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Father is a dog

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Bastian Meiresonne 3.75


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Chienne de vie

ATTENTION: REALISATEUR CULTE !!!
 
Lee Sang-woo fait partie de cette toute nouvelle génération de réalisateurs coréens, qui viennent finalement prendre la relève de celle, âgée maintenant, du renouveau d'il y a 15 ans…Une génération, qui doit se battre dans une industrie cinématographique cloisonnée, régie par quelques grosses maisons de distribution et le système de vedettariat, où plus grand monde n'est plus prêt à prendre des vrais risques et où la projection des œuvres plus indépendantes et de plus en plus dures…
 
Mais ces jeunes ont la chance de pouvoir recourir à un matériel vidéo hyper-efficace et – surtout – de "communiquer" par le biais de l'Internet…Lee Sang-woo, comme d'autres, ont donc fait leurs premières armes par le biais de courts autofinancés, qu'ils ont largement diffusés par le biais de youtube, facebook et constitué une vraie base de loyaux fans.
 
C'est également une nouvelle génération, qui a des choses à dire, dans un pays économique, nouveau, construit en un temps record, fragilisé par les crises économiques successives, qui a laissé pas mal de monde sur le carreau et créé des vrais nouveaux problèmes à aborder…sans parler de la menace toujours omniprésente de leur voisin coréen, qui profitent d'une nouvelle situation politique instable pour renforcer leur pression…
 
Un génération enragée, donc, qui a des choses à dire et qui a eu la chance d'avoir eu l'éducation par le biais du cinéma pour les exprimer…haut et fort. A la vue des trois films de Lee, "Tropical Manila", "My mother is a whore" et "Father is a dog" tournés en moins de 3 ans, il n'est pas étonnant d'apprendre, que c'est un ancien assistant de Kim Ki-duk, tant le ton est pareil et le thème de la violence ultra présente…mais – heureusement – Lee est également un artiste à part entière, avec ses propres thématiques et qui s'est visiblement nourri d'autres références cinématographiques pour construire son propre univers…Si bien que son dernier, "Father is a dog" est également 'lune des nombreuses œuvres indés à prolonger la représentation de la violence et de l'amener une étape plus loin…aussi bien graphique, que cérébrale…Un mélange particulièrement détonnant.
 
"Father is a dog" est aussi glauque, que le pitch sur papier pourrait le laisser sous-entendre. On entre plein pied dans une monde d'autant plus oppressant, qu'il se limite aux quatre murs d'une petite maison de ville; les quelques rares sorties ne serviront que pour des châtiments, comme laisser les trois fils des heures dans le froid et la neige pour les punir…
 
Si les trois fils sont des personnages tragico-comiques, rappelant parfois les Trois Stoogees dans leurs interactions grotesques, notamment à table, la figure du père est celui du tyran…Une caricature du patriarche poussé à l'extrême, additionnée à une vague réminiscence des hommes politiques dictatoriaux, ayant gouverné le pays pendant des décennies.
 
Un monde d'hommes, de brutes, qui se verra passablement chamboulé par l'arrivée d'une femme, très loin de l'image maternelle et protectrice, mais plutôt comme celle de la tentatrice et du déclencheur d'envies, de désirs et de "conquête"…La "femme fatale" dans tous les sens du terme, la femme fantasmée, mais dans le sens négatif…Un autre rapport avec Kim Ki-duk dans sa meilleure période ("Bad Guy", "L'île"), mais que Lee égale, voire transcende avec ce sujet…
 
En vue de ses progrès effectués de film en film, le meilleur reste encore à venir !!!


26 mars 2011
par Bastian Meiresonne


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