Ce goût du thé, c’est celui du plaisir. Le plaisir de raconter, incarné par le personnage de Tadanobu Asano, conteur et observateur de saynètes poétiques extraordinaires et irracontables. Le plaisir du montage, du triturage visuel, avec des premières minutes sidérantes, qui d’emblée nous indiquent : attention, ça décolle la rétine. Le plaisir de tout embrasser, filmer jusqu’à plus soif et ne jamais se dire « non, c’est trop ». Le film est d’une ampleur inouïe, il embrasse les humains, la nature, le temps qui passe, le concret et le surnaturel. Il a bien besoin de deux heures vingt pour que sa boulimie de fiction ne soit pas imbouffable, pour qu’elle respire, pour qu’on raconte aussi le plaisir d’être à la cool. Ce goût du thé n’est pas définissable, d’ailleurs il n’y a pas d’histoire mais des personnages et ce qui leur arrive, réunis en une vague famille foutraque.
Evidemment, on pense à Miike. Mais il faut imaginer un Miike au top, qui aurait passé deux ans à réfléchir, aurait remisé au placard ses scories scato et les trips gunfights-putes-yakusas, ne garderait que les moments les mieux filmés, les idées les plus drôles, et maintiendrait constemment le rythme. Le final est somptueux, mais beaucoup plus beau et moins facilement trash que celui de Dead or Alive, c’est une apothéose parmi les plus folle jamais vue au cinéma.
Aucune des idées n’est ici anodine, les spectateurs se les raconteront jusqu’à plus soif. Katsuhito Ishii soigne chaque seconde. Même la rengaine de l’amour lycéen est vu sous un regard neuf. La fille est géniale, le garçon adorable, et une scène d’anthologie de retour de classe en vélo résume tout les émois adolescents déjà filmés. Le film ne vaudrait de toutes façons que pour l’histoire de la petite fille et son double géant (irracontable, encore). Katsuhito Ishii fait de la poésie à l’état pur, du cinéma primitif, frais comme un sushi.
Le titre déjà, n’est pas anodin et fait aisément penser à des films comme Le Goût de La cerise d’Abbas Kiarostami. Le thé, la cerise, bref, c’est bel et bien de la vie dont il s’agit. A cheval sur plusieurs références dont probablement une part de Rapsodie en août, le Goût du thé sans être exceptionnel est un film tout à fait agréable.
L’écart entre une certaine modernité des effets spéciaux et la poésie ambiante du film déconcerte un peu au début, mais ce sentiment d’ambiguïté s’estompe vite. C’est à dire que le film s’ouvre sur quelques effets numériques qui appartiendraient plus à un Gérard Pirès un peu lourd, un peu premier degré et bêtement communicant qu’à un Edward Yang. Ishii Katsuhito ne semble pas avoir le talent et la finesse de ce dernier, mais relève cependant d’un même type de cinéma.
La poésie du film vient tant de la mise en scène que de l’histoire elle-même qui se construit devant un spectateur incapable d’anticiper le mouvement du film. Nous sommes plongés au cœur d’une famille de trois générations dans ce qu’elle a de privée, d’intime et de quotidien. La caméra qui témoigne de cette intimité reste toujours un peu en retrait, à distance offrant une construction se jouant principalement dans des plans moyens et des plans d’ensemble : pas trop près mais pas trop loin. La caméra filme les scènes avec une quiétude très impressionnante. Le film n’est pas mou ou lent, il est simplement calme, posé. Le montage d’ailleurs, sans accentuer ou amoindrir cet effet, y participe tout aussi calmement.
Ainsi, la caméra est presque un membre de la famille, un souvenir de la famille tant elle se montre à la fois présente et discrète. Toujours présente aux événements comme la projection du film ou l’enregistrement de la chanson, elle reste un peu en retrait pour ne pas gêner. De même que pour le reste de la famille, la chambre du grand-père lui est un espace interdit. Il ne s’agit nullement d’un interdit qu’il faudrait franchir, mais d’un interdit par respect d’une intimité. C’est ainsi que, par sa modestie en quelque sorte, la caméra offre au spectateur la possibilité de devenir un membre de cette petite famille, concerné par le devenir et la folie de chacun de ses membres.
Le Goût du thé fait partie de ces bonnes surprises qu’il serait dommage de manquer. Un film léger et poétique qui ne manque pas de surprendre et qui retourne à l’essentiel avec la plus grande simplicité.
