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Le Fantôme de Yotsuya II
les avis de Cinemasie
1 critiques: 2/5
vos avis
3 critiques: 2.33/5
Singulier mais peinant à convaincre
Que dire de cette version signée Kinoshita Keisuke du classique de kabuki Tokaido Yotsuya Kaidan? D'abord que si on la compare aux versions postérieures vus signées Kato Tai ou Nakagawa elle se distingue par sa longueur mais aussi par une plus grande ambition en terme de développement de personnages. Il s'agit d'abord d'un drame montrant comment un homme au départ bon peut progressivement se transformer en assassin. Iyemon incarne ici une figure de samourai désoeuvré, prisonnier de son destin, désirant quitter sa femme sans le pouvoir. Cette situation, un etre machiavélique va l'exploiter pour le faire chuter. Le film n'est d'ailleurs pas un kaidan eiga au sens strict. Car ici les visions de fantomes ne sont présentes que très tard dans le film et sont présentées comme les hallucinations d'un etre hanté par la culpabilité. L'interprétation d'un casting de grande classe (Uehara, Sugimura, Tanaka Kinuyo) n'a pas trop mal vieilli et la mise en scène oscille entre correct et très bon. Correct pour un service minimum de classicisme caractérisant le plus souvent la mise en scène. Et très bon pour les scènes de combats au sabre bien exécutées ou la belle fin du film. Quant au score, il se révèle trop envahissant: il fait pièce rapportée en étant à l'opposé de parti pris formels et de direction d'acteurs cherchant à éviter une surdramatisation. Enfin, le film est trop long et manque de rythme. D'où une version singulière mais pas convaincante pour autant.
PS: Note et avis portant sur les deux volets.
Ghost Buster
Seconde partie de la sage adaptation académique du réalisateur "maison" de la Shochiku, KINOSHITA Keisuke ("La Tragédie du Japon"; première adaptation de "La Ballade de Narayama").
Si l'adaptation reste dans le standard de l'époque, la relative longueur permet de surprenantes révélations et intrigues parallèles inédites par rapport aux autres versions. Véritable pivot central du film, Naosuke est une belle ordure, qui - non seulement - a poussé Iemon à tuer sa femme, mais est également à l'origine de tous ses malheurs. Ses actions se concluent dans la révélation d'une véritable manipulation diabolique assez jouissive.
En revanche, KINOSHITA choisit - lui aussi - de bâtir la légende plutôt sur le remords et la culpabilité d'Iemon, que sur de véritables apparitions fantomatiques. Rares sont donc les interventions des âmes des défunts et il filme plus largement le samouraï en train de percer l'air de son sabre, que de s'attaquer à des morts.
Pire : sans doute pour insuffler davantage de sympathie au personnage d'Iemon, KINOSHITA le filme plein de regrets et de remords; sauf que ce retournement inattendu de la psychologie de son personnage auparavant autrement plus vil et opportuniste et les maladroites accusations envers son comparse Naosuke ne sont pas très crédibles et nuisent au propre développement du personnage par rapport au premier épisode. Sans aucun doute pour reporter toute méchanceté sur le seul caractère de Naosuke et pour amadouer le spectateur de l'époque, désarçonné d'une psychologie trop mitigée d'un personnage principal, KINOSHITA sacrifie pourtant l'un des personnages clés.
En attendant des relectures autrement plus osées et innovatrices quelques années plus tard.