Coup de pied rotatif à la verticale de l’été
Pas de
Lorenzo Lamas en guise de rebelle mais un Nguyen et ses grandes jambes qui lattent tout aussi bien. Sinon mieux. En gros, c’est le bon côté du film : ses coups de lattes et quelques prises rigolotes parce que pour le reste, pfiouuu… le Vietnam a du boulot pour copier la Corée en matière de nationalisme kaboum réunificateur. La formule est connue pourtant : faut d’la zicmu pompière, pas un truc lent monocorde soporifique tout du long. Et qu’est ce que c’est que cette idée de vouloir ménager tout le monde là-dedans ? !
Le « rebel » - ah que
Johnny NGUYEN Tri ! - le devient pour les beaux yeux d’une activiste capturée. C’est ce qu’on nous dit en tout cas parce que le sieur Nguyen - que nous appellerons N1 pour plus de commodités - joue mieux des guiboles que du registre facial. En ce qui concerne le grand écart, facial également, il est à noter qu’il est absent du métrage et n’est évoqué ici que pour ce jeu de mot facile. N2, le
Dustin Nguyen de
21 Jump Streets, est le traître de service, que l’on comprend parce qu’il a beaucoup souffert à cause d’une sombre histoire avec sa mère et… « I said jump ! C’est quoi ce foutoir ? » Un traître est un traître, ça n’est pas un gamin influençable de huit ans notre vilain. Et puis voici venir notre beau pays colonisateur, la France, vrai méchant de service (comme dans
David Crockett !) qui, quand elle n’oublie pas de très mal parler la france ou fouette l’autochtone pour passer le temps, se voit valorisée par ses opposants.
« La France a aussi apporté de bonnes choses au pays, faut r’connaître » nous sort de but en blanc la belle activiste jouée par
NGÔ Thành Vân lors du passage mélo au clair de lune obligé de la chose. N3,
NGUYEN Chánh Trực, le réalisateur, s’en sort très correctement, plus que ça même dans les bonnes scènes d’action du film, aidé d’ailleurs par une très chouette photo et des zolis décors, mais le tout manque d’engouement, manque paradoxalement de ce nationalisme primaire viscéral qui nous ferait devenir vietnamien pendant 1h40, de cet esprit militaire communicatif d’un
2009 Lost Memories aux nombreux points communs. La faute, un peu quand même aussi, à N1, bien joli mais qui n’a, malgré ses cheveux gominés et ses fringues blanches très « cool attitude », aucun charisme. Avec sa coupe de cheveux longs N2 évoque quant à lui plus les années 90 que 20 – « I said jump ! Un gros bond dans le temps là ! » -, ce qui nous donne ce « N1+N2+N3+Nn+XX » franchement correct dans ses scènes bourrins mais tout aussi franchement naze le reste du temps. I said dommage, j’en attendais un petit peu plus qu’un bis tout juste sympatoche de celui-là.
Histoire coloniale à la sauce kung-fu
Ce drame historique agrémenté de scènes d'arts martiaux a fait un tabac au Viêtnam, et sort bientôt aux Etats-Unis.
Son réalisateur a grandi et étudié aux Etats-Unis mais il est d'origine viêtnamienne, le film est donc parfois présenté abusivement comme "viêtnamien", ce qui n'est pas vraiment exact - les locuteurs de viêtnamiens s'insurgent d'ailleurs de la prononciation des dialogues en viêtnamien par l'acteur Johnny Nguyen, et en tant que Français on sourit beaucoup quand ce sont les "Français" qui parlent.
Mis à part ces questions nationales (les problèmes de prononciation sont quand même un frein pour adhérer à l'histoire, mais passons),
The Rebel est un agréable drame d'action, avec une intrigue limpide, inspirée de l'histoire du propre grand-père du réalisateur, et une mise en scène simple et efficace.
