Aboie, mais ne mord pas
Avec un scénario sous-tendu par la sempiternelle ritournelle "hobbesienne" du loup et de l'homme, ici les chiens du titre, le film est avant tout prétexte à une bonne décharge de violence. Malgré quelques touches mélo qui ne vont jamais très loin, Dog Bit(e) Dog garde à peu près son ton qui se veut très sombre, glauque et desespéré. La représentation de la violence - nombreux cadavres et mises à mort pendant tout le film - se veut réaliste et crue sans renoncer à une signature stylistique qui tend vers le "m'as tu vu" à force d'accumulations. La réalisation propose quelques trucs intéressants, quelques scènes réussies dans leur genre, mais reste quand même flashy (photo tantôt bleutée, à dominance verte ou ocre selon les moments de l'histoire...) et le propos plutôt court, comme le jeu de certains des acteurs secondaires, réduisant l'amorce de discours social à une posture. Au final, avec un premier tiers qui interpelle et accroche immédiatement, un second tiers qui manque de souflle et un dernier qui fait dans le superflu, le film déçoit sans non plus démériter, en particulier dans le contexte de l'industrie HK actuelle.
Question subsidiaire : il serait intéressant de savoir si, lorsqu'il réalisait Dog Bit(e) Dog, Soi CHENG avait déjà en tête la possibilité de réaliser une adaptation du manga Coq de Combat (Shamo, en production). Quoi qu'il en soit, avec Dog Bit(e) Dog il ne pouvait mieux se positionner pour hériter de ce projet.
Construit avec la surenchère pour seule matière
Ce que l'on retient de
Dog B ite Dog, c'est bien évidemment son extrême violence. Les quelques personnages qu'il nous sera donné de voir se croiser ne semblent pas avoir la moindre considération morale et la vie n'a ici aucune valeur. Chaque rencontre est un combat où tous les coups sont permis pour survivre... jusqu'à la prochaine rencontre. Toutefois, quand Pang, le tueur fou, rencontre Yue, jeune femme abusée par son père, les choses se passent différemment.
Si Soi Cheang précise que la violence est absolument nécessaire pour dépeindre un thème aussi large que la survie, encore faudrait-il que son film ait un minimum d'ampleur. Or,
Dog B ite Dog n'a rien d'autre à proposer qu'une succession de scènes violentes et une mise en scène parfois inspirée mais sombrant malheureusement dans la surenchère stylistique. Le rapport à la ville est ici sous-exploité, malgré un très beau travail sur le cadre et les lumières. Dommage.
Le film, souffrant par ailleurs d'analogies grossières et d'un scénario inexistant, finit de sombrer avec une conclusion pathétique confirmant que le film est bel et bien construit avec la surenchère pour seule matière. En résulte un film aussi creux que naïf, dont le seul mérite est d'avoir su marquer les esprits dans cette période où le cinéma hongkongais n'a pas grand-chose à nous offrir.
Désespéré
Qu’est-ce qui fait que Dog B ite Dog plait tant ? Il plait parce qu’il tranche sec avec des films d’auteurs lénifiants et des films d’action formatés, parce qu’il est brutal, sans concessions et qu’il nous plonge dans un univers oppressant, parce que la photo, très sombre, est magnifique avec ses teintes jaunâtres rappelant le Tu ne tueras point de Kieslowski, parce qu’il renoue avec la sauvagerie et la violence de l’illustre et regrettée catégorie III HK, parce qu’il s’inscrit dans la réalité sociale et économique inquiétante de la misère et de l’exploitation, et de son corolaire l’instinct de survie, parce que la détermination inébranlable de ce jeune cambodgien tueur à gages à avancer coute que coute en dézinguant tout ce qui entrave son chemin est aussi fascinante que terrifiante. C’est du Danny the Dog sans le piano, du Bangkok Dangerous en plus crade, avec une conclusion qui laisse heureusement entrevoir une note d'espoir, même si elle survient dans des conditions particulièrement horribles.
