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Dog Bite Dog

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les avis de Cinemasie

10 critiques: 2.6/5

vos avis

41 critiques: 3.24/5



Arno Ching-wan 4 Un hot dog sauce ketchup svp
Junta 4 Espèce de vieux chien d'la casse !!!
François 4
Elise 4 Superbe interprétation d'Edison Chen, noirceur glauque, et ambiance oppressante
Ghost Dog 3.5 Désespéré
Anel 3
Astec 2.75 Aboie, mais ne mord pas
Sonatine 1.75 Timide Wouaf Wouaf ...
Ordell Robbie 1.5 Direction d'acteurs inégale, noirceur poseuse et artifices stylistiques.
Aurélien 1 Construit avec la surenchère pour seule matière
Xavier Chanoine 0.5 Traite son sujet avec une immonde complaisance
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Un hot dog sauce ketchup svp

Le monde est un chenil bruyant rempli de clebs tarés, des bêtes bavant de rage sur le bitume pour mieux le contaminer. Des impressionnantes mimiques animales d'Edison Chen à la patte blessée de sa femelle sur le point de mettre bas, du cabotinage de Sam Lee aux exécutions sommaires du bourreau indifférent aux prières d'un énième bâtard qu'il s'apprête à piquer : tout dans ce film respire le sale chien mouillé.

La photo, volontairement crade, nous donne l’impression de découvrir les recoins d'une poubelle géante, d'assister à une quête pathétique d’os à ronger. On imagine parfaitement l'une de ces bêtes se tordant le cou pour atteindre son trésor, tout au fond, la caisse de résonance relayant les jappements incessants de cette crevure en vadrouille n’ayant qu’une idée en tête : survivre. Survivre sur cette terre malade ravagée par une jaunisse virulente, le jaune du croc usé d'une vieille carne errante. Mourante.

Pour illustrer cette ambiance refoulant grave de la gueule, Soi Cheng use d'effets de style particulièrement novateurs et d’un scénario à la croisée des chemins de ceux de deux films: le coréen Shiri pour l’importation d’un assassin éduqué à la dure dans un autre pays, et l'international Danny the Dog pour la description de l’outil docile d’opportunistes odieux. Notre chien du jour vient du Cambodge, mais, n'ayant pas eu la chance de figurer au casting de Holy Lola, se voit recruté gamin pour se fritter à mort avec d’autres de son âge dans des combats clandestins. Ces flash backs nous montrent une enfance qui ne lui laissera pas que des séquelles de teckel, un passé rendant presque touchant ce mec à la cruauté inexcusable.

On n’avait pas vu de film aussi désespéré depuis le On the run d'Alfred Cheung. Dog btie Dog est un film à l’ultra violence choquante, dont les personnages à l'agonie semblent tous bons pour l’euthanasie. A cette folie tourbillonnante de trouver son point culminant lors d’un final grotesque, aussi dégueulasse qu’assumant pleinement la conclusion de cette approche barbare - mais aucunement martiale - de notre part animale. Malsain, certes, mais assurément virtuose.




05 octobre 2006
par Arno Ching-wan




Espèce de vieux chien d'la casse !!!

Commençons par l'essentiel, le fait qu'un film comme Dog B.I.T.E Dog sorte en 2006 à HK fait extrêmement plaisir à voir. En effet, la CatIII telle que nous l'entendons étant morte et enterrée depuis quelques années déjà (là je ne parle pas des films de touche pipi de Sophie, Grace et consorts -quoique même elles ne tournent plus...-) voir débouler ce film, avec tous ses excès assumés, réchauffe le coeur des fans bourrins (voir déviants) que nous sommes. Le plus important pour juger ce film c'est de le prendre pour ce qu'il est (une CatIII moderne décomplexée), et pas d'essayer de le faire passer pour ce qu'il n'est pas (tout autre style !).

