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Green Snake

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les avis de Cinemasie

11 critiques: 4.43/5

vos avis

71 critiques: 4.1/5



Flying Marmotte 5 Mon premier film Hk !
Xavier Chanoine 5 La légende
Arno Ching-wan 5 Ode à Maggie
jeffy 4.25 magnifique alégorie
Ordell Robbie 4.5 D'une poésie telle que les limites des effets spéciaux en deviennent secondaire.
Ghost Dog 4.5 Mais comment fait-il?
drélium 4.5 superbe mais attention !
Junta 4.75 Chef d’œuvre emprunt d’un érotisme incroyable.
Anel 5
Alain 2
MLF 4.25
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La légende

Green Snake n'est pas qu'un audacieux pari visuel entamé par Tsui Hark au cours des années 90 durant une période faste; rappelons qu'il venait d'enchaîner les plutôt réussis Il était une fois en Chine 2 et 3. Fort d'une capacité extrême à capter l'essence même d'une image, auréolée de quelques filtres pour donner encore plus de teneure à l'ensemble, Tsui s'en va réaliser ce Green Snake, adaptation d'une vieille légende Chinoise. On ne peut que s'incliner sévère face au résultat final, en tout point extraordinaire.

Green Snake ce n'est pas un film à proprement parlé, il défie constamment les codes du genre imposés par le cinéma HK depuis belle lurette en proposant un récit structuré de manière légère, Tsui ne s'embêtant jamais de quelconques rebondissements graveleux ou intrigue sous-jacente, le film étant d'une simplicité remarquable. On est en face d'un espèce d'opéra extraordinaire où deux soeurs (sidérantes Joey Wong et Maggie Cheung) tentent de mener une vie paisible dans un petit village dont les habitants ont une peur farouche des ...serpents. Cela tombe bien tiens...sauf un jeune homme qui lui, tombera amoureux d'une des deux soeurs sans savoir véritablement que derrière cette jolie plastique se cache un gros reptile.

On connaît à peu près tous le talent de Tsui Hark dans le registre du comique (genre où il excella avec des perles comme Shanghai Blues, Zu ou Histoires de cannibales) et il fait ici preuve d'une grande sagesse dans sa maîtrise. On rie juste ce qu'il faut, on sourit aussi de temps en temps devant les pitreries involontaires des protagonistes hauts en couleur. On pense au maladroit élève amoureux, au moine taoïste tout droit sortit d'un cartoon, au Maître gueulard sans cesse accompagné par deux petits apprentis, tous font preuve d'un certain charisme et leur naïveté apportent une touche rigolote à cette oeuvre décidément ultra colorée. N'en déplaise à certains, mais Green Snake est une pure comédie dans un genre qui ne s'y prêtait finalement pas réellement. On est tout de même en face d'une légende Chinoise très connue, plutôt dramatique dans le fond (on pourrait même parler de tragédie), gare aux bourdes de cet intenable cinéaste. Si on avait bien cette crainte, elle s'évapore au fur et à mesure que le film progresse, tant l'aspect comique quasi jubilatoire laisse place à un récit plus sérieux, définitivement plus noir (l'étudiant qui décède momentanément, la vengeance du moine Fahai), surtout dans son épilogue à mille lieux du prologue. Tsui Hark est vraiment un grand cinéaste.

Pourquoi c'est un grand cinéaste? Sa manière unique de mettre en scène ce spectacle de magie avec trois fois rien? La beauté de ses images (peut être les plus belles que j'ai pu voir)? La fluidité remarquable de ses histoires/contes? La beauté de ses actrices? Oh et puis il y a James Wong à la bande-son. Si avec tout ça on continue de pinailler...faites vous plaisir avec ce mythique Green Snake, une légende dans la légende.



19 octobre 2006
par Xavier Chanoine




Ode à Maggie













Boudeuse de tempête,
Amie de la fête,
Nue, elle oscille,
Dansante et légère,
Autour d’autres filles,
Narguant leurs manières.
Très douée de son pied,
Elle m’a fait prendre le mien.



26 juin 2006
par Arno Ching-wan




magnifique alégorie

Il faut d'abord se garder de juger ce film sur ses aspects techniques en ce qui concerne les effets spéciaux, on ne peut que regretter qu'à l'époque il n'ait pas eu les mêmes moyens techniques et financiers que pour Legend of Zu. Ceci dit, Tsui Hark nous démontre ici tout son talent. Comment arrive t il a faire passer autant de magie et de mysteres dans une simple histoire ? On sent ici sa vision démesurée de la destinée humaine servie par une maitrise formelle étonnante. Lui seul est capable de nous donner des moments de cinéma comme celui là ! Merci Tsui Hark.

02 juin 2003
par jeffy




Mais comment fait-il?