Mais quitte à faire un tel film, on ne comprend pas bien pourquoi Soi Cheang lève un peu le pied sur la fin en laissant place à une romance à laquelle on ne croit pas, ni pourquoi il insère des mélodies aussi sirupeuses qui cassent l’ambiance et tournent presque au grotesque. De plus, son récital d’influences clairement marqué de la patte Tsukamoto (le côte punk du film vient sans doute de lui) et de la patte Ichikawa Chu (cf. la « musique d’usine ») vient semer le trouble sur ses réelles intentions, probablement plus opportunistes que réellement sincères. Cheng a voulu frapper un grand coup, c’est réussi, mais pas totalement convaincant pour autant. On reverra cependant le film avec plaisir, ne serait-ce que pour l’interprétation « nerfs à vifs » du peroxydé Edison Chen.
Traite son sujet avec une immonde complaisance
Cinéaste disons le, moyen, Soi Cheng prouve qu'avec un matériau de base attrayant (cavalcade d'un tueur à gage cambodgien en proie aux flics du coin à travers Hongkong) on peut le massacrer comme c'est pas permis lorsque l'écriture s'attarde notamment sur les sévices gores et gerbants d'un Danny the dog cambodgien avide de haine. Dog Bite dog est donc un immense gâchis estampillé massacre ludique, où la noirceur du polar HK contemporain (Johnnie To rules!) cède à la violence complaisante, le rendant ainsi tout sauf plaisant ou jouissif. Le malaise que l'on ressent à cause d'une photo jaune pisse et d'un cadre poubelle presque terrifiant contraste avec la caricature des personnages : le jeune type orphelin enragé, la fille paumée et violée par son propre père, le flic senior qui n'assume pas le fait que son fils soit flic à son tour, et j'en passe.
Dog Bite dog perd aussi sa marque HK et met en avant ses prétentieux mots tirés de l'anglais et son score typé ballade rock cucul la praloche. Misogynie gerbante, gratuité des meurtres (première scène, une femme se fait flinguer par quatre balles dans la tronche, la dernière scène est un récital d'égorgements, poignardements et éventration, bon appétit bien sûr), et traitement final abjecte plombant Dog Bite dog de bêtises et autres joyeusetés malsaines, dont une morale de fin imbécile. Un film massacre par un réalisateur qui a clairement vu plus gros que son coffre ne pouvait contenir jusque là. Edison Chen a beau faire ce qu'il peut pour se dépatouiller des clichés imposés par le scénariste (clairement, Dog Bite dog est un Danny the dog trash), sa performance n'excède pas le moyen, tout comme le reste du casting gavé de personnages cabotins à n'en plus finir. Esthétisé ou rendu répugnant par son ambiance putride et sombre, le film de Soi Cheng n'est qu'un récital de bonshommes qui s'en mettent plein la tronche, avec une vague intrigue histoire de soutenir l'ensemble. Un Fight Club HK qui ne vaut clairement pas un kopek.
Superbe interprétation d'Edison Chen, noirceur glauque, et ambiance oppressante
On est bien loin du rôle de beau gosse juvénile qui a lancé la carrière du beau Edison Chen. Ici, c'est le tueur enragé, qui n'a aucune pitié et aucun remord, la mort dans les yeux et la haine dans les muscles. Rien que pour son interprétation magnifique, le film vaut déjà la moitié de sa note. Cambodgien de son état, un tueur à gage est envoyé à Hong-Kong pour assassiner une femme dans un restaurant ; après le meurtre, la police retrouve vite sa trace, mais se retrouve dans l'impossibilité de faire face à un tueur qui n'a absolument pas la même façon de penser qu'un homme ordinaire. Seul un policier, brutal et psychopathe, semble capable des même atrocités que le tueur, seul moyen de l'arrêter. Alors que le policier voit ses collègues se faire décimer l'un après l'autre, le tueur fait une rencontre inédite, celle d'une jeune fille, après avoir tué son père, et qui lui demande de l'emmener avec lui. L'histoire amorce ainsi un tournant important, car il inverse les rôles ; le gentil devient méchant et le méchant devient gentil. Tout du moins, les deux personnages entretenaient une figure soit bonne soit mauvaise, par rapport à leur rôle dans cette affaire (le policier est gentil, le tueur est méchant), mais au final, ils sont tous les deux plutôt neutre, et le fait d'être gentil ou bon passe plutôt par le coté de la loi dans lequel ils sont, presque malgré eux. Hors, au fur et à mesure que le policier perd ses collègues, il sombre dans la haine, alors que le tueur devient de plus en plus attentionné envers la fille qu'il finit par aimer.