Dans les années 90 presque tous les acteurs reconnus aujourd'hui pour leur talent sont passés par la case CatIII, cette initiation leur permettait en général de s'affranchir des rôles traditionnels et ainsi développer leur jeu d'acteur, souvent dans l'excès. De nos jours ce n'est malheureusement plus cas, sauf pour Sam LEE Chan-Sam et Edison CHEN Koon-Hei qui ont décidé ici de sauter le pas. À ce titre certains passages du début du film entre LAM Suet et Sam Lee en témoignent : Suet représentant la vieille génération explique à la nouvelle génération comment se tenir et rester à sa place (la génération X ?? celle qui n'a peur de rien ?? voir les incroyables bonus du dvd français de Gen X Cops ) représentée par Lee, mais celle-ci a choisi de se lâcher. Celui qui reflète le mieux cette volonté d'émancipation c'est évidemment Edisen Chen, d'habitude fade, qui explose l'écran dans son rôle de tueur khmer ! Il est transformé. L'interprétation est clairement un des points forts du film même si Sam Lee ne peut s'empêcher de cabotiner par moment, son rôle étant toujours à la limite c'était plus fort que lui.

L'histoire, basique, est dans l'ensemble bien tenue. Certains rebondissements sont bien évidemment tirés par les cheveux et le métrage a du mal à se finir (mais quelle fin !!). Les passages concernant le père de Sam Lee auraient aussi pu être squizzés au montage ; l'ensemble ne s'en serait pas plus mal porté.

La réalisation de Soi Cheng, chiadée au possible est un régal permanent pour la rétine ; les réalisateurs hong-kongais savent décidément mettre magnifiquement en valeur leur ville de nuit. Musicalement parlant le décalage tenté n'est pas spécialement réussi, on pardonnera cette faute de goût grâce à des bruitages plus que convaincants composés de grognements et d'aboiements mixés qui accompagnent certains affrontements ; cet effet de style renforçant le côté animal des 2 protagonistes principaux. Comme d'habitude, on a également droit à la petite chanson de canto-pop (ici en anglais, dont une reprise de la chanson "You are my Sunshine"...), et vu que Soi Cheng a décidé d'être généreux il nous offre une double ration histoire qu'on soit rassasié jusqu'à la gueule. Comme petit défaut on peut également cité la partie khmer. C'est bien de faire parler les autochtones dans leur langue d'origine, ça renforce la crédibilité de ces séquences, seulement leur accent cambodgien est tout bonnement incompréhensible pour tout bon khmer qui se respecte... mais bon ceci est un détail :-)

Ce film nous permet d'espérer un nouvel engouement pour le genre endormi depuis trop longtemps. En tout cas Dog B.I.T.E Dog permet de placer de grands espoirs dans la prochaine réalisation de Soi Cheng qui n'est rien moins que l'adaptation du manga Coq de Combat, avec dans le rôle titre Shawn YU Man-Lok. Espérons qu'il soit transcendé comme Edisen Chen et vivement les prochaines CatIII pour voir quel(le)s acteur(trice)s vont se révéler (Twins ? Ekin CHENG Yee-Kin ? ...).

P.S : petite info venant du traducteur qui s'est occupé des sous-titres français (mais c'est également valable pour les sous-titres anglais), il a légèrement édulcoré les dialogues (souvent orduriers) des protagonistes, notamment ceux des flics gentiment condescendants envers les cambodgiens vers la fin du film... bref on est bien en pleine CatIII ^^'



06 avril 2007
par Junta




Superbe interprétation d'Edison Chen, noirceur glauque, et ambiance oppressante

On est bien loin du rôle de beau gosse juvénile qui a lancé la carrière du beau Edison Chen. Ici, c'est le tueur enragé, qui n'a aucune pitié et aucun remord, la mort dans les yeux et la haine dans les muscles. Rien que pour son interprétation magnifique, le film vaut déjà la moitié de sa note. Cambodgien de son état, un tueur à gage est envoyé à Hong-Kong pour assassiner une femme dans un restaurant ; après le meurtre, la police retrouve vite sa trace, mais se retrouve dans l'impossibilité de faire face à un tueur qui n'a absolument pas la même façon de penser qu'un homme ordinaire. Seul un policier, brutal et psychopathe, semble capable des même atrocités que le tueur, seul moyen de l'arrêter. Alors que le policier voit ses collègues se faire décimer l'un après l'autre, le tueur fait une rencontre inédite, celle d'une jeune fille, après avoir tué son père, et qui lui demande de l'emmener avec lui. L'histoire amorce ainsi un tournant important, car il inverse les rôles ; le gentil devient méchant et le méchant devient gentil. Tout du moins, les deux personnages entretenaient une figure soit bonne soit mauvaise, par rapport à leur rôle dans cette affaire (le policier est gentil, le tueur est méchant), mais au final, ils sont tous les deux plutôt neutre, et le fait d'être gentil ou bon passe plutôt par le coté de la loi dans lequel ils sont, presque malgré eux. Hors, au fur et à mesure que le policier perd ses collègues, il sombre dans la haine, alors que le tueur devient de plus en plus attentionné envers la fille qu'il finit par aimer.

