presque anodin mais sincère
Parlant de la relation ambigüe qu'entretiennent deux jeune lycéens taïwanais, Eternal Sunshine évite de tomber dans le trop sentimental. Les personnages sont sobres et sincères, et malgré un certain ennui au milieu du film, on reste accroché à cette histoire qui se conclue sur une très belle scène. Bon film à voir.
Faux ami
Après un précédent "Heirloom" maîtrisé, mais clairement destiné à un maché de film d'horreur (mondial), le jeune et talentueux Leste Chen (seulement 25 ans!!!) s'attaque à du sérieux, en portant à l'écran la sulfureuse nouvelle écrite par Chi-yao Wang. Un projet ambitieux, l'histoire demandant une certaine maturité, un bon lot de sensibilité et un certain courage à aborder un sujet encore majoritairement tabou dans son pays (et de la plupart des pays asiatiques).
Pari seulement à moitié remporté: si "Eternal Summer" épate une nouvelle fois par son indéniable maîtrise technique (à commencer par un générique de toute beauté, mais qui aurait été plus adapté à un blockbuster, plutôt qu'à ce mélodrame sensible; poursuivi par un esthétisme poussé sans pour autant être clinquant; une mise en scène à fleur de peau, qui éclipse les adultes et évince la plupart d'autres personnes au fur et à mesure que l'intrigue se resserre autour du trio principal), il déçoit par une lenteur trop posée. Une fois le drame mis en place (pile au bout de 30 minutes) et ponctué d'un ultime rebondissement (pile au bout d'une heure, pour 1h36 de métrage), l'action se traîne et les situations se répètent à l'infini. Jonathan, incapable d'avouer son amour, ennuie tout le monde avec son mal-être. Réprimandes, engueulades, il est sur le point de passer aux aveux, avant qu'il ne se rétracte dans sa p'te carapace.
Le dénouement est attendu et classique et laisse – du coup – un certain regret à ce que le l'histoire n'ait pas emprunté des sentiers moins battus.
Reste le talent indéniable de Leste Chen, qui réussit à concilier une merveilleuse forme avec un certain fond et qui ne tardera à acquérir une maturité suffisante pour traiter au mieux ce genre de films – et bien d'autres encore, aucun doute là-dessus!