Un manga très réussi qui fait rire et pleurer
S'il y a un manga qui fait la quasi-unanimité en ce moment c'est bien Fruits Basket. A peine 4 tomes et la séduction est totale. Pourtant le 1er tome fut une expérience étrange. Le temps s'est soudain dilaté et une impression de ne pas avancer m'a saisis. Pourtant il n'y a que 200 pages mais la densité d'informations par page doit être suffisante pour expliquer le phénomène. Ceci est à rajouter au découpage par forcément logique des planches qui font un peu fouillis.
J'ai aussi eu du mal à me faire aux dessins de certains personnages typiquement shôjo par ailleurs. Tôru dont les yeux occupent un tiers de la hauteur de son visage et les traits très pointus des garçons au début c'est pas terrible mais encore une fois tellement classique. Puis au bout d'un moment, le dessin semble s'améliorer ou alors c'est tout bêtement l'habitude qui s'installe. Les petits détails commencent alors à apparaître comme le petit trait de crayon qui souligne les yeux de Kyô et qui lui donne ce regard terriblement séduisant. Par contre, au niveau des décors, ce n'est jamais révolutionnant et ça ne s'améliore pas à la longue. Il faudra se satisfaire des fleurs, losanges et autres petits lapins. Comme quoi ce sont bien les personnages sur lesquels l'histoire est accès et on ne risque pas d'être perturbé. Cependant il y a un élément qui me déplait toujours autant au niveau du dessin, c'est cette méthode de remplissage des yeux, entre autres, avec des petites formes géométriques que l'auteur utilise souvent et n'est vraiment pas une réussite en la matière alors que l'utilisation des trames est faite par ailleurs.
En résumé, le dessin est donc assez simple mais plaisant. Il en est de même pour l'histoire à première vue. Pas d'affaire tarabiscotée avec retournements de situations fracassantes à tout va. On suit juste la jolie et innocente Tôru partir à la découverte progressive de la famille Sôma dans la joie, la bonne humeur mais aussi parfois le tourment. Cette famille est sous l'emprise de la malédiction des 12 signes du zodiaque chinois et ça pousse les personnages à vivre à l'écart des autres. Quasiment tous d'ailleurs dans l'enceinte de la maison Sôma pour rester à porter de main de l'inquiétant chef de famille, Akito. Quelques uns ont pourtant fui ce petit monde à l'ambiance parfois insoutenable. C'est le cas de Shigure et Yuki, Kyô étant à part étant donné son statut de chat. Mais malgré l'apparente bonne humeur qui règne chez eux et qui donne lieu à de nombreux sourires chez le lecteur, on se rend vite compte qu'une ombre plane subtilement sur ses habitants et sur les membres de la famille de passage. Cette ombre se trouve directement opposée à Tôru qui est un rayon de soleil perçant de ci de là ce nuage noir. Elle va soulager, avec sa bonté et ses bonnes paroles (souvent les enseignements de sa mère), les esprits des Sôma, tourmentés par leur passé ou par leur présent. Que ce soit des problèmes de communication, de l'incompréhension, du rejet total face à une différence, de la torture mentale ou simplement par la diversité des caractères, il est fort probable que beaucoup de lecteurs trouveront un point grâce auquel ils pourront s'identifier en partie à au moins un des nombreux personnages. C'est cette capacité à faire écho en chacun de nous qui explique sans doute une partie du succès de ce manga.
Bien sur, d'un autre coté, tout le monde attend la petite histoire d'amour qui excitera notre palpitant. Kyô le ronchon ou Yuki le mystérieux : telle est la question. Pour l'instant, c'est ni l'un ni l'autre et l'auteur dément même essayer de construire une relation autre que d'amitié entre les trois personnages principaux. On garde donc un petit espoir dans un coin du cerveau mais l'histoire est tellement bien menée sans allusion et les personnages tous aussi attachants les uns que les autres qu'on pourrait presque s'en passer au final. Surtout qu'il reste un problème de taille : pas pratique de serrer son bien aimé dans ses bras quand celui-ci se transforme systématiquement en animal. Sur ce point, il est d'ailleurs amusant de voir les correspondances entre le caractère des personnages et l'animal qui les habite. Comme pour Tôru, cela devient un peu un jeu de deviner qui est quoi même si on va vite arriver au bout des douze signes.
Pour conclure, Fruits Basket manga vaut vraiment le détour. Frais, léger, rigolo avec une bonne dose de bons sentiments et de bonnes actions qui font chaud au cœur. Il est vraiment difficile ne pas tomber sous le charme de la famille Sôma. Tout ceci se déroulant sous le regard menaçant d'Akito dont on est encore loin de tout savoir mais qui reste l'élément perturbateur principal. A suivre donc et avec beaucoup de plaisir.
PS : Il est possible que ce texte se répète ou se complète avec ma critique de la série écrite en même temps.
Une comédie assez attachante
Dans le genre comédie qui mettent en scènes des jeunes filles et des garçons, les titres ne manquent pas. Toutefois
Fruit Basket a un petit quelque chose en plus. On a bien sûr des scènes d'école, un secret qu'il faut protéger à tout prix et une relation triangulaire. Cependant, on n'a pas trop de quiproquo contrairement à
Orange Road ou
. Les personnages sont sincères et directes et de personnalité bien marquée et réaliste.
Au niveau dessin, le trait est simple et pas trop chargé, mais très convenable surtout pour rendre les personnages un peu plus sympathiques lorsqu'ils se transforment.
Au final un très bon chois des Editions Delcourt ;)