Ainsi, on voit que c'est par la présence et l'absence d'être cher que les personnages deviennent soit gentils soit méchants, et surtout on finit par changer de point de vue au cours du film, rendant le tueur plus attachant, et on lui souhaite de survivre à cette histoire. A coté de cela, le film est ultra-violent, l'ambiance est glauque et vraiment appropriée pour une chasse à l'homme particulière, et la bande son est fantastique, notamment au niveau des combats entre le tueur et le policier où les hurlements bestiaux sont vraiment bien intégrés pour faire sentir cette fureur animale et non plus humaine. Il faut tout de même reconnaître que cette violence peut être rebutante car elle n'a absolument rien de comparable à un film d'action habituel et un peu aseptisé. Ici le réalisateur veut choquer et ça risque de ne pas passer pour tout le monde. Personnellement, j'ai trouvé cet esthétisme particulier très adapté à ce qui était recherché.

Par contre je regrette la fin qui ne colle pas vraiment au reste du film. Une morale mal exprimée, une touche d'espoir qui va dans le sens de cette morale un peu ratée, et tout une scène atrocement comique gâche vraiment la fin de ce film fantastique. Quoi qu'il en soit, on retiendra ici surtout l'univers bestial bien transposé, un thème sur la dépendance du bien à une cellule affective, et le jeu exceptionnel d'Edison Chen. A ne pas rater.



06 avril 2007
par Elise




Désespéré

Qu’est-ce qui fait que Dog B ite Dog plait tant ? Il plait parce qu’il tranche sec avec des films d’auteurs lénifiants et des films d’action formatés, parce qu’il est brutal, sans concessions et qu’il nous plonge dans un univers oppressant, parce que la photo, très sombre, est magnifique avec ses teintes jaunâtres rappelant le Tu ne tueras point de Kieslowski, parce qu’il renoue avec la sauvagerie et la violence de l’illustre et regrettée catégorie III HK, parce qu’il s’inscrit dans la réalité sociale et économique inquiétante de la misère et de l’exploitation, et de son corolaire l’instinct de survie, parce que la détermination inébranlable de ce jeune cambodgien tueur à gages à avancer coute que coute en dézinguant tout ce qui entrave son chemin est aussi fascinante que terrifiante. C’est du Danny the Dog sans le piano, du Bangkok Dangerous en plus crade, avec une conclusion qui laisse heureusement entrevoir une note d'espoir, même si elle survient dans des conditions particulièrement horribles.

Mais quitte à faire un tel film, on ne comprend pas bien pourquoi Soi Cheang lève un peu le pied sur la fin en laissant place à une romance à laquelle on ne croit pas, ni pourquoi il insère des mélodies aussi sirupeuses qui cassent l’ambiance et tournent presque au grotesque. De plus, son récital d’influences clairement marqué de la patte Tsukamoto (le côte punk du film vient sans doute de lui) et de la patte Ichikawa Chu (cf. la « musique d’usine ») vient semer le trouble sur ses réelles intentions, probablement plus opportunistes que réellement sincères. Cheng a voulu frapper un grand coup, c’est réussi, mais pas totalement convaincant pour autant. On reverra cependant le film avec plaisir, ne serait-ce que pour l’interprétation « nerfs à vifs » du peroxydé Edison Chen.



06 avril 2007
par Ghost Dog




Aboie, mais ne mord pas

Avec un scénario sous-tendu par la sempiternelle ritournelle "hobbesienne" du loup et de l'homme, ici les chiens du titre, le film est avant tout prétexte à une bonne décharge de violence. Malgré quelques touches mélo qui ne vont jamais très loin, Dog Bit(e) Dog garde à peu près son ton qui se veut très sombre, glauque et desespéré. La représentation de la violence - nombreux cadavres et mises à mort pendant tout le film - se veut réaliste et crue sans renoncer à une signature stylistique qui tend vers le "m'as tu vu" à force d'accumulations. La réalisation propose quelques trucs intéressants, quelques scènes réussies dans leur genre, mais reste quand même flashy (photo tantôt bleutée, à dominance verte ou ocre selon les moments de l'histoire...) et le propos plutôt court, comme le jeu de certains des acteurs secondaires, réduisant l'amorce de discours social à une posture. Au final, avec un premier tiers qui interpelle et accroche immédiatement, un second tiers qui manque de souflle et un dernier qui fait dans le superflu, le film déçoit sans non plus démériter, en particulier dans le contexte de l'industrie HK actuelle.