The Taste of Tea est un de ces films qui ne parlent de rien en particulier et donc de tout, sans aucune prétention mais plus intéressant que bien des films prétentieux. Le rythme est très lent, un peu trop parfois diront certains, car l'ensemble est très contemplatif, sans véritable film conducteur. Le film saute d'anecdotes en petits évènements, avec un humour souvent cocasse, sans tomber dans la facilité pour autant. C'est souvent original, toujours surprenant. Dans la jungle des blockbusters commerciaux, A Taste of Tea avec sa campagne paisible et ses ciels magnifiques est une vraie bouffée d'air frais.
The Taste of Tea marque un net progrès de la part de Ishii Katsuhito par rapport à Shark Skin Man and Peach Hip Girl et Party 7: s'il a en partie à voir avec la postmodernité dans son goût pour le collage, son regard entre affection et ironie sur son univers, il n'est en revanche pas une Tarantinade de plus cumulant tous les travers des films scénarisés mais pas réalisés par le maître des dialogues sur la pop culture. Est-il pour autant un collage jouissif sans temps mort? Pas vraiment. Le film dure en effet plus de deux heures, il manque clairement d'un vrai monteur -plaie récurrente d'une partie du cinéma d'auteur asiatique- qui aurait fait le tri dans le trop plein de créativité du cinéaste et est de ces oeuvres qui se rattrappent toujours sur le fil: à un moment archibidonnant succède toute une série de scènes bien moins droles qui plongent vite le spectateur dans un profond ennui mais au moment où le film touche le fond il retrouve de quoi relancer son intéret. Mais au final il y a assez de moments mémorables là dedans pour laisser une trace durable après la projection.
Postmoderne ce Goût du thé? On pourrait la croire au vu du titre mais Ishii dit ne pas avoir pensé à Ozu. Il ne semble d'ailleurs au vu de ces interviews pas appartenir à la génération des cinéastes cinéphiles. Il s'agirait plutôt d'un cinéaste tirant son goût du collage de ses divers passés scolaires et professionnels (intérêt pour la BD et les storyboards, passion pour Warhol à l'Université, travail dans les milieux publicitaires et de l'animation). D'où un cinéaste tentant les mélanges les plus culottés sans toujours atteindre son but : sont ainsi convoqués du flash back en désordre, des ruptures de tons pas toujours bien négociées (*), du chapitrage, de l'animation, des effets spéciaux délirants -le train traversant le cerveau d'un personnage-, des éléments de série télévisée de lycée. Alors qu'on aurait pu craindre cela au vu du passé publicitaire du cinéaste, rien n'est ici facilement conceptualisable. Cet art de l'imprévu se retrouve dans la mise en scène contemplative et/ou à hauteur de tatami lors des passages intimistes devenant par exemple speedée lors du passage animation. Surtout, le liant apporté par l'idée de chronique familiale est aussi simple que pas du tout artificiel. Il permet ainsi au film d'éviter de ressembler à une suite de sketches amusants mis bout à bout.
Ce n'est ni un nanar -si Ishii ne sait pas quelle scène couper il sait en revanche où les couper et c'est bien filmé malgré un abus de zooms légers dans les scènes panoramiques virant au tic de mise en scène- ni un chef d'oeuvre dans son genre -sens créatif indéniable mais incapacité à faire le tri dans ses idées- mais c'est le genre d'oeuvres qui rafraichit par son absence de sérieux revendiquée face au cinéma qui regarde le spectateur en lui assénant ses lapalissades avec une morgue auteurisante, aux mauvais films de petits malins qui méprisent le spectateur et aux films de festival à la pose artiste. C'est frais mais d'un désordre sans nom. Mais c'est frais.
(*) Les moments plus pudiques, plus sérieux sont difficiles à apprécier pour cette raison-là, parce que le passage précédent a trop chargé la barque parodique. Dommage parce que derrière son apparence délirante le film essayait aussi d'avoir un regard tendre sur ses personnages, de parler de la timidité de ses deux garçons -Asano géné et pudique face à une commerçante, le gamin apprenant le go pour entrer en contact avec une fille lui plaisant-.
