Liaisons Dangereuses
Premier long de Jeon Kyu-hwan après la finalisation de sa trilogie des "Town", on en retrouve pourtant la patte indéniable du réalisateur à filmer ses personnages à fleur de peau, de même que quelques thématiques obsessionnelles, comme la collision des cultures et l'étranger en Corée.
Les premières images laissaient craindre le pire: posées, vaguement mystiques en filmant la ville hindoue de Varanasi dans la brume matinale, Jeon enchaîne avec une série de séquences vaguement érotiques comme pour tenter de plaire à un large public occidental entre faux exotisme et sexe. Pourtant la réalisation en teintes grises DV réduisent instantanément de rallier le grand public. S'ensuit une partie d'exposition un brin trop auteuriste et prise de tête dans le style de "Je t'aime. Moi non plus" entre ami et épouse cocufiée avant que l'histoire gagne finalement en épaisseur et trouve sa voie toute personnelle. Jeon a vraiment le chic pour scruter ses personnages au plus profond et même si ne suis personnellement pas très fana du casting, il arrive tout de même à transcender al faiblesse du jeu par l'amour et la tendresse, qu'il trouve à dépeindre ses personnages.
L'histoire relativement simpliste trouve donc finalement sa voie, très inspirée du cinéma de la Nouvelle Vague Française, entre dissection de l'âme humaine et scènes muettes en huis-col; on aimera ou l'on passera son tour, ce sera selon…en revanche, al toute dernière partie est inutilement lourde et larmoyante et renvoie aux pires idées reçues, que Jeon avait pourtant à cœur de détruire tout au long de son métrage et des ses précédentes œuvres. C'est comme s'il avait finalement eu envie d'ébranler certaines certitudes, de bouleverser sa propre donne pour mieux provoquer quelque chose dans le cœur de son audience…Intention louable, mais il aurait mieux fait de trouver autre chose (de plus original), que cette dernière "bombe".
