Rencontre explosive
Dans la droite lignée de ses dures représentations ultra-réalistes de ses débuts, Yukol s'empare du mythique personnage du policier dur à cuire pour le détourner de son image machiste. Il devient très vite clair, que l'inspecteur Thanu est bien loin de l'image qu'il se donne. Il est moins un homme à affronter la mort sans sourciller, plutôt qu'un lâche opportuniste sans aucun scrupule à battre et agresser sa femme.
Yukol brouille davantage encore els frontières entre Bien et Mal en esquissant le tueur à gages comme un adorable père de famille dédié, traumatisé par un passé de soldat particulièrement lourd, puisque son service au pays lui aura coûté une jambe…et un lourd secret à porter.
La confrontation entre les deux hommes va dès lors suivre un destin tout à fait passionnant, étant liés par un lourd secret en commun, dans lequel le policier porte un très lourd fardeau.
Yukol n'évite pas certaines longueurs et redondances, comme il manque parfois d'une subtilité surprenante (alors qu'il met toute son histoire à rendre le "méchant" attachant, il lui insuffle parfois une violence contraire à ce qu'il montre par ailleurs); en même temps, le jeu du chat et de la souris entre policier et criminel est passionnante, jusque dans leurs premières retrouvailles, un fabuleux moment de suspense et de tension palpable.
Le séquence d'ouverture est un long plan séquence d'une virtuosité (et simplicité) époustouflante, que ne devraient pas renier un Michael Mann ou Johnnie To!
