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Eli, Eli, Lema Sabachthani?

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3/5

vos avis

15 critiques: 3.77/5

visiteurnote
Bama Dillert 5
ultima 5
Samehada 5
Toxicguineapig 4.75
Félicien 4.5
Pikul 4.25
Antaeus 4
geez 4
Epikt 3.75
Dooliblog 3.5
Mounir 2.75
cityhunter 2.25
Inoran 2
tu0r 1.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Eli, Eli, Lema Sabachtani? Ouais ouais, à tes souhaits !

Sous ce titre obscur se cachent les dernières paroles prononcées par le Christ sur la croix : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ?" Cela suffit en soi à attirer ma curiosité. Quand j'apprends que le rôle principal est incarné par Tadanobu Asano, acteur exemplaire d'un cinéma souvent décalé et avant-gardiste, là je me dis que je vais passer un excellent moment. Puis mon coeur bat la chamade en apprenant la présence de l'égérie du cinéma japonais indépendant, l'angélique Aoi Miyazaki. Oh non, Dieu ne m'a pas abandonné. Ce film m'était destiné. Mais qui a eu cette si brillante idée de réunir ce casting de rêve derrière cette histoire semblant si démentielle ? Ni plus ni moins que le père du sublime Eureka, Shinji Aoyama, celui-là même qui permit au monde entier de découvrir cette actrice si jeune et pourtant déjà si fascinante... Aoi Miyazaki ! J'aurais bien aimé en dire autant pour Tadanobu Asano qui a aussi tourné dans l'un de ses précédents films, Helpless, mais je n'ai pas encore eu la chance de le voir. Mais je vous arrête tout de suite. Car derrière tout cet engouement dont je fais preuve se cache une triste réalité : ce film m'étant destiné, il y a de fortes chances qu'il ne représente pas le moindre intérêt à vos yeux ! Histoire de barges, musique de barges et acteurs fêtiches : voilà ma sainte trinité. Shinji Aoyama, même s'il fait un peu trainer son film en longueur, aura réussi à montrer le son en images par l'intermédiaire d'un Asano en capteur de sons de l'extrême (rappelons que c'est Asano qui a lui-même joué toutes les parties sonores expérimentales). Voir Asano déborder d'inventivité pour arriver à extraire le son d'un objet ou d'un ensemble d'objets est un bonheur qui ravira tous les amateurs de musiques expérimentales. Aoi Miyazaki à l'opposé, apparaîtra pour la première fois à l'écran telle une pierre précieuse fragile et parfaite. L'Ordre (Miyazaki) qui s'oppose au Chaos (Asano). Ce même chaos représentera pourtant le seul espoir de rétablir l'ordre et ainsi d'harmoniser la force de ce monde (Non non, on n'est pas dans Star Wars, je vous rassure). "Le monde est saturé de sons !" Réplique emblématique de RahXephon, anime culte à l'histoire incroyable (des sons pour accorder et synchroniser le monde) pourrait aussi convenir à ma tentative de description du film. Le chaos sonore comme ultime remède contre le virus du suicide ? Une hystérie saturée de watts, une vague déferlante de bruits orchestrée par un Tadanobu Asano possédé, se lâchant comme rarement on aura pu le voir à part peut-être dans le cyberpunk sous adrénaline Electric Dragon 80000V, où déjà il triturait de manière viscéralement orgasmique sa guitare. Asano, lui, figure quasi mystique de la dépression sur pellicule, comme guérisseur du mal être viral des gens ? Asano en ange gardien, sauveur de cette autre icône cinématographique du malaise et de la solitude, la déesse au visage pur et triste répondant au doux nom d'Aoi Miyazaki ? Mais les mots me manquent pour exprimer l'émotion que cette seule idée procure en moi ! Cette scène si fabuleuse où Aoi Miyazaki les yeux bandés, au centre sur sa "table d'opération", une vaste prairie, entourée par quatre enceintes de plusieurs milliers de watts, reçoit des mains du chirurgien sonore Tadanobu Asano, en transe, cette avalanche de saturations salvatrices allant jusqu'à déformer l'image, constitue l'une des scènes les plus puissantes (dans tous les sens du terme) que j'aie pu voir dans un film. Pour une seule scène comme celle-là, je serais prêt à endurer des centaines d'heures de tous les pires navets de la création. La note que je lui ai mise ne signifie rien. Il pourrait avoir tous les défauts du monde, dans mon coeur il mérite la note maximale. Eli, Eli, Lema Sabachtani? est le film que j'attendais. D'ailleurs, Eli n'est pas un film. Eli n'est que folie pure. Je vous l'avais bien dit qu'il m'était destiné.

09 mars 2007
par ultima


God is dead and no one cares.

Aoyama Shinji, cinéaste aussi vite adulé qu'oublié par la critique, est encore capable de coups d'éclats, comme cet "Eli, Eli, Lema Sabachthani", film précieux et d'un riche apport sensoriel, sans se vouloir immense dans sa durée. Le pitch d'anticipation grotesque fait penser à du Tsai Ming-Liang ; la mise en scène, à du sous-Tarkovski. Dans "Eli, Eli, Lema Sabachthani", tout est précis, calibré au millimètre (éclairages, mouvements d'appareil, cadrages), jusqu'à ce que l'ensemble trop arty soit mis en branIe, déstabilisé par Asano Tadanobu, dans une catharsis folle, un périlleux exercice musical (?) et cinématographique - combinaison de figures de style (ralentis/accélérés, flashbacks, etc) aujourd'hui désaffectées - dont l'intensité et le lyrisme enchantent les sens.

10 septembre 2006
par Antaeus


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