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The Executioner
les avis de Cinemasie
1 critiques: 3.5/5
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5 critiques: 3.05/5
Gardiens en sursis
Après Maundy Thursday, voilà un nouveau film coréen qui s'attaque au sujet épineux de la peine de mort. Mais contrairement à son prédécesseur, il préfère se mettre du point de vue des gardiens que des prisonniers. Hasard du calendrier ou bon coup de taiming, le film entre en scène pile au moment où le gouvernement sud-coréen envisage d'annuler le moratoire signé en 1998 par le président socialiste Kim Dae-jung, après l'affaire de viol et meurtre d'une jeune fille au début de l'année
(1). Finalement, c'est exactement ce qu'il se passe dans le film. Après l'arrestation d'un tueur en série, les politiques cèdent à la pression de la rue et rétablissent la peine de mort, et organisent l'exécution du tueur en question, ainsi que de deux autres détenus attendant dans le couloir de la mort depuis de nombreuses années. Plusieurs problèmes se posent tout de même à cette reprise. les installations tout d'abord : celles qui datent des années 90 marchent-elles encore ? Ensuite les gardiens de prisons qui, pour la plupart, n'ont jamais pratiqué la peine capitale. Dans la prison visitée dans le film, seul un gardien, un très vieux, a déjà exécuté des prisonniers, et en éprouve énormément de remords, dans la mesures où la plupart n'avaient pas lieu d'être (exécutions d'opposants politiques sous l'ère dictatoriale, voire d'innocents accusés à tort). Le film se concentre ainsi sur ces gardiens et leurs dilemnes face à cette décisions politique (et particulièrement lâche), et leur dure tâche d'amener eux-même les prisonniers à leur mort, sans même être formés, ou prévenus vraiment à l'avance.
Ainsi, tout un portrait psychologique de chaque gardien, suivant son expérience et sa mentalité est dressé, mélangeant la haine, le remord, l'insouciance, ou encore l'indifférence. Réalisé très sobrement, il convainc par une vraie profondeur des personnages, et un jeu sincère des acteurs, notamment Jo Jae-hyeon, qui n'en finit pas d'éblouir la pellicule. On regrettera une fin de film assez extrême qui n'apporte pas grand chose au sujet, et l'emmène dans des situations peu pertinentes. Par ailleurs, l'histoire parallèle du jeune gardien et de sa copine est assez intéressante par rapport au parallèle qu'elle instaure avec la peine capitale.
Bref, un bon film d'actualité, sur un sujet brûlant, et plutôt bien maîtrisé.
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(1)
http://www.aujourdhuilacoree.com/actualites-coree-la-coree-du-sud-va-reprendre-les-executions-capitales-1843.asp?1=1
Le poids des morts
Aucun autre pays cinématographique au pays que la Corée ne sait sans doute tirer autant parti de n'importe quel argument pour faire pleurer dans les chaumières…
Cette fois, c'est donc le prometteur réalisateur du court-métrage "Réunion", Choi Jin-ho, qui s'attaque carrément à un argument fantaisiste: Et si les autorités coréennes décidaient de relancer la peine de mort, officieusement mise en stand-by depuis 1997, mais jamais officiellement abolie…
A travers ce postulat, le scénariste de "Missing" va brosser le portrait d'une galerie de personnages, assez attachants, même si quelque peu stéréotypés au final pour multiplier les facettes et pouvoir dresser des parallèles entre vie professionnelle et vie familiale.
C'est tout de même beaucoup plus soigné, que la plupart des films coréens actuels, étrangement mature dans son approche de ce thème délicat, même si l'on n'évite l'écueil des clichés et la musique envahissante pompière en toute fin du métrage…
On en ressort avec un drôle de sentiment mixte: trop auteurisant pour être le blockbuster attendu, quelques facilités et l'absence de véritable point de vue personnel ratent également le coche du film d'auteur…Un film inclassable donc, à ranger parmi les œuvres à découvrir dans le récent cinéma coréen pas aussi excellent qu'au début des années 2000, mais qui sait évoluer avec des petites œuvres, que celles-ci, important témoignage d'un talent en devenir…
A noter, que c'est le premier film à avoir été entièrement tourné dans une prison coréenne…
Sobre
Quelques accrocs dans les émotions, peut-être dus à une sensibilité étrangère. Mais c'est un beau film sur la laideur collective - mise en valeur par celle la des décors et de la musique -, sur la lâcheté et le dégoût de soi.