Une adaptation HK de Crying Freeman proposant quelques combats originaux même si peu nombreux. Un film au final assez divertissant mais distillant une ambiance curieuse, l'intrigue donnant l'impression d'être écrite au jour le jour sans cohérence particulière et accumulant les changements de tons.
L'arme à l'œil
Adaptation cantonnaise du manga de
Kazuo Koike qui ne se prend pas du tout au serieux. Tout va très vite et on ne comprend pas grand chose si on ne connait pas le manga (voir même le film de
Gans). Dommage aussi que l'acteur interpretant le freeman ne soit pas aussi charismatique qu'un
Mark Dacascos par exemple. Mais bon, la présence de
Maggie Cheung pallie le reste
. Par contre au niveau des combats, il y a à boire et à manger. Le chorégraphe
Yuen Tak ayant déjà fait un surperbe boulot sur
Iron Angel 2 nous livre là des combats certes ultra découpés mais diablement dynamiques et efficaces.
Plaisir coupable
Autant être prévenu de suite : il s'agit ici d'une très, très lointaine adaptation du manga original (entendez par là, que les hongkongais n'ont pas vraiment dû tenter d'acquérir les droits), plutôt soucieux de coller à la demande du marché local et de présenter un folklorique mélange des genres à base de pléthore de combats câblés. Le principal plaisir (coupable) du spectateur averti consiste donc à retrouver le film en une copie superbement restaurée (pour les fans), de se payer une franche rigolade en replongeant avec délice dans les méandres des farfelues productions du début des années '90s (pour les connaisseurs) ou d'assister totalement médusé à un joli foutoir bordélique (pour les amateurs). Il ne faut donc surtout pas prendre cette production au premier degré, ne pas tenter de démêler une quelconque logique dans l'ordre des choses (des personnages apparaissant et disparaissant au gré du récit), de préférer rire devant quelques répliques instantanément cultes ("T'es un méchant, tu lui tires dans le dos !", "Ouais, mais je peux aussi lui tirer devant" et de loger une balle dans la poitrine).
Le drôle de choix du comique Sami Hui dans le rôle principal n'a été motivé que par le refus des producteurs d'embaucher Andy Lau (ou Yuen Biao) à sa (curieuse) place; au moins assure-t-il relativement bien dans les nombreux moments comiques totalement nonsensiques. Si Clarence FORD est surtout connu pour avoir réalisé de pires productions, "Dragon from Russia" s'en sort plutôt bien, ne laissant pas une seule seconde de répit à son audience et proposant de très nombreux combats - parfois même réussis ! Le mélange des genres est tout particulièrement réussi lors du long passage de l'entraînement de l'assassin, rappelant l'âge d'or des kung fu comedies.
Enfin, quel délice que de ne revoir Maggie Cheung dans un de ses rôles typiques de ses débuts - à mille lieues des films pour lesquels elle est consacrée de nos jours.
completement speedé
Des scenes d'action remarquables entrecoupées de séquences d'humour ou de dialogues idiots,c'est dommage de jouer délibérément la carte de la légèreté.Sam HUI est toutefois exemplaire (gros coup de vieux depuis les aces go places)
Adaptation libre de "crying freeman", mais au rythme trépidant et aux chorégraphies splendides.
En effet, quand on a vu le "crying freeman" de gans et qu'on sait qu'il s'agit d'une réplique presque identique au premier épisode du manga, on a un peu de mal à trouver des ressemblances ici, à part dans le dernier tiers.
Il est clair que le film devait être plus long, car le récit est assez embrouillé, et les motivations des différents protagonistes ne sont pas toujours très claires. Cependant, ce manque de cohérence réelle dans l'histoire (certains personnages disapraissent et réapparaissent sans qu'on sache pourquoi) est comblée par un rythme d'enfer (pour un oui ou pour un non les personnages se battent, même quand ils pourraient éviter le combat), et surtout les splendides chorégraphies de Yuen Tak. Il y a en effet beaucoup de combats, mais aucun ne se ressemble réellement, la variété est réellement au rendez vous, utilisation d'environnement, combats aux nunchakus (très très réussi). La plupart du temps, il s'agit de duels.
L'utilisation de cables est assez importante, tout en servant un style plutôt réaliste (combat de rue) plutôt que des acrobaties à la "il etait une fois en chine" ou "fong sai yuk".
Dommage que les combats soient plutôt courts dans l'ensemble (surtout le final) mais vu le niveau exceptionnel de l'ensemble, ne boudons pas notre plaisir.
On peut se demander l'intérêt de prendre Sam Hui dans le rôle principal, sachant qu'il est doublé pour quasiment tous ses mouvements (et que c'est la plupart du temps plus que flagrant). D'autant qu'il aurait été plus intelligent de donner le rôle à Sam Wong (police story 3, super cop 2), qui n'apparait que le temps d'un combat malgré ses compétences (je soupçonne qu'il soit la doublue de Hui).
On retrouve avec plaisir Yuen Tak acteur pour deux rôles plutôt différents, même si on remarque que lors d'une scène dans un train, son personnage est joué par yuen wah soudainement!
Maggie Cheung joue une fois de plus la potiche de service, dans une sorte d'adaptation du personnage d'emu o'hara, Nina Li ne sert pas à grand chose, et Carrie Ng.....
En bref, pas un film d'intellectuel, mais un divertissement de qualité, bourré d'action et d'expérimentations de montage (qui ne rendent pas l'action illisible) qui mérite le visionnage!