Je suis loin d’apprécier tout ce que fait Tsui Hark, mais je dois avouer que dans son genre, il est unique. Talentueux, génial, visionnaire, débordant d’imagination, il a signé des films d’anthologie dont Green Snake fait indéniablement partie, un fleuron indiscutable de l’âge d’or du cinéma de Hong-Kong période 1985-1995. Qui d’autre que lui pouvait mettre en scène 2 serpents réincarnés en femmes fatales sous les traits de Maggie Cheung et Joey Wong qui cotoyent un étudiant demeuré et un moine aux pouvoirs illimités dans une Chine légendaire et superstitieuse à outrance ?

Même si quelques effets spéciaux ont déjà un peu vieilli depuis 1993, c’est à mon sens tout ce que je peux reprocher à cette œuvre moins prétentieuse et larmoyante que The Lovers, et moins populaire que la série des Il était une fois en Chine (tant mieux !). Plusieurs points me font dire que Green Snake est un film extraordinaire :

-Tout d’abord, son aspect visuel à tomber par terre. Hark maîtrise en effet les mouvements de caméra, les filtres de couleurs et le montage comme peu de gens sur la planète, donnant à son film une dimension épique, onirique et surtout fascinatrice, chose que j’apprécie énormément au cinéma (le dernier quart d’heure est tellement incroyable qu’il vaut mieux se taire et contempler). Un autre aspect non négligeable est la musique, présente d’un bout à l’autre, qui va vous faire courir vers le magasin de B.O. le plus proche…

-Ensuite, le fait d’octroyer les 2 premiers rôles à des femmes dans une industrie cinématographique plutôt machiste est suffisamment rare pour qu’on puisse le souligner. Cela confère au film une tout autre portée, paradoxalement moderne alors que l’histoire se situe dans des temps immémoriaux.

-Les thèmes abordés par Hark sont nombreux et riches, se chevauchant et s’entremêlant au fur et à mesure de l’avancée du film. Jalousie, tolérance, ambition, justice, et surtout Bien et Mal prennent une signification différente devant sa caméra. Car qui représente le Bien ? Et le Mal ? Difficile d’en être persuadé… Chiu Man Chuk semble incarner le Bien dans les premières scènes, avant qu’on se rende compte qu’il est assez extrémiste et borné. Quant aux 2 serpents, ils semblent beaucoup plus attachants, beaucoup plus humains que ceux qui sont censés l’être réellement !

-Enfin, il n’est pas interdit d’y voir, avis strictement personnel, une résonance politique diablement intéressante qui transporte ce film au delà du simple divertissement, si beau soit-il. Ce moine justicier à la tête d’un clan qui ressemble fortement à une secte, ce demi-dieu on ne peut plus parano et rétrograde qui voit des monstres partout et ne peut accepter que certains deviennent humains comme lui, ce fou volant qui étend son étendard rouge sang dans le ciel au nom d’un Bien tout relatif et opprime les plus faibles que lui, ne serait-ce pas une représentation osée du Maoïsme et de ses doctrines ?...

En clair, Green Snake est vraiment à ne louper sous aucun prétexte. C’est un film beau, riche et rare comme seul le cinéma de Hong-Kong peut en produire. On ne peut qu’en redemander…



28 juin 2001
par Ghost Dog




superbe mais attention !

Attention ! il y a quelques combats mais c'est loin d'être le principal, de plus, ils sont tous très abstraits et sans une once de kung-fu. Le combat final est une parfaite démonstration de balai abstrait où s'entrechoquent les sortilèges élémentaires avec des effets spéciaux tous droits sortis d'un Sentaï qui n'entravent en rien la poésie de l'ensemble et le gigantisme propre à Tsui Hark.

Avant tout, un film d'une beauté ravageuse pullulant d'idées follement fantastiques, dotée d'une histoire parfois contemplative mais toujours envoûtante (en très gros, deux femmes reptiles apparues humaines tentent de définir l'âme humaine et de voir si ça peut coller, du "fantastique social").

Le résultat, du Tsui Hark en puissance dans toute sa majesté : une histoire magique et graphique, une Maggie Cheung (plus encore que joey wong) hypnotisante de beauté reptilienne, jamais elle n'avait été aussi belle. La musique aux accents indy est aussi capitale et le rythme est très correct malgré un deuxième quart de film un peu longué. Les voix originales de Joey et Maggie sont très importantes et merveilleuses, mélodieuses et envoûtantes.

Attention ! La version VCD vendue ici est assez pitoyabe : sous-titres blancs parfois illisibles, canal gauche cantonais beaucoup trop bas et de mauvaise qualité, canal droit mandarin, meilleur son mais saturé et les voix sont incomparables avec la superbe version originale, enfin image lamentablement pixellisée malgré deux cds. Mais quel film, quand-même. Vivement le dvd.....

ps : et il est enfin là le DVD zone 2 avec son image éclatante et tout ce qu'il faut pour se faire plaisir. ;)



par drélium


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