Les êtres s'attirent et se repoussent à l'endroit où l'attraction des pôles est la plus forte, le principe du tout en dedans et la fibre du tout en dehors, l'espace clos d'une chambre humide et le fleuve déversant ses chutes... toute la thématique chère à celui qui fait de l'alchimie sentimentale son matériaux de base à l'élaboration d'un conte pour grands enfants finalement...
Pierre et gilles vont en argentine, mais gilles est une vrai salope..
scene de menage et amour torride sont au programme de ce wong kar wai pour le moins...dépaysagent.
Touchant
Malgré mes réticences à pouvoir comprendre un film homo, j'ai trouvé Happy Together vraiment très touchant. Les acteurs renvoient beaucoup d'émotion.
Passage préféré: les adieux avec le collègue de cuisine du restaurant, et les chutes d'Iguazu.
Sur un air latino
Après une étape « arty
» constituée de deux œuvres d'une grande richesse stylistique mais décevantes dans les limites de leur potentiel affectif ainsi qu'une certaine surenchère dans l'esbroufe gratuite et prétentieuse, Wong Kar-Wai revient aux véritables sources de son talent, comme au temps de
Nos Années Sauvages mais en mieux encore. Un retour à l'épure, une approche des sentiments humains qui sonne à nouveau plus juste, plus authentique, des comédiens qui se surpassent, décidément, l'auteur des bordéliques
Chungking Express et
Fallen Angels a remis les pieds sur terre et c'est tant mieux. Le temps d'un magnifique voyage à Buenos Aires,
Happy Together nous enchante et nous subjugue par sa fascinante morosité; les personnages parviennent à nous transmettre leur mal de vivre comme si l'on assistait en direct à tous ces tourments et engueulades à l'intérieur des chambres d'hôtel, des cuisines, des ruelles minables et insalubres. Le couple formé par Tony Leung et Leslie Cheung paraît plus vrai que nature et on s'attache vite à ces deux êtres qui s'aiment et s'entre-déchirent au rythme d'envoûtantes musiques latines. Rarement l'un et l'autre n'auront aussi remarquablement joué, dirigés par un Wong Kar-Wai à l'apogée de son art, dépouillant à l'occasion sa mise en scène de certains artifices visuels lourdingues et vains qui nuisaient à ses précédents films.
Happy Together démarre sur une longue introduction d'un noir/blanc crasseux et peu rassurant où l'ambiance se met en place et les personnages nous sont exposés. Lorsqu'arrive la couleur, on a la bonne surprise de constater que les filtres jaunes, bleus et marrons autrefois abusivement utilisés sont ici absents. La photographie se fait plus sobre et plus limpide, l'éclairage plus soigné et la mise en scène nettement plus calculée, sans cette overdose de travellings fanfarons qui plombaient le fameux diptyque antérieur. Wong Kar-Wai n'en omet pas pour autant sa fougue de toujours et livre une réalisation habitée d'où ressortent un montage et des angles de vue souvent audacieux. Par ailleurs, les quelques effets d'accéléré ne donnent pour une fois guère l'impression d'assister à un interminable videoclip des années 90, car ils se révèlent en l'occurrence justifiés (le panoramique en mode speed du centre de Buenos Aires, représentation symbolique du temps qui passe et de l'ennui éprouvé par les personnages, sans doute atteints du mal du pays).
Sur le plan émotionnel,
Happy Together se veut sans conteste l'œuvre la plus aboutie de Wong Kar-Wai. Mais l'on serait dans nos torts de négliger à partir de là sa dimension plastique, moins éclatée mais beaucoup plus homogène et mature que les expérimentations formelles d'un
Chungking Express ou d'un
Fallen Angels. Cette bande élude également l'écueil de l'embourgeoisement, piège dans lequel
In the Mood for Love tombera en dépit de nombreux bons points, et parvient à passionner de la première à la dernière minute en se contentant d'une immersion dans les ébats amoureux « bluesy » d'un couple homosexuel. Un grand film.
des longueurs pour ce film tres bien realise par le sifu Wong
Poussif, ennuyeux, simple démonstration d'un réalisateur trop nombriliste pour chercher à satisfaire son public, "H T" est un Wong KAr Wai typique, destiné à montrer le génie auto-proclamé de son réalisateur plutôt qu'à conter une histoire.
Reste un duo principal talentueux qui fait ce qu'il peut...
a voir
certainement pas le meilleur de WKW mais il n'en est pas moin très beau
Musique très belle qui met bien en evidence l'atmosphère sud-americaine
Avec un sujet assez complexe a traité, WKW ne tombe pas dans le piege du melodrame gnangnan et arrive avec finesse a nous faire ressentir l'emotion qu'il veut nous faire passer.
Cependant, le film subit quelques longueurs et c'est tres dommage pour un film qui n'en reste pas moins très beau visuellement.