Décalé et gentiment barré, Le Goût du Thé séduira par sa nonchalance, son humour, ses idées bizarroïdes, sa poésie, et sa galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Loin du brouhaha de la ville, la campagne japonaise leur permet en effet de s’épanouir artistiquement, de grandir ou de vivre au calme, recentrés sur les valeurs importantes de la vie comme la famille ou les joies épicuriennes du quotidien. Un film très agréable et très fin, dont la simplicité fait du bien.
Malgré son rythme inégal et ses sérieux passages à vide, The Taste of Tea est un excellent compromis entre cinéma d'auteur nippon et comédie populaire. Le film raconte par l'intermédiaire de scénettes du quotidien, la vie d'une famille pas réellement comme les autres en pleine campagne japonaise, lieu souvent idéal pour laisser libre cours à toutes sortes de fantaisies aussi bien visuelles que narratives. Et le film en regorge, ce qui peut provoquer l'excès. Le cinéaste joue de cet excès pour faire de ce Taste of Tea un objet filmique qui ne ressemble à pas grand chose de très courrant, ses vagues inspirations oniriques rappellent le travail de Oguri Kei, les personnages toqués font très Miike, le caméo de Susumu Terajima rappelle ses apparitions chez Kitano et le choix du plan majoritairement fixe évoque tout un pan du cinéma d'auteur nippon. Pourtant, quelque chose anime ce Taste of Tea plus que chez un autre, sans doute parce que Ishii est issu d'un univers plus rock'n roll et bruyant et sans doute que l'insert du court d'animation incroyablement jouissif tend à affirmer nos propos, à les confirmer même. Sorte d'apothéose d'une rage contenue sur 2h et qui ne peut qu'exploser lors du passage animé, le film étant précédemment trop axé "hermétique" dans son humour et son style qui ne se mêlent que trop rarement bien. Il est vrai qu'il est parsemé de fulgurances comiques assez mémorables et ce dès les premières minutes du film (le jeu de la fenêtre), l'interprétation cool d'un Asano, l'hystérie d'une mangaka et de son père qui s'improvise chorégraphe, la timidité émouvante d'un ado et le côté rêveur d'une gamine mignonne comme tout participent à rendre Taste of Tea unique. La partie drama est toute aussi captivante parce que Tsuchiya Anna y est formidable et que Ishii recourt à des techniques de cinéma tout simplement belles (la ballade des deux amis sous la pluie, l'au revoir une fois Aoi montée dans le bus) et d'une vraie simplicité, le travelling latéral suivant Hajime entrain de courir rappelle le côté poétique et libertaire d'un Iwai Shunji. La classe.
Mais dans le fond, s'il n'est pas plus intéressant que le dernier film d'auteur japonais teinté de fantastique à la mode, The Taste of Tea réussit à combiner des tas d'idées de mise en scène et de passages en vrai décalage avec l'esprit cool et reposé du film avec une belle maestria : le passage à tabac du dessinateur par la mère arrive comme un cheveux sur la soupe et crée l'électrochoc attendu, le jeu "voyeur" du grand père frôle le malentendu sans pour autant tomber dans la vulgarité, le danseur en combinaison moulante affirme le penchant bizarroïde du film qu'un Kitano aurait pu réaliser, et il se serait fait conspuer par celles et ceux qui ne jurent que pour sa période 90s'. Mais ici on trouve ça drôle. Tout comme la séance d'hypnose et cette émission de télé en direct qui pastiche les programmes télé populaires du pays, le cinéaste dispose de plusieurs cartes pour faire de cette chronique de vie un film à part dans le paysage cinématographique japonais actuel. Mais si The Taste of Tea a au compteur quelques belles envolées assez uniques, il faudra s'armer de patience et de ténacité pour ne pas fermer les paupières durant ces interminables 2h20 dont quelques coups de ciseaux n'auraient pas été de trop, Ishii compile tout ce qui lui passe par l'esprit et le reproduit à l'écran sans pour autant donner du corps à la narration, un des exemples est le rêve de la mère illustré par des gerbes de couleur en 3D, la séquence est très courte mais son utilité est minime. Tout comme la séquence animée, si elle est bien foutue et rendue hilarante grâce à l'audience qui reproduit les bruitages à l'aide de leur bouche, son absence n'aurait pas fait tache plus que ça. Oublions ces broutilles, le principal défaut du film est son rythme, point barre. Bien construit sans pour autant proposer un vrai scénario, le film n'étant qu'une succession de scénettes simplement là pour rendre le climax mémorable, The Taste of Tea est de ces expériences que l'on retiendra malgré les défauts et l'intérêt tout relatif qu'on peut lui porter. Jetez un oeil à Funuke Show Some Love, You Losers ! aussi, ça peut être drôle.