La "rébellion" a pour cause l'amour, la romance entre les deux héros individualise donc l'histoire collective de la résistance contre le gouvernement colonial. Le contexte historique est peint à grands traits, et le scénario souligne notamment l'importance de l'utilisation des Viêtnamiens par les Français - les collaborateurs indigènes étant indispensables au maintien de l'oppression. Sur cet arrière-plan historique se greffe de manière plus ou moins fluide deux sortes de conventions, celles de la romance et celle du film d'arts martiaux, ingrédients indispensables à la réalisation d'un film à succès. La scène d'amour gagne en intensité grâce à l'urgence et le danger de la situation (les balafres et éraflures de la fille sont là aussi pour les rappeler). Pour les arts martiaux, pas de grands combats collectifs ni de mise en scène trépidante, mais quelques duels très réussis, avec des étranglements entre les deux jambes impressionnants - surtout quand on apprend que l'actrice n'a suivi qu'un entraînement d'arts martiaux de trois mois pour jouer le film. Mais cette simplicité de la mise en scène est revendiquée par le réalisateur, qui en fait une question de principe, déclarant que la caméra unique est en quelque sorte un gage de vérité du point de vue - s'opposant en cela au montage rapide des films hong-kongais, qui fabriquent en quelque sorte le combat dans le montage même (Nguyen se place ainsi implicitement du côté des cinéastes Américains, selon la dichotomie dégagée par Astec dans son article
L'asiatisation du cinéma d'action occidental (fr) ). Reste que la scène finale de libération des prisonniers par eux-mêmes à coup de poings et de pieds est très réussie.
En ce qui concerne l'interprétation, outre le problème de prononciation du viêtnamien et du français, l'acteur chevelu qui joue l'agent pro-français est assez peu crédible, il surjoue tout et pourrait figurer dans n'importe quel film d'action sans que son jeu soit modifié d'un iota. Johnny Nguyen, membre de l'équipe américaine de kung-fu de son état, est un peu juste comme acteur mais quand il agit au lieu de parler, ça va (en plus il est très beau). L'actrice Thanh Van Ngo incarne par contre très bien l'héroïne fougueuse et sachant se battre.
Un film tout à fait regardable dans l'ensemble donc, mais pas le grand film historique dont le réalisateur rêvait - même s'il souligne qu'il s'est bien documenté ("j'ai lu sept livres pour écrire le scénario", précise-t-il un peu naïvement).
Globalement le film est plus un drame qu'un film d'action, contrairement à ce que pouvais faire penser la bande annonce.
Les scènes d'action sont d'une bonne qualité, dans un style thailandais qu'on aurait voulu plus original mais bien efficace.
Les qualités visuelles sont bien là, bref avec plus d'action et quelques défauts en moins (lyrisme parfois trop grand), on aurait un chef d'oeuvre. Pour moi THE REBEL est un bon film, je pense qu'il faut le voir et j'espère que son réalisateur reviendra avec un nouveau film encore meilleur.
Petite déception.
Quand on attend beaucoup d'un film, la déception est souvent au rendez vous, et c'est le cas ici. La bande annonce promettait beaucoup, plus que ce qu'on nous donne.
Pourtant, "The rebel" est un divertissement très plaisant, qu'on a envie d'aimer, tant la sincérité du projet est palpable.
L'histoire d'abord, plutôt atypique pour un film d'arts martiaux, et le déroulement, pas si trépidant qu'on aurait pu le croire, font de cette oeuvre un film d'aventures plus q'un film d'action. Malheureusement, le souffle épique promis et pressenti dans le trailer est absent du métrage, la faute peut être à un acteur principal qui fait de son mieux mais qui n'a pas les qualités nécessaires pour rendre son personnage intéressant. Dustin Nguyen, rescapé de "21 jump street", est par contre excellent dans son rôle de principal opposant, même si ses qualités arhlétiques ne sont pas réellement prouvées.
Pourtant, la technique cinématographique est appréciable, la réalisation maitrisée, la photographie splendide, le montage ingénieux... La musique est cependant moins prenante que celle de la bande annonce.
