A Fighter's Blues n'est rien de plus que ce qu'annonce le titre : le blues d'un combattant. Après un drame du genre "tire-toi une balle" et un polar romantique pas franchement optimiste, Daniel Lee Yan-Kong continue sur la lignée du mélodrame avec ce film sur l'histoire d'un homme que la boxe a fait et que la boxe a détruit...pourra-t-elle le reconstruire ?<:p>
L'histoire est simple, Mong Fu, un boxeur thaï hong-kongais (Andy Lau Tak-Wah), sort de prison et cherche sa fille, seule héritage de son amour passé Pim. Il rencontre une soeur (Takako Tokiwa) qui tient l'orphelinat dans lequel vivait sa fille et qui va l'aider à rentrer en contact avec la petite. Seulement au dela du pardon qu'il cherche auprès de son ancien amour en s'occupant de leur enfant, il sent vite que son ultime pardon ne pourra être obtenu que sur le ring, là où tout a commencé.
Alors oui...oui, le film est un "méloromantique", oui certaines scènes en gaveront plus d'un, mais comme pour toute histoire, car ce film parle avant tout de l'histoire de Mong Fu, elle survolera certains et touchera grandement d'autres. Et pour peu que les souffrances et les enjeux du personnage vous inspirent, vous accrocherez et les scènes aberrantes pour certains comme celle de la fin, vous paraitront justifiées.
SPOILER Au début, Mong Fu est un homme qui ne croit en rien, il dit clairement que le muay thaï ne lui procure aucune sensation, et que c'est pour lui un boulot commme un autre, une facon de faire de l'argent. C'est pour cette même raison, qu'en dépit du péril qui menace son jeune couple avec Pim, il accepte de se coucher pour de l'argent, brisant ainsi l'admiration qu'avait la femme qu'il aime pour lui. A cause de cet acte, il ne perd pas uniquement la femme de sa vie, il perd sa liberté. En sortant de prison, on lui apprend que Pim est morte et tout prête à croire que cette nouvelle l'acheverait définitivement et c'est en partie ce qu'il se produit, seulement il va vite comprendre que cetaines choses l'attendent avant de mourir. Au lieu de cela et grâce au devoir qu'il a envers sa fille et à l'amour naissant qu'il éprouve pour la Soeur et surtout de par le fait qu'il ait une dette envers le ring, il va décider de régler ses comptes avant de laisser tomber. Mais l'espace d'un instant, il se prête à croire au bonheur, il entrevoit un espoir : la Soeur se lie à lui , il retape l'orphelinat, enseigne au petit-ami de sa fille de laquelle il se rapproche... Mais au cours d'un combat, son passé le rattrape, dés lors, il sait que cette joie éphèmère n'était qu'une illusion et comprend que sur le ring aussi, il doit obtenir l'absolution, absolution qu'il n'obtiendra que dans la mort. FIN SPOILER
Andy Lau livre dans A Fighter's Blues la meilleure prestation qu'il m'ai été donné de voir venant de lui (et j'en ai vu de ses films...), il semble avoir acquis dans ce film une maturité de jeu impressionante et même ses détracteurs ne peuvent que saluer la prestation du bonhomme. Takako Tokiwa n'éblouit pas franchement mais reste très honnête et ne fait jamais tâche, les enfants par contre (hormis la fille de Mong fu qui se débrouille plutôt bien) ne remplissent même pas leur fonction d'intervalle comiques tant leur doublage anglais est massacré.
La réalisation est en retrait, elle ne mange jamais d'espace aux acteurs qui peuvent librement jouer, elle s'accompagne d'une musique très jolie coupé par chanson d'Andy pas très en accord avec le reste même de qualité neanmoins.
En Bref, si vous n'êtes pas fomellement allergique aux films un peu mélo et si Andy Lau ne vous rebute pas trop alors regardez ce film. A Fighter's Blues, en plus d'être une des perles de Daniel Lee et un des meilleurs Andy Lau, se révéle être un excellent film sur le parcours terrible d'un homme auquel seul le ring peut apporter la paix, un chef-d'oeuvre...