Une baffe administrée par un certain Katsuhito Ishii, dont je m'empresse de graver le nom dans un coin de mon cerveau.
Du ciné postmoderne japonais, narrant l'histoire d'une famille un peu spéciale et super attachante.
De très belles scènes et effets visuels, une thématique qui ratisse assez large , puisqu'on suit chaque membre de la famille à part quasi-égales.
Problèmes d'apparence quotidiens introduits dans une ambiance qui jongle parfaitement entre humour, realisme contemplatif et fantaisie visuelle.
Au final, The taste of the tea est hilarant, beau, varié et simple à la fois.
Un film à branches multiples qui pourtant ne se perd que rarement, et n'accuse comme réel défaut que de quelques scènes un peu trop étirées.
On pouvait craindre le pire d’un tel projet,durée qui semble au départ excessive devenant la grande mode actuelle, casting tendance et univers vaguement « décalé » dont tant d’artistes se réclament…Mais cette histoire intitiatique qui mélange habilement réalité et rêves ou fantasmes se révèle bien vite un beau moment …à déguster.
L’habillage du film puise à pas mal de sources très contemporaines :l’animation,le manga,le phénomène kawai,les jeunes lycéennes,les garage-kit,les super-héros de la Tv nippone,autant d’éléments de la culture populaire moderne.L’utilisation de jeunes acteurs est dans la même optique.La forme est une totale réussite,les trouvailles visuelles abondent,comme ce train qui sort de la tête du jeune homme représentant le départ de sa dulcinée,ou le double géant de la petite fille surgissant à l’improviste…
Mais cet aspect esthétique est bien sûr renforcé par la beauté de la nature japonaise filmée avec le plus grand soin ,la plus grande part de l’histoire se passant à la campagne.
Car si la forme est recherchée,le fond se révèle tout aussi essentiel, véritabkle ode à la nature d’une parfaite intemporalité thématique :les premiers émois adolescents,les rêveries et les questionnements de l’enfance,la loufoquerie de la vieillesse,les aléas de la vie adulte,cortège de séparations,de perte d’emploi,etc…
Très contempaltif,TASTE OF TEA dévoile ainsi des émotions sous-tendues par une pudeur récurrente : la scène de retrouvailles de l’oncle joué par Tadanobu Asano avec son ex-, est par exemple un instant très émouvant.Comme la découverte des flip-books du défunt représentant chaque membre de la famille.
Tout ici parait simple,les comportements même les plus farfelus paraissent naturels,la mort du garnd-père est amenée prend sa place dans l’ordre logique des choses sans hystérie ni effusion inutile.
Sur une musique minimaliste extrêmement bien choisie se déroule cette attachante chronique, ensemble de saynètes quotidiennes formant un tableau souriant et bienveillant d’une famille atypique mais crédible.Le découpage au millimètre permet à chaque élément de venir se greffer sur un ensemble toujours cohérent,et aucune longueur ne vient jamais créer un quelconque sentiment d’ennui.
Avec Tadanobu Asano en tête,la distribution est parfaite,la petite fille est extraordinaire,bien loin des singes-savants made in Hollywood.Et les cameos réjouissants sont bienvenues :Susumu terajima en fantôme yakuza,le rôle du père étant interprété par Tomokazu Miura,toujours mari et autrefois partenaireà l’écran de l’Icône JPop des Seventies,Momoe Yamaguchi.
La parenté du réalisateur Katsuhito Ishii peut se trouver du côté de Yasujiro OZU par le thème familial et la façon de filmer,mais aussi chez Hayao Miyazaki,la ressemblance du film avec MON VOISIN TOTORO étant assez évidente :mêmes scènes de pluie champêtre,meêms parapluies,présence du Jizo protecteur,un univers fantastico-merveilleux,l’importance de la petite fille….
Mais on évoquera surtout un autre jeune cinéaste,Shunji Iwai,si proche tant par le soin accordé à la forme que par ses prédilections thématiques similaires.HANA & ALICE étant comme un grand frère de ce film-ci.Mêmes plans à tomber,même univers manga-Jpop,même présence de jeunes gens,même fascination pour les comportements humains…Et même talent.
