Auteur branché, mais ennui assuré
Suite officieuse de Still Life, Dong délaisse pour sa part la fiction au profit du documentaire. JZK suit au jour le jour le travail d’un peintre chinois d’abord dans la région des 3 Gorges, puis à Bangkok. Comme souvent chez le cinéaste, il donne à voir des images précieuses d’un continent lointain et en pleine mutation économique.
Mais le dilettantisme de son propos et de sa mise en scène finissent toujours par le rattraper. Quel est son degré de proximité avec ce peintre ? Pourquoi l’avoir choisi, lui ? Pourquoi l’abandonner subitement pour suivre une jolie fille dans les rues de la capitale thaïlandaise et filmer les taxis et tuk-tuk qui pullulent ? Un mystère toujours pas résolu…
film d'ambiance
ce documentaire doit etre absolument relié au film STILL LIFE, certes, mais un fois de plus je me trouve devant une oeuvre de JIA Zhang ke au sujet intéressant, mais échouant inévitablement car ce que montre ce mec est bien souvent soporifique. Apparemment JIA ne connait pas l'outil montage, ou a très peur de s'en servir, et en plus de ça on a l'impression qu'il filme à tout bout de champ, sans véritable propos construit derrière.
avec DONG, on est donc dans le même univers que STILL LIFE, la thailande en plus, mais c'est surtout le même vide intellectuel. Parfois on se laisse emporter dans l'ambiance de ces plans hypnotiques, parfois on décroche totalement, en tous cas DONG ne me fera toujours pas changer d'avis sur son réalisateur, il ne structure pas son propos, manque de pertinence et de force, un peu comme la dernière partie de "A L'OUEST DES RAILS", qui s'enlisait un peu après deux épisodes réussis.
Je regrette que JIA choisisse à chaque fois des thèmes intéressants, et que ces thèmes perdent beaucoup de leur intéret dans les oeuvres proposées.
Hé-las
Œuvre indissociable avec le long-métrage "Still Life" tourné dix jours après les débuts de prises de vue de ce documentaire.
Sur demande expresse de l'artiste contemporain Liu Xia-dong (le premier à avoir brossé des portraits de ses contemporains et largement associé au milieu cinématographique indépendant chinois en apparaissant notamment dans "The Days" et en ayant assuré la direction artistique de "Beijing Bastards"), Jia Zhang-Ke suit l'artiste tout d'abord dans la vallée des "Trois Gorges", puis à Bangkok (il y faisait plus chaud que dans la Chine à l'époque du tournage hivernal et les femmes y sont plus "dénudées" qu'en Chine).
Aux deux endroits, Liu peint un "quintych", une œuvre d'art constituée de cinq grandes toiles, dans le premier lieu, l'artiste représente onze ouvriers; au second plusieurs filles.
Le peintre dit se focaliser uniquement sur l'être humain en lui-même, peu importe ses environs – exactement le cinéma de Jia, sauf que ce dernier ne peut ne pas se laisser envahir par la grandeur de la Nature. Soit la vallée des "Trois Gorges", premier lieu touristique de Chine, mais également futur plus grand barrage (les travaux sont dits s'arrêter en 2008) au monde, dont la construction débutée en 1993 a d'ores et déjà nécessite la "délocalisation" de près de 1,4 millions d'habitants…
Le drame survenant durant le tournage est le fruit du pur hasard et la décision du peintre d'aller apporter affaires et dernières photos du défunt une décision sur le vif; de même que le drame de l'une des femmes en Thaïlande.
Intéressant est surtout l'interaction entre ce documentaire et le long-métrage, l'un empruntant à l'autre plusieurs plans identiques et des intervenants du documentaire devenant des acteurs dans l'œuvre de fiction.
Au-delà du portrait de l'artiste, Jia tente de résumer l'extrême lassitude (personnelle?) généralisée en Asie d'une génération se crevant au travail…pour quoi? Il multiplie ainsi les plans de Liu dormant un peu partout.
Passionnant opposé au long-métrage, le documentaire s'étire un peu trop en longueur et perd en qualité durant la seconde partie.