Qu'on ne s'y trompe pas, malgré son développement assez mélodramatique, A Fighter's Blues n'est pas un film sur un père qui retrouve sa fille. Cette partie semble remplir la majorité de l'histoire, et n'a rien d'original. Même chose pour l'histoire d'amour entre Mong Fu et Pim puis la nonne. Ces histoires là sont très bateau, vues et revues. Mais finalement le film n'est pas bâti là-dessus. Le film est bâti autour du terme rédemption mais pas vis à vis des trois femmes de la vie de Fu. Heureusement d'ailleurs, sinon il ne resterait pas grand chose d'intéressant.
La rédemption que Daniel Lee a voulu montrer ici est celle d'un homme par rapport à l'Art. Sa volonté d'effacer ce qu'il a commis ainsi que le souvenir qu'il avait laissé avant de prendre conscience de ses erreurs. Sa volonté de s'excuser auprès de ceux et ce qu'il a déshonorés. Alors que le film semble partir sur une rédemption par la famille (deuil de Pim, adoption de sa fille, nouvelle histoire d'amour, chabadabada), il faut bien comprendre que même la famille tourne autour de l'Art et que seul sa rédemption par rapport à l'Art pourra lui rendre la paix.
Daniel y va assez fort sur le côté dramatique, notamment lors du combat final où il récite sa gamme avec moins de bonheur que d'habitude : pleurs, cris, foule silencieuse. Là où ces artifices étaient très efficaces que dans Till death... (surtout grâce à la musique de Henry Lai conjugué au filmé de Daniel), ici ils ne toucheront que les fans de gros mélodrame. La partie plus intéressante du combat est la volonté de Mong Fu d'aller jusqu'au bout, de ne plus se cacher comme auparavant, et cette partie aussi est assez (trop ?) soulignée. On revoit Prodigal Son quand Tawon dit à Mong Fu "Tu es un bon boxeur". Mais dans un autre registre, bien plus dramatique.
Un autre aspect intéressant du combat (et des combats en général) est la réalisation enfin originale de Daniel. Le reste du film, il est étonnament discret et classique, de même que la musique. Lors des combats, on sent Daniel plus inspiré, ce qui confirme pleinement la théorie que c'est un film sur la boxe, pas sur un boxeur (j'en contredis certains en ce sens...). Ici nous avons un film martial avec des combats anti-spectaculaires. Càd plutôt réalistes, dans le coeur de l'action, avec ces magnifiques arrêts sur image de quelques dixièmes de secondes au moment d'un flash, afin de bien montrer les expressions du visages des boxeurs. On ne voit que très peu de plans larges avec tout leur corps. L'idée est plutôt de montrer leur souffrance, motivation, passion grâce à ces images capturées au coeur du combat. On trouve aussi les passages très Daniel Lee où des images se succèdent comme des photos.
Le ring est donc la partie intéressante du film, bien qu'on le voit peu. C'est dommage, le reste du développement est trop classique. Et quand bien même vous aimez les films d'arts martiaux, vous serez déçu. C'est un film sur les arts martiaux, pas un film d'arts martiaux. Le combat n'est ici que principalement symbolique. Andy Lau n'est pas Jet Li. Le Muay Thai n'est pas gracieux comme le Kung-fu. Ici la rédemption passe par autre chose que la victoire ou les jolies mouvements. Le plus important est donc ici la longue marche symbolique de Mong Fu sur le ring (vingt minute de combat, c'est quasiement du temps réel), où on pourrait croire parfois qu'il enlace son adversaire plus qu'il ne repousse. Le combat se rapproche plus d'un combat traditionnel à ce titre, il est évident que les arbitres l'arrêteraient avant la fin.
Au niveau de l'interprétation, si Takako Tokiwo déçoit par son jeu monocorde malgré son jolie visage, Andy Lau confirme qu'il se bonifie avec l'âge. Il livre ici sa meilleure interprétation en ce qui me concerne. Il n'en fait jamais trop et se montre convainquant sur le ring, non pas pour ses capacités physique mais simplement l'expression de son visage. Il n'aurait jamais pu réussir cela ne serait-ce que cinq ans auparavant. On retrouve également avec plaisir Intira Jaroenpura, magnifique dans Nang Nak. Dommage que son rôle soit si court. On retrouve également avec plaisir la thaïlande et son langage si chantant, mais le mix des langues est plus hasardeux : anglais avec accent british impressionnant pour des enfants de 10 ans, cantonais, thai... La version mandarine présente tout dans la même langue. Autant le mélange cantonais / japonais de Moonlight Express était réussie, autant ici il aurait fallu n'utiliser l'anglais que dans les situations où il est vraiment nécessaire. Terminons avec la musique d'Henry Lai, moins réussie qu'auparavant.