Filmant à la fois le Japon éternel et le Japon très ancré dans la modernité,Ishii parvient à (ré-)concilier ces deux mondes apparemment incompatibles vu de loin,mais finalement complémentaires.
Et nous donne une œuvre tout sauf passéiste,touchée par la grace.
Un premier plan sans image, un second sans son.
Dès les première secondes on sait que The taste of tea est un film qui s’adresse aux sens. Ce que l’on ignore encore, c’est oh ! combien il va nous les enchanter.
Contrairement aux deux premiers films de Katsuhito Ishii (Sharkskin Man & Peachip Girl et Party 7), la mise en scène est dans The taste of tea plus posée plus lente, plus contemplative. Mais ce n’est pas pour autant que ce film n’est pas follement innovant et original, au contraire. Délaissant les délires speedés parfois un peu vains de ses précédentes réalisations (animées comme live), Katsuhito Ishii prend le chemin de la poésie et emmène le spectateur pour une inoubliable expérience émotionnelle.
En premier temps déboussolé par les singulier premiers plans, on se laisse finalement porté par cette comédie (?) au ton particulier et à l’humour visuel, dont la manière de filmer les pérégrinations de cette famille gentiment excentrique et de son monde personnel n’est pas sans rappeler un Wes Anderson nippon.
Alternant séquences de comédie pure (un incroyable défilé cosplay dans le train), délires manga explosifs, clips de j-pop psychédéliques, passages plus contemplatifs et scènes à l’humour décalé et poétique (la dernière scène est magnifique), ce film est un petit bonheur de chaque instant, aux plaisirs variés et originaux, et accordant une grande liberté aux acteurs qui eux aussi marquent par l’excellence et la sincérité de leur jeu.
Et même si on pourrait à Katsuhito Ishii quelques (plaisantes) longueurs et de conserver une trop grande distance avec ses personnages, ce serait vraiment se @!#$ de la gueule du monde tellement il touche juste au moindre plan.
Beau, original, poétique et décalé, ce film est un petit chef d'oeuvre comme on en voit peu. Enthousiasmant de par sa liberté et son imagination, sa maîtrise dans la mise en scène et dans l'art de laisser aller les acteurs à leur naturel, The taste of tea marque aussi par la variété des tons qu'il empreinte. Extrêmement riche dans sa "grammaire" et tendrement expérimental, ce film qui enchante les sens, jouant et jonglant avec les sons et les images, dégageant leur force et leur subtilité dans un festival de pur bonheur. Le genre de film qui rend heureux.
Par excellence le genre de films que j'aime: simple, reposant sur un regard tendre sur une vie faite de choses simples, de poésie concrète et magique à la fois. Le bonheur reposant, la joie authentique, les liens qui unissent sans fracas mais d'autant plus puissamment,...
J'ai trouvé ce "goût du thé" assez original dans sa réalisation et sa forme narrative . Le film est plutôt bon avec des personnages assez loufoques, bien que le film soit un drame, mais touchants et bien interprétés . Les paysages sont très beaux et la musique est sublime ... On passe un agréable moment avec cette famille athypique malgrès des LONGUEURS .
... de la provence japonaise. The Taste of Tea, c'est la chronique du quotidien ordinaire d'une famille qui l'est moins. La mère mangaka, le grand père apparemment sorti d'un des mangas de sa belle-fille, le père doc qui joue au go avec son fils, celui la même qui aime une go qu'il séduira par ce biais. La petite qui est suivie partout par son double qui fait pas loin du double de la taille de son école, et qui suivra les conseils de son oncle ( pas loin d'être le plus ressemblant à nous occidentaux : c'est à dire galérien qui raconte plein d'histoires louches, qui fait quelques rencontres louches au quotidien et qui revoit une de ses ex casée sur laquelle il louche ) pour se débarasser de ce double qui parait pâs comme ça mais qu'est lourd à la fin ... bref, que ça soit logique ou pas on s'identifie à la folie de chaque perso, la folie amoureuse du fils, la folie enfantine de la petite, la folie créatrice de la mère, la folie paisible du grand-père ( sans parler du second oncle, apprenti chanteur-balance-fashion victim-love de son associée ) et la folle paresse du premier oncle.