Ainsi, on voit que c'est par la présence et l'absence d'être cher que les personnages deviennent soit gentils soit méchants, et surtout on finit par changer de point de vue au cours du film, rendant le tueur plus attachant, et on lui souhaite de survivre à cette histoire. A coté de cela, le film est ultra-violent, l'ambiance est glauque et vraiment appropriée pour une chasse à l'homme particulière, et la bande son est fantastique, notamment au niveau des combats entre le tueur et le policier où les hurlements bestiaux sont vraiment bien intégrés pour faire sentir cette fureur animale et non plus humaine. Il faut tout de même reconnaître que cette violence peut être rebutante car elle n'a absolument rien de comparable à un film d'action habituel et un peu aseptisé. Ici le réalisateur veut choquer et ça risque de ne pas passer pour tout le monde. Personnellement, j'ai trouvé cet esthétisme particulier très adapté à ce qui était recherché.
Par contre je regrette la fin qui ne colle pas vraiment au reste du film. Une morale mal exprimée, une touche d'espoir qui va dans le sens de cette morale un peu ratée, et tout une scène atrocement comique gâche vraiment la fin de ce film fantastique. Quoi qu'il en soit, on retiendra ici surtout l'univers bestial bien transposé, un thème sur la dépendance du bien à une cellule affective, et le jeu exceptionnel d'Edison Chen. A ne pas rater.
Espèce de vieux chien d'la casse !!!
Commençons par l'essentiel, le fait qu'un film comme Dog B.I.T.E Dog sorte en 2006 à HK fait extrêmement plaisir à voir. En effet, la CatIII telle que nous l'entendons étant morte et enterrée depuis quelques années déjà (là je ne parle pas des films de touche pipi de Sophie, Grace et consorts -quoique même elles ne tournent plus...-) voir débouler ce film, avec tous ses excès assumés, réchauffe le coeur des fans bourrins (voir déviants) que nous sommes. Le plus important pour juger ce film c'est de le prendre pour ce qu'il est (une CatIII moderne décomplexée), et pas d'essayer de le faire passer pour ce qu'il n'est pas (tout autre style !).
Dans les années 90 presque tous les acteurs reconnus aujourd'hui pour leur talent sont passés par la case CatIII, cette initiation leur permettait en général de s'affranchir des rôles traditionnels et ainsi développer leur jeu d'acteur, souvent dans l'excès. De nos jours ce n'est malheureusement plus cas, sauf pour Sam LEE Chan-Sam et Edison CHEN Koon-Hei qui ont décidé ici de sauter le pas. À ce titre certains passages du début du film entre LAM Suet et Sam Lee en témoignent : Suet représentant la vieille génération explique à la nouvelle génération comment se tenir et rester à sa place (la génération X ?? celle qui n'a peur de rien ?? voir les incroyables bonus du dvd français de Gen X Cops ) représentée par Lee, mais celle-ci a choisi de se lâcher. Celui qui reflète le mieux cette volonté d'émancipation c'est évidemment Edisen Chen, d'habitude fade, qui explose l'écran dans son rôle de tueur khmer ! Il est transformé. L'interprétation est clairement un des points forts du film même si Sam Lee ne peut s'empêcher de cabotiner par moment, son rôle étant toujours à la limite c'était plus fort que lui.
L'histoire, basique, est dans l'ensemble bien tenue. Certains rebondissements sont bien évidemment tirés par les cheveux et le métrage a du mal à se finir (mais quelle fin !!). Les passages concernant le père de Sam Lee auraient aussi pu être squizzés au montage ; l'ensemble ne s'en serait pas plus mal porté.