Au final, on a ici un film inégal qui s'adresse seulement aux fans d'arts martiaux ou aux personnes fans de gros mélodrame et d'Andy Lau. Et fans d'arts martiaux ne signifie pas fans de films d'arts martiaux. Fighter's Blues est beaucoup plus martial qu'on pourrait le penser, mais pas dans le sens spectaculaire du terme.
Autant dire que je n'ai que très modérément apprécié ce film. La réalisation est impeccable. Certes. Les premières minutes du film et le dernier quart d'heure sont à ce niveau d'une qualité remarquable. On pourrait également ajouter au chapitre des points positifs que Tokiwa Tokako est réellement merveilleusement belle... Seulement on ne bâtit pas un film sur quelques effets de caméra et une jolie actrice !
Un scénario sans profondeur, principalement axé sur une étude des personnages qui n'est finalement qu'à peine effleurée. Exit le côté obscur de l'argent sale, les combats de boxe truqués ou encore la pègre locale (qui est tout de même à l'origine de la mort de journaliste Thaï). Eclipsés les problèmes de misère pour les Thaïlandais défavorisés. Sous utilisé le thème de la petite amie filmant en permanence son Apollon de boxeur. On ne s'attarde que sur un aspect mélodramatique très artificiel. Un film grandiloquent et bavard, si tant est que l'on puisse appliquer ces adjectifs à un inanimé (particulièrement inanimé dans ce cas). On espérera longtemps que quelque chose ressorte de ce film. Jusqu'au combat final en fait, monument de niaiserie, totalement irréaliste et déplacé dans un film qui jouait (où tout au moins s'y essayait) jusque là la carte d'une peinture de la vie, de ses difficultés mais aussi de l'amour et du bonheur qui peuvent en jaillir. Un final larmoyant et exagéré tout juste bon à émouvoir quelques collégiennes pré pubères. Il faut dire à la décharge de ce film qu'il rejoind peut être là les attentes du public visé avec le beau Andy dans le rôle principal, qui a encore du mal à se débarrasser de son côté bellâtre et qui est à peu près aussi crédible pour boxer que moi pour dire la messe...
Un film qui part lentement, reste superficiel alors qu'il y avait pourtant matière à réaliser un film profond, et qui s'enlise dans un final affligeant et mielleux, à voir pour les acteurs (Andy pour les filles et Tokako pour les garçons), et pour une réalisation intéressante... Bien léger quand même... Surtout si l'on y ajoute les parties en anglais qui sonnent tellement faux...
Qu'aurais pu donner ce film avec un scénario pourvu d'un peu plus d'envergure ? Mong Fu (Andy Lau) est hong-kongais, il défie les thaïlandais sur leur terre dans leur sport : la boxe thaï. Seulement il se laisse avoir par l'argent un jour, et part à la faute. Pas d'orientation mafieuse, on ne s'intéresse pas au circuit des combats truqués mais seulement à ce boxeur. Après être allé en prison, il ressurgit quelques années plus tard, et apprend qu'il a une fille de sa compagne, assassinée pendant son séjour carcéral. Il la retrouve, tombe amoureux de la responsable de l'orphelinat dans laquelle elle est placée (Tokiwa Tokako). Puis il combattra une dernière fois pour retrouver son honneur et quérir le pardon.
La trame peut donner lieu à différentes exploitations très riches, mais ici on n'a que la fadeur. Les relations sont superficielles, les enchaînements plats et lents. Le rythme est pourtant maîtrisé, c'est le contenu qui ne suit pas. Le tout baigne un peu dans les incohérences aussi, certaines dues peut-être à des erreurs dans le sous-titrage : combien de temps Andy est-il resté en prison ? D'autres le sont moins... il est bien accepté dans son club à sa sortie de prison, alors que la profession tombe des nues des mois plus tard et découvre seulement qu'il est revenu.
Mais là où on atteint le sommet est le combat final, il ne manque que "the eye of the tiger" en musique de fond. La joute est lamentable et irréaliste. Lamentable car on se croirait dans un bon vieux film guimauve américain, avec le public, touché par le courage de Mong Fu, qui lui fait une standing-ovation 15 minutes après l'avoir hué de toutes ses forces. Irréaliste devant l'arbitrage effectué durant le match. Cette partie s'intègre avec douleur dans le reste du film, le ton changeant et sombrant dans le mielleux et le larmoyant.