Ce film est des plus charmant, tournés dans des décors magnifiques qui nous changent du Tokyo-mégalopole, et des plus attachants par les intrigues banales mais non sans attraits qui s'y jouent, et par l'harmonie dans laquelle évolue cette jolie petite famille ( pas un cri, pas un mot de travers ) ....bref il est toujours dans les salles à l'heure actuelle, allez le croquer!!!!
...pour le croire : ce film vaut beaucoup pour cette scène de dessins animés bruités en direct. Cette scène est géniale et résume bien l'ambiance du film : un peu décalée et totalement plaisante.
Un intéressant collage iconoclaste d'un réalisateur, qui se fait franchement plaisir en racontant tout et n'importe quoi. Le résultat est à l'image de l'intention: parfois réussi, parfois raté, on ne sait pas toujours donner de sa tête dans le joyeux foutoir d'images et de bribes d'histoires; mais la sympathie le remporte sur les faiblesses scénaristiques, surtout que Ishii s'est débarrassé pour l'occasion de ses trop larges influences Tarantin-esques et tics visuels pour opter pour davantage de pudeur.
Reste que le film aurait mérité à être davantage resserré et épuré de quelques scènes superflues, tandis que certains personnages (dont le grand-père) auraient mérité avantage de soin et d'attention pour pleinement toucher. Un film, qui a fait école depuis avec des nombreux avatars de même style, dont "Memories of Matsuko" ou "Funusuke", pour n'en citer que quelques-uns.
Histoire d'une famille complètement allumée qui pourait faire penser à des personnages que l'on peut retrouver dans certains mangas. Un peu long sur la fin mais se regarde avec plaisir. Comparé à "Visitor Q" de Miike Takashi ça reste très soft et bon enfant.
Voila comment résumer ce film, nous proposant de vivre le quotidien d'une famille des plus atypique, dans un petit village de montagne. Un peu long par moment, sans véritable lien entre les scènes, mais pas ennuyeux pour autant. Avec des passages bien décalés.
Une dernière chose avant de balancé vos collègues de bureaux, assuré vous qu'il ne pratique pas un art martial, (cette scène m’as bien fait rire sur le moment.)
Fresque étonnante d'une famille japonaise, où l'imaginaire de chacun est mis à l'écran avec plus ou moins de succès.
Ce film a remporté le prix du public TSR au festival internationnal du film fantastique de Neuchatel en 2004.
The Taste of Tea ne m'a pas entièrement convaincu, notament à cause de ses nombreuses longueurs. Les séquences mettent tellement de temps à s'enchaîner qu'on a l'impression à la vision du film, que Taste of Tea a une durée suposée bien plus importante. Il existe quelques scènes insolites qui peut nous faire croire qu'il faut se méfier du karaté de certaines japonaises. Mais, je voudrais souligner la lucidité d'un personnage tout à fait insignifiant, doutant de la commerciabilité de la chanson du grand-père. Je persisite qu'il a toutes les raisons de douter. Ceci nous rassure sur l'intégrité mentale de certaines personnes dans ce monde.
Dans ses meilleurs moments, le film de Ishii Katsuhito tire le meilleur parti d'une sensibilité dont fut empreint le cinéma de grands auteurs japonais des années 90 tels Kitano ou Iwai. Dans les pires, il devient presque aussi navrant qu'un épisode des teletubbies ou qu'un film de farce et attrape signé Weerasethakul Apichatpong. Mais le pire du pire reste tous les autres moments ; lorsque "The Taste Of Tea" consiste en une succession de planches de bande dessinée transposées sur pellicule. Lorsque inéxorablement, son sujet ne nous concerne plus, parcequ'il ne nous a même jamais concerné. Et on est bien content de retourner à la réalité au bout de ces 2h20 d'un fastidieux rêve éveillé.
Quelques jolies scènes et un sens de la « fantaisie cheap » touchant n'empêchent pas The Taste of Tea d'être profondément vide et ennuyeux sur la longueur. L'intérêt de cette accumulation de plans fixes interminables et de petites sous-intrigues tantôt drôles, tantôt barbantes, dépourvue d'un réel lien et fond scénaristique, se révèle bien vite assez limité, à l'instar la narration qui traîne la patte comme une limace mal en point du début à la fin, c'est-à-dire durant plus de deux heures de film. Tout cela trahit les failles d'un certain cinéma nippon moderne et l'on en vient à se rendre compte que, dans un genre quelque peu similaire, le Happiness of the Katakuris de Miike, pourtant déjà décevant, se fait reconsidérer à la hausse.