Equilibre trouvé
Entre Nord et Sud, communisme et capitalisme, guerre et paix, Asie et Amérique, rêve et réalité, amour et solitude, bonheur et malheur, Oliver Stone compose une fois encore une œuvre forte sur le conflit du VietNam, conflit auquel il a pris part et qui l’a profondément marqué. La véritable force de son film est sa neutralité politique, permettant à l’histoire de se concentrer sur le destin de personnages éprouvés, ballottés ça et là par les infortunes de la vie. Durant la première partie, l’accent est mis sur les péripéties de Le Ly, jeune villageoise exilée à la ville pour tenter de survivre, et le tableau qui est fait du comportement des soldats américains n’y est guère complaisant : il sont en effet présentés comme des obsédés sexuels poussant à coup de billets verts les jeunes vietnamiennes à se prostituer, transformant ainsi la ville en un gigantesque bordel. La sœur de Le Ly est claire à ce sujet : si elle couche avec l’étranger, c’est pour tenter d’en séduire un afin qu’il la fasse sortir du pays et la ramène avec lui en Amérique… Un état d’esprit symptomatique et encore très répandu aujourd’hui dans nombre de pays pauvres où le Blanc est souvent symbole de porte de sortie.
Le Ly, elle, n’a pas choisi cette voie et essaye de survivre « honnêtement », si tant est qu’on le puisse, jusqu’au jour où elle rencontre un américain (Tommy Lee Jones) qui semble différent mais qui ne supportera pas les visions de cauchemar qu’il a dû endurer pendant des mois sur le champ de bataille. Le film, qui s’était focalisé sur le désarroi d’une vietnamienne, se concentre alors sur les souffrances intérieures d’un personnage proche de celui de Taxi Driver, victime lui aussi des méfaits, des « dommages collatéraux » de la guerre. Au deuil d’une période sombre de leur existence va succéder une reconstruction douloureuse basée sur l’amour…
Si Stone en fait parfois un peu trop, il fait souvent mouche en parlant de ce qu’il connaît avec sensibilité et justesse de ton, comme l’accueil plein de préjugés de Le Ly dans la famille de son mari américain, ou la confrontation entre Le Ly et son frère revenu du combat qui l’accuse d’avoir trahi la patrie en épousant un « ennemi ». L’interprétation de Hiep Thi Le et TL Jones y est remarquable. Un beau film donc, qui fait réfléchir tout en tenant en haleine pendant 2 heures.
Entre paradis et enfer ...
Dernier film de la trilogie vietnamienne d'Oliver Stone, 'Entre ciel et terre' est un film unique en son genre puisqu'il aborde la guerre vue par les vietnamiens. Stone nous propose ici, comme à avec 'JFK', 'Talk Radio' ou 'Tueurs nés', de voir le 'côté obscur' des Etats-Unis. Un film critique et critiqué à ajouter à la filmographie tumultueuse du réalisateur.
A aucun moment Oliver Stone ne prend partie pour l'un des deux camps. On découvre les horreurs de la guerre commises par les nord-vietnamiens et les américains, au travers du regard d'une jeune vietnamienne. Celle-ci se retrouve balottée entre l'amour d'un soldat américain (le ciel ?) et le pays qui l'a vu naitre (la terre ?)
On se rend compte à chacun de ses plans qu'Oliver Stone a gardé la guerre du vietnamn quelque part enfoui au fond de son esprit et de son coeur. Ce film, au même titre que 'Platoon' et 'Né un 4 juillet', est une sorte d'exorcisme des horreurs vécues par Oliver Stone, ainsi qu'un défouloir contre les Etats-Unis.
Le résultat est un film à la fois choquant, pour la violence physique et morale que nous montre le réalisateur, et émouvant surtout grace à l'interpretation exceptionelle de Tommy Lee Jones et de Hiep Thi Le. Un film dramatique cruel et intense à avoir dans sa vidéotheque
10 février 2002
par
Loudo
Entre l'amour et son pays
Histoire d'amour déchirant, le combat de deux êtres qui s'aiment, et les désillusions. Une jeune femme qui doit choisir entre l'amour d'un soldat américain ou le respect de sa famille. Toute cette histoire retrace les illusions perdues de cette jeune viêtnamienne, rejettée par sa famille (sa mère surtout) et la culture de son mari. Emouvant