Il me reste d'autres reproches à formuler, mais il ne faut pas enterrer complètement le film. La photo est excellente, la réalisation inspirée et la musique très correcte. Ceci ne suffit pas à rendre le film intéressant. On ne s'ennuie pas forcément à sa vue, mais par contre on a l'impression d'avoir perdu son temps après. Comme quoi, la forme ne peut sauver un fond défaillant.
Daniel Lee est revenu à une réalisation très basique, en utilisant un style proche du documentaire pour raconter l'histoire de ce boxer thai, Mong Fu (joué par Andy Lau). Le nom Mong Fu signifie Tigre Féroce (Fu signifiant Tigre). Daniel Lee a voulu capturer les différents états d'âmes de Mong Fu sur sa vie. Tokako Tokiwa interprète une religieuse et énonce une prière qui dit "Pour ce que nous allons recevoir, puisse Dieu le rendre vraiment appréciable". Je pense que c'est de cette façon que Daniel Lee regarde dans la vie de Mong Fu, après des années de mauvais comportement et d'emprisonnement. A nouveau, Mong Fu mentionne très clairement que la boxe thai est juste un travail pour gagner sa vie. Il n'est pas supérieur aux autres personnes ordinaires. Mais Daniel Lee a voulu aller plus loin, en utilisant des techniques cinématographiques pour transmettre le message qu'une personne ordinaire (dont Mong Fu) peut devenir quelqu'un avec d'extraordinaires qualités si sa philosophie de vie change.
L'interprétation d'Andy Lau est très bonne. J'en viendrais même à dire qu'il s'est transformé en un véritable acteur de composition, un de ceux qui ne dépendent pas seulement de leur belle gueule. La caméra de Daniel Lee capture très intelligemment différentes scènes où Andy doit jouer dans des circonstances très différentes (avec son ancienne petite amie thaïlandaise, avec sa fille, avec son ancien entraîneur, avec sa nouvelle petite amie, et enfin avec les autorités sportives thaïlandaises). Son interprétation d'un boxeur très terre-à-terre, père, amant et pécheur est véritablement magnifique et humble.
Dans une interview pour Film Biweekly, Daniel Lee a révélé qu'il voulait depuis longtemps faire un film sur la boxe thaï. La toute première fois qu'il a travaillé avec Andy Lau fut pour tourner un clip avec Andy et Kenny G. Il avait déjà eu l'idée de filmer Kenny G. regardant Andy Lau sur le ring. La réplique à se souvenir du film est empruntée à l'ancien champion de boxe et acteur Billy Chow, et prononcé par Andy Lau : "Un boxeur thaï peut se déplacer sur le ring mais il ne peut pas éviter son adversaire". Donc Mong Fu arrive en Thaïlande pour voir sa fille et pour se présenter à un procès pour les faits dont il s'est rendu coupable sur le ring. Daniel Lee dit que la boxe thaï possède une touche de Zen et une sensation d'esthétique en elle. Ecouter les boxeurs thaï s'entraînant au sac de frappe est comme écouter les cloches sonner dans un temple bouddhiste. Comme il l'a dit lui-même, "c'est un son très primitif de combattant. Et c'est aussi très spirituel". Dans le film, quand on en arrive aux scènes de combats, vous avez la sensation que c'est tellement réel et émotionnel. C'est également très dur et plein d'erreurs, dans le sens que l'affrontement n'est PAS filmé de manière esthétique. Au contraire, la caméra capture subtilement les erreurs des deux combattants. Voici la force du film. Ce n'est définitivement pas un film de boxe, mais dont le personnage principal est un boxeur.
Mais il y a aussi quelques nuances. Tokako Tokiwa est doublée en cantonais et la fille de Mong Fu parle aussi cantonais. Le film aurait été meilleur si seulement Andy Lau parlait en thaïlandais et en anglais. Mais je me rappelle aussi combien Chow Yun Fat parlait mal en Thaïlandais et Mandarin dans et Tigre et Dragon. La décision de tout doubler en cantonais n'est peut-être donc pas une mauvaise idée.
The Fighter's Blues (Ah Fu) est un film très émotionnel et évocateur qui mérite véritablement un gros succès.