Les combats malheureusement, sont plutôt fades. Ils ne laissent aucun souvenirs. Pas assez brutaux, pas assez chorégraphiés, ils sont la grande déception du film. Pourtant Johnny Nguyen avait beaucoup à nous offrir de ce côté là. Mais en l'absence d'un chorégraphe digne de ce nom, difficile de faire des miracles, et seul le final surnage, tout en restant plutôt banal. Mis à part quelques coups de pieds acrobatiques de toute beauté, pas grand chose à signaler.
"The rebel" est donc un film qui respire la sincérité, original, et appréciable, mais décevant au vue de qu'on était en droit d'attendre. Gageons qu'il s'agit d'un coup d'essai et que le Vietnam s'entraîne avant de devenir le nouvel el dorado du cinéma d'action.
PS: Dustin Nguyen a confié son projet à venir, un western martial appelé "monk on fire" où les motos remplacent les chevaux....
Passages niais, personnages tailles a la serpe et psychologie au raz des paquerettes... ce film vietnamien a de gros relents de production Besson. Alors cata? Pas tout a fait grace aux bonnes scenes d'action qui viennent relever l'interet. En clair, faut pas venir chercher autre chose que de la mechante castagne dans ce film pas finaud. C'est bien que le Viet Nam veuille se faire une place dans le cine d'action, mais pour qui le cine viet etait synonyme de sensibilite a la Tran Ahn Hung, c'est dur a encaisser.
Rebel Ion
Toute qualité du produit mis à part, "The Rebel" est une date importante dans l'actuel cinéma vietnamien. Aussi peu vietnamien, que ne l'étaient les "Trois saisons" ou les films de Tran Anh Hung, le film se distingue par sa volonté de jeunes expatriés ou de descendants de vietnamiens de profiter de "l'ouverture des frontières" suite à l'autorisation d'ouvrir le cinéma à des sociétés privées et de permettre à des sociétés étrangères d'investir dans les productions locales. "The Rebel" est un film 100 % américain, financé avec des fonds américains, avec une casting majoritairement vietnamien (sauf l'actrice principale, une mannequin célèbre) et qui s'est déjà vendu aux américains (Weinstein). Si l'on veut pousser le vice, on peut même se demander dans quelle mesure ce "retour au pays" de Johnny Nguyen est sincère et l'investissement calculé; sachant surtout que son oncle est en train de construire un véritable petit empire de studio, dont els premiers films avaient pour tête d'affiche…son neveu Johnny. Le cinéma est un business…
En revanche, de telles initiatives sont bien évidemment salutaires. Le cinéma vietnamien est pour l'instant quasi inexistant – du moins sur une carte internationale et "The Rebel" aura très certainement profité aux locaux dans l'apport de nouvelles infrastructures et – surtout – connaissances dans la manière de faire; le succès local donnera confiance à d'autres investisseurs locaux et étrangers d'investir (même si – malgré son grand succès – le budget initial de 3 millions de dollars aura été loin d'être rentabilisé sur le seul territoire vietnamien) et un éventuel succès international (qui ne s'est pas encore traduit avec peu de ventes à l'étranger du film et une circulation très restreinte dans les festivals internationaux) permettra d'attirer l'attention du monde sur le Vietnam.
Que reste-t-il du film ? "The Rebel" est loin du naufrage craint. Les combats sont très bons, l'histoire un brin plus étoffé que d'habitude dans ce genre de productions (même si les ficelles sont particulièrement grosses et les français vraiment très méchants et caricaturaux) et le film tire vraiment son épingle des locations, décors et costumes, même si ça manque d'inserts des magnifiques paysages. On en est loin de la fresque historique annoncée, Johnny Nguyen n'est malheureusement pas le meilleur comédien sur terre et les fanas de films de baston seront sans doute agacés par els longues plages dialoguées et dénuées d'action.
Le premier en son genre – ne manque plus qu'à transformer l'essai pour des productions à venir, que l'on souhaitera nombreuses. Le Vietnam reste un pays largement invisible à nos yeux, des nombreux talents ne demandent qu'à être formés pour pouvoir s'exprimer et il y a un véritable vivier de jeunes talents martiaux prêts à concurrencer le thaïs dans le domaine de l'action actuel…