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Femmes et Voyous
les avis de Cinemasie
1 critiques: 2.75/5
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4 critiques: 3.19/5
Ozu n'est pas un grand du film noir...
Ozu serait-il finalement un réalisateur moins "japonais" que Kurosawa ? Meme si savoir quel réalisateur est plus "japonais" que l'autre est une entreprise assez vaine (surtout que c'est le genre d'expressions héritées de stéréotypes de la critique de la Nouvelle Vague et sa ridicule oppositon Kurosawa/Mizoguchi), ce Femmes et Voyous prete le flanc et pas seulement à cause de son coté compilation des scènes à faire du film noir américain. Parce que lorsque Kurosawa fait du film noir, il emprunte narrativement et esthétiquement au polar us classique et au néoréalisme mais adapte leurs univers au contexte politique et social du Japon de son temps. Alors que mis à part quelques kimonos rien n’indique ici que l’histoire se passe au Japon et pas à Chicago. En somme, Ozu n'a pas été précurseur du cinéma populaire coréen actuel que par ses symboliques ferroviaires... La manière est par moments virtuose ou proche de l’expressionnisme mais le plus souvent jamais un film aussi rythmé à une échelle Ozu n'a paru aussi long. Meme l’aspect drame passionnel ne parvient pas à etre palpitant. L’intérêt de tout cela ? C’est touchant. Touchant de se dire qu’avant d’inventer un cadrage, une distance à l’objectif, un découpage résumant la culture de son pays Ozu ait été d’une ouverture totale au cinéma occidental jusqu’à l’imitation. En somme, c’est peut-etre dans cette oeuvrette mineure qu’on peut humaniser Ozu, se dire qu’il a comme d’autres tatonné avant de se trouver, se dire que c’est par la confrontation avec l’autre, avec l’étranger qu’il a peut-etre pu construire son cinéma si "japonais". D’autres cinéastes iront plus loin dans cette confrontation-là en allant tourner à l’étranger –Kurosawa, Oshima, Kitano-, tous revenant ensuite à un cinéma plus replié thématiquement sur l’archipel nippon, ses traditions, son histoire –le Kurosawa de la fin, Oshima avec Tabou, Kitano avec Dolls et Zatoichi-. Que l’observateur avisé de la façon dont l’influence occidentale pénétrait au Japon l’avait d’abord épousée avant de la regarder à distance. De trouver la bonne distance, une des caractéristiques d'un grand cinéaste.
Incertitudes agaçantes
Rare film de la fameuse époque du muet d'OZU, "Femmes et voyous" comptent encore parmi ses oeuvres de jeunesse fortement empreintes du cinéma américain.
Dans la droite lignée des populaires films de gangsters américains des années '30s, le cinéaste prouve son amour immodéré pour la culture occidentale par de nombreuses allusions, à commencer par les costards-cravattes et chapeaux des hommes, en passant par els talons aiguilles des femmes, les parties de billard, une consommation hallucinante de cigarettes et de bonnes parties de swing dans des clubs de danse - sans oublier par quelques scènes de boxe piteusement "mimées" par les protagonistes principaux.
L'intrigue en elle-même est typique de la production cinématographique de l'époque:un homme tiraillé entre son amour pour deux femmes, un destin et un dénouement tragiques. Si la première partie intrigue par sa (laborieuse) mise en place, la seconde sombre malheureusement dans un pathos et un ridicule involontaires. Si la tragique fin était monnaie courante, c'est avant tout le brusque changement d'attitude de l'héroïne qui déçoit, voire décrédibilise toute la première partie. D'abord ordurière et masculine maîtresse du chef de gang, elle se transforme au contact d'une jolie brin de fille fraîche et naïve en une espèce d'amoureuse transie, adepte du ménage et du tricot. Son combat à raviver l'ancienne flamme de son ex-amant semble (logiquement) vain, jusqu'à un surprenant revirement d'attitude du "viril" chef de gang, prêt à risquer un dernier coup avant de convoler en justes noces avec sa femme. Sauf qu'en toute illogisme, les deux tourtereaux décident de revenir à leur domicile, tous surpris de se faire cueillir par la force de l'ordre...Pire : la maîtresse fait des siennes sans qu'on en comprenne finalement les vraies raisons.
Seul reste la curiosité de découvrir une oeuvre de jeunesse de l'immense cinéaste par la suite et de le voir exécuter maints mouvements de caméra avant d'opter pour sa désormais mythique mise en scène austère par la suite.
Petite déception :-)
Ce Ozu-là est trop marqué par l'influence américaine.