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Guerre des Gangs à Okinawa

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.83/5

vos avis

27 critiques: 3.8/5

visiteurnote
Hotsu 3.5
Illitch Dillinger 3.75
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Sifu Tetsuo 3.5
Mounir 3.5
koalaurent 3
Bastian Meiresonne 3.75
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Le pur Yakusa Eiga !

"Guerre des Gangs à Okinawa" est l'exemple classique du Yakusa Eiga des années 70. FUKASAKU Kinji s'est entouré de bons acteurs pour faire ce film, la BO est assez sympa et bien décalée par moment. Malgré ça, j'ai globalement aimé ce film mais sans plus... je ne saurais dire pourquoi exactement.

08 juillet 2005
par koalaurent


Tradition oblige

Yakuza eiga efficace à travers duquel Fukasaku dénonce la perte des traditions. Une nouvelle fois, l'emprisonnement d'un yakuza sert de métaphore à une société évoluant à toute vitesse : à sa sortie après 10 ans passés derrière les barreaux, un ancien yakuza se trouve en parfait décalage avec le présent. Les anciens codes d'honneur des clans ont changé : règne désormais le fric et la réussite (imagée par des chefs de clan business-man). L'ancien clan recréé, leur départ pour l'île d'Okinawa, où règnent encore "les anciens codes" signifie bien évidemment la recherche du passé. Les habitants de l'île s'autoproclament d'ailleurs les "provinciaux", qui voient d'un mauvais oeil l'arrivée des "métropolitains". Opposition entre une campagne toujours imbibée de traditions et la ville "capitalisée". Dénonciation également de l'occupation : l'île est occupée par les militaires suite à la fin de la guerre; or les mafieux du coin veulent empêcher "l'invasion" des yakuzas de la ville, alors que leur île est déjà envahie par des étrangers. Les nombreux panneaux publicitaires en arrière-plan pour Coca et Pepsi ne sont d'ailleurs pas anodins : apparaissant la plupart du temps avant des scènes de bataille, ils sont autant de métaphores de la "guerre" entre les américains (Coca) et les asiatiques (Pepsi). Tentative désespérée du clan d'antan de reprendre les affaires en main, Fukasaku denonce donc la perte des traditions au profit d'une invasion (capitaliste) rampante sans foi ni lois. Se référant à son cinéma chéri, il multiplie les plans quasi documentaristes des quartiers envahis par l'occupant américain (tournés visiblement à la volée, comme le témoignent la réaction des passants regardant la caméra) tel Kurosawa dans "Un Chien enragé"; filme ses personnages absurdes comme Leone dans ses westerns, le tout sur une intrigue proche des polars français de l'après-guerre. Son traitement typique de l'image est ici porté à son comble : flash-back en photo-montage, inserts des noms des protagonistes en cours de récit, arrêt sur images fréquents lors des combats. Il est surtout étonnant de voir à quel point il a su inspirer le cinéma actuel : Tarantino lui a volé bien des plans pour son "Reservoir Dogs" (la démarche du groupe); Kitano a puisé dans son répertoire autant pour "Sonatine" (l'attente des yakuzas), que pour son "Brother" (la constitution d'un clan pour se frotter aux plus grands). Film très attachant, qui souffre néanmoins autant de quelques longueurs, que d'ellipses (histoire pas toujours suffisamment approfondie).

04 avril 2005
par Bastian Meiresonne


Raah Gnâgnâgnâ.

Pour parler de Fukasaku, il faut parler de tout le cinéma. Il faut parler de chaque image, de chaque image en tant qu'elle a été filmée, en tant qu'il y a eu un oeil derrière la caméra, un premier voyeur, le premier d'une longue chaîne désirante et obsédée. Il faut que sa continue, dit Fukasaku. Il faut qu'il y ait d'autres images après la première. Il faut que chaque image chante la mort des autres. Il faut que chaque image puisse être la dernière. D'où l'urgence, la précipitation : les images, c'est vingt-quatre fois par seconde, c'est forcément vingt-quatre idées par seconde, ce n'est pas pour rien que les images sont si intelligentes - elles vont tout simplement trop vite. Oui, c'est ça, Fukasaku : le génie du bordel, le génie du cinéma bordélique, des images lancées comme des couteaux de navajos poivrots. Tout : cadres déglingués, grand-angle pourri, teintes exsangues - oui, tout est à côté et donc en plein dans le mille. Tout s'arrache les dents serrées. Tout devient une métaphore du cinéma. "Guerre des gangs à Okinawa" : tout le monde descend. Le plateau de tournage est jonché de cadavres.

