Perdu dans la forêt
Avec la Forêt Sans Nom, Aoyama Shinji revient sur les écrans français de la façon la plus surprenante qui soit. A savoir au travers d'un épisode de série télévisée policière narrant les aventures de l'inspecteur Mike Yokohama (nom parodiant Mike Hammer) distribué comme un long métrage salles. Si le format de la série télévisée, aussi contraignant que peut l'être le fameux format série B, peut pour cette dernière raison offrir à des cinéastes la possibilté de contenir leurs mauvais penchants, ce n'est pas totalement le cas ici. On savait déjà qu'Aoyama avait une grosse tendance à se regarder filmer pouvant risquer de gâcher son sens visuel, comme c'était le cas avec Deux Voyous. On retrouve ici la stylisation à la main lourde de ce dernier film même si le cinéaste se permet des mouvements brusques de caméra qui cassent le rythme, un peu de caméra portée documentaire et enfin un bon usage des mouvements en hélice lors des rêves de Mike.
Mais c'est le personnage de Mike qui rend le film plutôt regardable : avec son allure de privé aux cheveux en pétard et au look délirant, il introduit une idée de décalage lorsqu'il arrive dans la secte dont il doit délivrer la fille d'un homme riche. Autre chose: le cinéaste sait toujours bien choisir ses scores musicaux qui créent ici une certaine étrangeté bienvenue. Sauf qu'une fois ceci posé l'extrême prétention du scénario empêche le film d'emporter le morceau. Les dialogues sont aussi lourds que chez Kurosawa Kiyoshi: la discussion sur le soi du début, le dialogue "Qui êtes vous? Je ne le sais pas encore.", la phrase selon laquelle la liberté est une maladie, le personnage léger comme une enclume de la fille qui dit qu'elle mourra si un homme la touche, tout ceci exprime le discours du cinéaste sur un Japon tiraillé entre individualisme et tentation du retour à la nature avec la légèreté d'une enclume. Quant aux plans montrant littéralement un individu ne faire qu'un avec un arbre, ils sont à pleurer de ridicule. Le passage d'un genre à l'autre, qui fonctionnait dans Eureka, donne ici une impression d'éparpillement.
Du coup, cet épisode ne réussit pas à convaincre et confirme les limites du talent d'Aoyama.
moyen
Quelques idées, cependant le film a beau duré 1h10 j'ai trouvé le temps long . Rien ne se passe .
trip mystico new age
assez trippant
encore une fois ,je suis rentré completement dedans ,et j'ai donc beaucoup aimé . ptet trop court ,il est vrai.
encore un avis bien subjectif ,je sais....
en tout cas c'est toujours plus agreable de voir ça en sale ... :)
Privé métaphysique
Ce film au format court est tout à la fois envoutant et irritant,et souvent les deux en meme temps!Le scénario de départ,la fugue d'une riche adolescente,n'est qu'un prétexte pour nous présenter des personnages étranges,socialement déphasés,à la trajectoire personnelle plutot improbable.A commencer par le loufoque détective Mike Yokohama,cyber-punk matiné de petit malfrat sans envergure.Ce pitoyable mais sympathique "héros" va se retouver confronté à une énigme écolo-métaphysique,passant par un stage dans une pseudo-secte ou une étrange maitresse des lieux lui en révèlera plus sur lui-meme qu'il ne pouvait s'y attendre au début.Ce sont d'ailleurs les femmes qui dominent ce film, trois tempéraments bien différents:la mystérieuse" Sensei "du coin,la fugueuse assez inconsistante,et la belle suicidaire,troublante et ambigue.Mike ,lui,essaye de comprendre ce qui se passe,...à l'image du spectateur qui se perd un peu dans une histoire sans coup d'éclat,avec des lenteurs inadmissibles pour un film de 1H10,et une impression agaçante de prétention et de "vouloir filmer artistique" qui nuit à l'intéret de l'ensemble.S'il n'y avait pas une musique bien dosée,une réelle empathie pour les protagonistes,et une atmosphère d'étrangeté diffuse tout au long du film,on décrocherais bien vite.Il n'est jamais facile de jouer sur le terrain du bizarre,et le ridicule est souvent proche du sublime,David Lynch en sait quelque chose."La foret sans nom" se situe aussi dans ce fragile équilibre,et le film de Aoyama ,sil nous séduit par moments,nous agace aussi hélas à d'autres.
On peut penser d'ailleurs que la petite notoriété française du réalisateur de "Euréka"a permis une diffusion en salles d'une oeuvre dont le format aurait peut-etre été plus adapté à un passage télé,comme la chaine Arte sait nous en proposer régulièrement.
Etrange, très ( trop ? ) dérangeant.
La fin semble baclée. Quand bien même le film ne dure que 1h10, on aurait aimé mieux comprendre le pourquoi de cette foret. Sinon, cette secte s'avère assez flippante. Donc, Aoyama parvient à suciter un semblant de paranoia et de peur ... Reste ce Mike Hama, personnage génial qui paradoxalement perd de sa marginalité ( et ainsi de son charisme ) dans la fin du métrage. Dommage pour un perso qui se doit de porter toute une série...
Mais cela est en accord avec le propos du film qui veut qu'une secte constitue la mort de l'identité individuelle en la faveur d'une identité collective fruit d'un patriarche unique qui, hélas dérangé, entraine les moutons dans sa chute schyzophrènique.
Un film qui aura le mérite de faire réfléchir.