En dépit des rieurs...
On sait que L'Epée Assassine est l'un des films emblématiques du keiko eiga (film à thèse), genre cinématographique synchrone du développement des mouvements de gauche au Japon. Mais les 25 minutes encore préservées aujourd'hui sentent plus une certaine idée du divertissement, du spectacle total que le gauchisme. On peut raler sur les répétitions de situation jusqu'au ridicule, sur le jeu outré des acteurs meme pour du muet et sur une surexagération des mouvements des acteurs lors des combats au sabre. Mais c'est en meme cette soif de surenchère, surenchère de dramatisation, de figurants, de combats, de mouvements de corps qui donne au film son parfum de feu d'artifice ininterrompu. De meme que ces mouvements de caméra à l'énergie parfois brouillonne, ce dynamisme du montage porteurs d'une belle énergie. Quitte à flirter souvent avec le ridicule, la soif de panache est là. A défaut de cinéma champagne, ça reste du bon alcool enivrant.