08 septembre 2004
par Maggielover


Une plongée sans concessions dans le monde des yakuzas

Sans concessions et filmé caméra aux poings, à fleur de peau, ou plutôt à fleur de cuir de dur à cuire. Pas des tendres les héros de Fukasaku, d'ailleurs ils ne sont en rien des héros. De vrais truands avec des grands flingues qui shootent à tout va et pour l'honneur. Le code du Bushido oblige, l'éxécution est imminente. Quand Suzuki leur donne de l'allure et des postures chevaleresques, le punk Kinji en fait des hommes qui tuent comme ils pensent, pour l'honneur. Du très grand yakuza eiga par LE maître en la matière.

20 septembre 2003
par Iron Monkey


bof

j'ai pas trop accroché ... mais quelques scene interessante quand meme.

19 septembre 2003
par Evariste


Sur un plot de base classique, Fukasaku et sa caméra virtuose réalisent un polar atypique, carré et jusqu'au-boutiste, malmené par une critique sociale impliquée et porté en état de grâce par des personnages en phase terminale.

"Guerre de gangs à Okinawa" est un film jouant à priori sur l'absurde, un peu à la manière du "Brother" de Kitano: six has-been de la métropole vont faire les malins en plein terrain miné. On se dit d'entrée: "leur courage les fera faire des miracles mais ils se feront vite rattraper par la dure réalité made in 70's et flinguer en règle dans un bain de sang grotesque". Ben en fait, oui, mais non. Parce que voilà: Fukasaku est un cinéaste plus "classique" que le kitano en cela qu'il aime bien montrer le sang, qu'il aime bien exacerber les émotions, qu'il aime bien les figures de style populaires. Donc, dans "Guerre de gangs...", il ne s'agit pas là d'un suicide désespéré; il s'agit d'une vengeance. Un peu tête-brûlée, mais réfléchie tout de même. Tsuruta Koji, autrement plus classe que la moyenne honorable (mentor de Anthony Wong, quand il ne sait pas de Cat III?), et ses hommes, sont l'incarnation du "bon vieux temps" où l'honneur primait sur le reste et bla bla bla, tout comme dans chaque film où le héros sort de taule. Les temps ont changé, mais pas tout à fait, puisque, tout en réalisme, la poudre du canon va parler. Tout en subtilité, aussi: les méchants, malgré leurs aspects caricaturaux, ne sont pas ce que l'on pense, les burnes de 100 kg trouvent un bon terrain de jeu chez les Yakuzas sans pour autant s'opposer au cerveau, et la "guerre des gangs" promise n'aura, bien évidemment, pas lieu. Au lieu de ça, on a la mélancolie... la mélancolie d'un cinéaste élevé sous les bombardements de Tokyo, sa nostalgie d'une époque révolue, sa haine palpable de l'occupant ricain, son attirance pour la faune Okinawaïenne, aux antipodes de la société nippone... au lieu de ça, on a un film qui respire. Fukasaku filme génialement les scènes d'actions (qui ont très certainement inspiré Woo dans leur maîtrise de l'espace), enchaine arrêts sur images (qui inspireront Scorsese dès ses films des 80's), et sait toujours aussi bien poser son atmosphère pesante, humaine, charnelle. A ce propos, les plus belles scènes sont celles entre Tsuruta et la prostituée, comme le veut la grande tradition Fukasaku-kara; l'intimité, superbement mise en valeur par l'ambiance sonore surprenante pour un film de cette époque et une photo chaude, est portée à des sommets par la caméra fouineuse du réa, filmant ses acteurs, et leurs textes, simplement beaux. Ca change des cinéastes français, car même si Melville et Verneuil savaient y faire, il ne savaient pas y faire COMME CA. Ni même Clément. Surtout pas les ricains. Personne. Ce qui frappe dans les scripts des films de Fukasaku, c'est l'alchimie entre la poésie urbaine et désenchantée et la violence exacerbée; moins bruyante que Woo et ses compères de HK (WKW ne s'inspirerait-il pas des films de Fukasaku et Suzuki, à ce propos?). Toujours plus belle. Et ça pardonne totalement la semi-réussite technique du final, qui, même s'il était prévisible, ne perd pas de sa force symbolique. Un grand film.

24 juillet 2003
par Scaar Alexander Trox


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