Question subsidiaire : il serait intéressant de savoir si, lorsqu'il réalisait Dog Bit(e) Dog, Soi CHENG avait déjà en tête la possibilité de réaliser une adaptation du manga Coq de Combat (Shamo, en production). Quoi qu'il en soit, avec Dog Bit(e) Dog il ne pouvait mieux se positionner pour hériter de ce projet.



06 avril 2007
par Astec




Construit avec la surenchère pour seule matière

Ce que l'on retient de Dog B ite Dog, c'est bien évidemment son extrême violence. Les quelques personnages qu'il nous sera donné de voir se croiser ne semblent pas avoir la moindre considération morale et la vie n'a ici aucune valeur. Chaque rencontre est un combat où tous les coups sont permis pour survivre... jusqu'à la prochaine rencontre. Toutefois, quand Pang, le tueur fou, rencontre Yue, jeune femme abusée par son père, les choses se passent différemment.

Si Soi Cheang précise que la violence est absolument nécessaire pour dépeindre un thème aussi large que la survie, encore faudrait-il que son film ait un minimum d'ampleur. Or, Dog B ite Dog n'a rien d'autre à proposer qu'une succession de scènes violentes et une mise en scène parfois inspirée mais sombrant malheureusement dans la surenchère stylistique. Le rapport à la ville est ici sous-exploité, malgré un très beau travail sur le cadre et les lumières. Dommage.

Le film, souffrant par ailleurs d'analogies grossières et d'un scénario inexistant, finit de sombrer avec une conclusion pathétique confirmant que le film est bel et bien construit avec la surenchère pour seule matière. En résulte un film aussi creux que naïf, dont le seul mérite est d'avoir su marquer les esprits dans cette période où le cinéma hongkongais n'a pas grand-chose à nous offrir.



06 avril 2007
par Aurélien




Traite son sujet avec une immonde complaisance

Cinéaste disons le, moyen, Soi Cheng prouve qu'avec un matériau de base attrayant (cavalcade d'un tueur à gage cambodgien en proie aux flics du coin à travers Hongkong) on peut le massacrer comme c'est pas permis lorsque l'écriture s'attarde notamment sur les sévices gores et gerbants d'un Danny the dog cambodgien avide de haine. Dog Bite dog est donc un immense gâchis estampillé massacre ludique, où la noirceur du polar HK contemporain (Johnnie To rules!) cède à la violence complaisante, le rendant ainsi tout sauf plaisant ou jouissif. Le malaise que l'on ressent à cause d'une photo jaune pisse et d'un cadre poubelle presque terrifiant contraste avec la caricature des personnages : le jeune type orphelin enragé, la fille paumée et violée par son propre père, le flic senior qui n'assume pas le fait que son fils soit flic à son tour, et j'en passe.

Dog Bite dog perd aussi sa marque HK et met en avant ses prétentieux mots tirés de l'anglais et son score typé ballade rock cucul la praloche. Misogynie gerbante, gratuité des meurtres (première scène, une femme se fait flinguer par quatre balles dans la tronche, la dernière scène est un récital d'égorgements, poignardements et éventration, bon appétit bien sûr), et traitement final abjecte plombant Dog Bite dog de bêtises et autres joyeusetés malsaines, dont une morale de fin imbécile. Un film massacre par un réalisateur qui a clairement vu plus gros que son coffre ne pouvait contenir jusque là. Edison Chen a beau faire ce qu'il peut pour se dépatouiller des clichés imposés par le scénariste (clairement, Dog Bite dog est un Danny the dog trash), sa performance n'excède pas le moyen, tout comme le reste du casting gavé de personnages cabotins à n'en plus finir. Esthétisé ou rendu répugnant par son ambiance putride et sombre, le film de Soi Cheng n'est qu'un récital de bonshommes qui s'en mettent plein la tronche, avec une vague intrigue histoire de soutenir l'ensemble. Un Fight Club HK qui ne vaut clairement pas un kopek.



06 avril 2007
par Xavier Chanoine


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