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Eijanaika

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les avis de Cinemasie

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10 critiques: 3.67/5



Ordell Robbie 4 un spectacle total
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un spectacle total

Avec Eijanaika, Imamura réussit à se réapproprier le film historique. Tout d'abord, le début du Meiji a beaucoup de points communs avec l'après-guerre durant lequel Imamura a grandi: ce sont des périodes de confusion, d'instabilité politique, de règne du matérialisme et de perte de repères et de plus on retrouve dans les deux cas un début d'occidentalisation du Japon du fait de l'arrivée des Américains. Ensuite, Imamura va s'attacher à montrer la révolte contre l'ordre établi en se concentrant sur les personnages à la marge (monde de la prostitution et des spectacles de rue) car ce sont les personnages que son cinéma a toujours affectionné et ceux qu'il a connus durant la période où il vivait du marché noir. Ce choix est pertinent car, à l'instar de l'après-guerre, cette période se caractérise aussi par de forts liens entre une partie du milieu politique et des gens en marge pour des raisons intéréssées. Le film décrit d'ailleurs la chute des codes d'honneur chez des samourais devenus mercenaires, les tentatives de récupération de la révolte par les réformistes du régime qui ne se doutent pas que le shogun veut la réprimer.

Surtout, Imamura va s'attacher à montrer la force de caractère des femmes durant une période trouble: la femme de Genji ne se soumet pas aux décisions de son mari (refus d'embarquer pour les Etats-Unis) et elle incarnera tout au long du film une insoumission festive (SPOILERS spectacle de danse dont la chanson-titre deviendra l'hymne de la révolte du peuple, final où elle urinera en public pour braver la garde du shogun et où malgré sa lassitude elle continuera la lutte contre le régime en place SPOILERS). Elle représente également la volonté passionnée et impose à son mari tous ses désirs sexuels. Dans le film, les rapports homme/femme sont présentés comme des rapports de force, rapports où la femme est force de vitalité.

La mise en scène est classique mais sa photographie est très crue, très réaliste tandis qu'un grand nombre de scènes se situent dans une obscurité quasi-totale. Imamura n'oublie pas les passages obligés du film historique: meurtres, complots, émeutes et ces scènes sont brillament exécutées. Son autre apport personnel est l'aspect baroque de certaines scènes: l'arrivée de l'éléphant des Indes, les spectacles de cancan commentant la révolte en marche, les émeutes finales où la joie insouciante et la prostestation provocatrice parce que non-violente des femmes explose. SPOILERS Dans les scènes finales, malgré l'échec de la révolte, on sent que quelque chose vacille (la garde du régime hésitera longtemps avant de tirer sur des émeutiers pacifistes). C'est ce que confirmera le texte final qui montrera que le combat de la femme de Genji n'était pas vain vu que le shogun chutera finalement, faisant entrer le Japon dans l'ère de la civilisation industrielle. On peut néanmoins apporter quelques bémols. Même si le film est une tentative de réintégrer le peuple, la marge, les oubliés de l'histoire aux grands changements historiques du Japon, Imamura demeure sceptique vis à vis de la modernisation. On sent bien que l'empathie du cinéaste va vers les figures de ce Japon paysan en voie de désertion durant la période historique du film. FIN SPOILERS

Entre temps, Imamura nous aura offert une beau spectacle et un hymne à l'insoumission des femmes.



18 mars 2002
par Ordell Robbie


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