La réalisation de Soi Cheng, chiadée au possible est un régal permanent pour la rétine ; les réalisateurs hong-kongais savent décidément mettre magnifiquement en valeur leur ville de nuit. Musicalement parlant le décalage tenté n'est pas spécialement réussi, on pardonnera cette faute de goût grâce à des bruitages plus que convaincants composés de grognements et d'aboiements mixés qui accompagnent certains affrontements ; cet effet de style renforçant le côté animal des 2 protagonistes principaux. Comme d'habitude, on a également droit à la petite chanson de canto-pop (ici en anglais, dont une reprise de la chanson "You are my Sunshine"...), et vu que Soi Cheng a décidé d'être généreux il nous offre une double ration histoire qu'on soit rassasié jusqu'à la gueule.
Comme petit défaut on peut également cité la partie khmer. C'est bien de faire parler les autochtones dans leur langue d'origine, ça renforce la crédibilité de ces séquences, seulement leur accent cambodgien est tout bonnement incompréhensible pour tout bon khmer qui se respecte... mais bon ceci est un détail :-)
Ce film nous permet d'espérer un nouvel engouement pour le genre endormi depuis trop longtemps. En tout cas Dog B.I.T.E Dog permet de placer de grands espoirs dans la prochaine réalisation de Soi Cheng qui n'est rien moins que l'adaptation du manga Coq de Combat, avec dans le rôle titre Shawn YU Man-Lok. Espérons qu'il soit transcendé comme Edisen Chen et vivement les prochaines CatIII pour voir quel(le)s acteur(trice)s vont se révéler (Twins ? Ekin CHENG Yee-Kin ? ...).
P.S : petite info venant du traducteur qui s'est occupé des sous-titres français (mais c'est également valable pour les sous-titres anglais), il a légèrement édulcoré les dialogues (souvent orduriers) des protagonistes, notamment ceux des flics gentiment condescendants envers les cambodgiens vers la fin du film... bref on est bien en pleine CatIII ^^'
Un hot dog sauce ketchup svp
Le monde est un chenil bruyant rempli de clebs tarés, des bêtes bavant de rage sur le bitume pour mieux le contaminer. Des impressionnantes mimiques animales d'
Edison Chen à la patte blessée de sa femelle sur le point de mettre bas, du cabotinage de
Sam Lee aux exécutions sommaires du bourreau indifférent aux prières d'un énième bâtard qu'il s'apprête à piquer : tout dans ce film respire le sale chien mouillé.
La photo, volontairement crade, nous donne l’impression de découvrir les recoins d'une poubelle géante, d'assister à une quête pathétique d’os à ronger. On imagine parfaitement l'une de ces bêtes se tordant le cou pour atteindre son trésor, tout au fond, la caisse de résonance relayant les jappements incessants de cette crevure en vadrouille n’ayant qu’une idée en tête : survivre. Survivre sur cette terre malade ravagée par une jaunisse virulente, le jaune du croc usé d'une vieille carne errante. Mourante.
Pour illustrer cette ambiance refoulant grave de la gueule, Soi Cheng use d'effets de style particulièrement novateurs et d’un scénario à la croisée des chemins de ceux de deux films: le coréen Shiri pour l’importation d’un assassin éduqué à la dure dans un autre pays, et l'international Danny the Dog pour la description de l’outil docile d’opportunistes odieux. Notre chien du jour vient du Cambodge, mais, n'ayant pas eu la chance de figurer au casting de Holy Lola, se voit recruté gamin pour se fritter à mort avec d’autres de son âge dans des combats clandestins. Ces flash backs nous montrent une enfance qui ne lui laissera pas que des séquelles de teckel, un passé rendant presque touchant ce mec à la cruauté inexcusable.
On n’avait pas vu de film aussi désespéré depuis le On the run d'Alfred Cheung. Dog btie Dog est un film à l’ultra violence choquante, dont les personnages à l'agonie semblent tous bons pour l’euthanasie. A cette folie tourbillonnante de trouver son point culminant lors d’un final grotesque, aussi dégueulasse qu’assumant pleinement la conclusion de cette approche barbare - mais aucunement martiale - de notre part animale. Malsain, certes, mais assurément virtuose.
Une musique originale, une belle image aux couleurs saturées, le tout plombé par un scénario débile. Déception.
ATTENTION, TALENT!!!
Soi Cheang confirme son talent et je trouve que
son cinéma devient de plus en plus personnel, on reconnait de plus en plus facilement sa patte, son style... sur
DOG BITE DOG et
COQ DE COMBAT (que je considère comme son meilleur film à ce jour - disons que l'histoire m'a plus touché que celle du noirissime
DBD), encore plus, à mon humble avis, que sur le non moins réussi
LOVE BATTLEFIELD, que j'avais découvert grâce au regretté mag KUMITE, qui, hélas, n'existe plus. À l'instar de Ringo Lam, ce mec m'épate grave ! Il est en train de construire quelque chose d'énorme je pense, tout du moins
son propre univers bien à lui et avec lequel j'adhère totalement. D'ailleurs j'ai hâte de découvrir son prochain film ou même l'un de ses précédents.
Boum boum Wouaf Wouaf.... beurk beurk
Rien à ajouter... ça se met sur la tronche du début à la fin sans comprendre pourquoi ou comment... Peu de sens après tout, je vois pas ce qu'on peut trouver à un film pareil... et Edison Chen est au sommet de son art... c'est à dire Nul. Pourquoi ce mec peut il encore jouer en tete d'affiche? Tant mieux à la rigueur si il joue dans ce navet, il ne joue pas dans un bon...
pas mal
pas mal comme film. C'est vrai qu'il faut du temps pour vraiment rentrer dans l'ambiance.
Au début, on se dit que le titre est assez minable et n'a rien à voir au film, puis on comprend assez vite de quoi il s'agit puisqu'ils font des allusions plutôt douteuses aux chiens à bases de bruit de chiens. Oui, c'est bizarre, mais après tout, c'est une méthode pour justifier le titre du film.
Sinon, il y a vraiment pas mal de scènes de combat et une fois qu'on est dans le film, on est vraiment dedans et ça passe nickel.
Donc voilà, et j'ai particulièrement aimé l'actrice qui joue la pauvre fille maltraitée qui se fait embarquer de force dans tout un tas d'embrouilles que je ne détaillerai pas.
Donc voilà, vraiment un bon film...
Une impression de vide
C'était l'été, et il faisait chaud. J'hésitai longtemps avant de me décider à me procurer "dog bite dog", tant vanté par les internautes. Une fois l'oeuvre acquise, j'entrepris de la visionner, un verre de grenadine avec 3 glaçons en mains.
Alors que le froid de la boisson attaquait mes dents comme un couteau, le générique commença à défiler, et la noirceur des images capta mon attention. Je n'étais pas préparé à ce qui allait suivre: rien.
Bâti sur du vide, le film ne développe rien. Vaguement inspiré par "Danny the dog", et souvent préféré (on va quand même pas dire qu'un film mettant en scène un asiatique et réalisé pr un français est meilleur qu'un film Hk!), je n'y ai vu que de l'esbrouffe, la volonté d'en metre plein la vue.
Peu rythmé, pas si violent que ça, noir mais pas noirissime, "dog bite dog" met en scène des caniches, des bichons à la limite, et non des chiens d'attaque. Edison Chen fait bien trop propre sur lui et peine à véhiculer une quelconque rage, alors que Jet Li dans "Danny the dog" exprimait à merveille la haine et le desespoir. Sam Lee s'en sort bien mieux avec un personnage beaucoup plus intéressant, c'est bien lui le méchant chien du film, malgré tout il mord sans les dents.
L'action est anodine, tout juste relevée par quelques bruitages amusants. Jamais réellement percutantes, jamais inventives, les scènes d'action ne resteront pas dans les annales. Le final, décrit sur certains sites comme un festival d'eviscerations et un vrai jeu de massacre est bien gentillet et pas spécialement prenant.
La tension ne réussit jamais vraiment à monter, et la chasse à l'homme qui s'annonçait trépidante, provoque surtout l'ennui. Soi Chang se prend pour le nouveau génie de Hong Kong, mais les vrais génies sont ceux qui tournent pour leur public, pas ceux qui se font plaisir en faisant de l'esbrouffe (n'est ce pas wong kar wai?).
Alors que j'avais vraiment envie d'aimer ce film, je ne trouve rien à en tirer, même pas réellement de plaisir. En résumé: bof.
Pourquoi tant de haine ?
Eh bien, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film aussi vide de sens. C'est quoi ce film ? Dog bite dog ?
Sincerement, je ne comprend pas l'engouement autour de ce film à part le fait qu'il possède un bon etalonnage. Le scénario est completement idiot et les personnages qui n'ont absolument rien à dire passent leur temps à abboyer comme des chiens (oui bien sur c'est original et ça fait style. Et alors ?...). Sans parler du côté bourrin dans les scènes de violence absolument insupportables. Est ce une apologie de la violence ? J'en doute. Finalement je n'ai rien d'autre à dire tant je me suis emmerdé à le visionner. Je n'ai rien ressenti non plus. Le vide total. Un comble.
Antipathique
Œuvre brutale, glauque et d'une noirceur jusqu'au-boutiste,
Dog Bite Dog reste trop décevant pour valoir réellement le coup d'œil. Un propos intéressant sur l'impuissance de la police face à une violence humaine de plus en plus animale, hélas mal exploité par un film bancal et truffé de défauts. En premier lieu, les sous-intrigues (relations entre un père et son fils, tous deux flics; liaison amoureuse entre le personnage principal et une jeune femme paumée) sont mal amenées et ne font qu'entraver l'efficacité d'un récit dont le thème principal s'articule autour de la traque d'un dangereux tueur cambodgien (excellent Edison Chen) doté d'une agressivité peu commune, le spécimen tabassant et assassinant comme il respire, sans le moindre remord ou autre sentiment du même type.
Dog Bite Dog souffre ainsi d'un scénario mal gaulé et prolixe, qui ne se concentre pas suffisamment sur ses propres points forts pour s'attarder en vain sur des développements secondaires dont on se fiche royalement. Secundo, l'esthétique du film laisse souvent à désirer: mouvements d'appareil inutilement branlants – des réminiscences du pitoyable
Irréversible de Gaspard Noé ? –, photographie poseuse qui oscille entre teintes ocre et jaune pisse – seul le
Dead or Alive: Final de Miike avait son pareil pour ça – et traficotages d'image à vomir. Ces effets stylistiques bidon et racoleurs ne font que tirer l'ensemble vers le bas. Enfin, la durée du métrage est bien trop excessive, la faute à ces digressions psychologiques et sentimentales inutiles ainsi qu'un dernier quart se déroulant au Cambodge qui traîne salement en longueurs. Soi Cheng avait matière à réaliser un bijou de drame ultra-violent (une violence faisant d'autant plus mal qu'elle se veut parfaitement sommaire, froide et dépourvue de complaisance, voire banalisée), mais le manque de radicalité de l'intrigue et de la mise en scène plombent cette tentative, transformant le tout en petite série B aussi opaque que maladroite et prétentieuse, au style visuel laid et épuisant, en partie rachetée par l'impressionnante composition d'Edison Chen. Guère indispensable.
The Duty and the Beast
Eh ben voilà! D'une moribonde industrie cinématographique se cristallisent toujours des efforts plus salutaires dans des saines tentatives de "relance"; des projets audacieux en marge du système. L'initiative (et semi-réussite) de la sage série des "First Cuts" initiée par la maison de production d'Andy Lau en est un exemple; "Dog @!#$ Dog" un autre – bien qu'à son total opposé.
Comme en réaction à toutes ces versions faites sur mesure (ou édulcorées sur demande) pour le compte des chinois, voilà un film qui n'est pas prêt à circuler autrement que "sous le manteau" dans le mainland – et il n'est pas à se demander, si ce long-métrage n'est pas issu d'une certaine réaction au résultat de son dernier film, "Home sweet home", ayant laissé Cheng sur un mauvais goût d'inachevé avec son improbable histoire de folle (au lieu d'un fantôme).
Du dernier, on retrouve d'ailleurs une thématique plus ou moins politisée, cette fois dépeignant – très sommairement – la difficile condition des cambodgiens. C'est d'ailleurs dans ce "raccourci dramatique" très maladroit que réside la principale maladresse du film: faire de son personnage principal enragé un fils opprimé par son père et – par extension – du malheur de toute une nation. Il aurait peut-être mieux valu faire de son protagoniste l'enfant d'une autre nation; mais "cambodgien" laisse un léger mauvais arrière-goût dans la bouche.
Ce qui ne sera pas la seule "facilité": Soi Cheng souffre clairement (tout au long de sa filmographie) d'un quelconque talent dans le portrait de ses personnages. Cette distanciation est ici salutaire dans certaines scènes pour créer des personnes horriblement exempts de tout sentiment humain et capable du pire sans éprouver aucun remords; en revanche, sensibilité et émotion auraient été forcément nécessaires dans le rapport entre les policiers, dans la relation pères-fils des deux héros principaux et dans "l'amourette" des deux êtres marginalisés; on en est – malheureusement – très loin.
L'ambiance désespérée et oppressante est – du coup – assez bien rendu, sachant dès le départ le combat entre les deux personnages principaux sans retour possible; mais manque cette petite étincelle, qui aurait impliqué davantage le spectateur à un stade émotionnel. Le pire restera sans doute le grotesque portrait de la relation père-fils de Sam Lee: intéressante (voire même utile pour expliquer une partie de ses motivations), elle est alourdie par des lourdauds flash-backs trop explicites et cassant le rythme au présent – pourquoi ne pas avoir préservé davantage de mystère et ayant fait passer les nécessaires explications par des mots?
Non, Soi Cheng est un réalisateur "d'action": il ne sait s'exprimer mieux que par la violence. Taper, sans même chercher à discuter, en faisant de ses personnages des véritables bêtes enragés (le tueur silencieux étant d'ailleurs dépeint comme un "chien enragé" par la séquence d'ouverture, puis par le biais de la description de l'un des policiers par la suite). Et la très belle affiche minérale promet un affrontement mythique; mais là aussi, Soi Cheng passe un peu à côté de son sujet. Brouillant savamment les pistes entre bien (le flic aux méthodes douteuses) et le mal (le tueur a tout de même un semblant d'âme, notamment dans son rapport à la femme), il forge deux caractères imprévisibles, prêts à aller jusqu'à la mort. Mettant parfois ce comportement en parallèle avec celui de féroces animaux dans un environnement urbain, il ne va malheureusement pas jusqu'au bout de sa description – et notamment dans un dernier affrontement, qui aurait mérité à être plus viscéral. La "morsure" lors de leur premier affrontement ressemblait bien davantage à un combat entre deux animaux – et Djinn avait su prouver dans la mythique séquence finale de son "Perth" ce qu'est une vraie "explosion enragée" en un horrible face à face enragé entre deux êtres humains. IMAMURA savait comment transformer ses personnages en des véritables "animaux". Soi Cheng se contente de mettre efficacement en scène un pur condensé de violence (gratuite) dans des hallucinantes explosions viscérales. Un film profondément pessimiste et noir, mais qui manque d'une certaine maturité. La suite de sa carrière sera bien plus intéressante à suivre, le sachant d'ailleurs capable du pire, comme du bon.
A noter l'excellente initiative des sociétés de production Art Prod et Same Way Production, qui – après "The House" – proposent d'intéressantes descentes aux tréfonds de la ville hongkongaise; la lumière de ces deux films sont des pures merveilles à l'origine d'une large part des ambiances des deux films.
Wolf VS Dog
Le retour du cat.III avec un film noir , sombre et violent . Pas de viols ou de canibalisme mais de la castagne façon bete feroce , on oublie les choregraphies kung fu , là on a la violence a l'etat pur , animale.
Mine de rien tout ca est totalement justifié , parceque les protagonistes vivent dans un monde violent psychiquement et ils retranscrivent ca en violence physique ( dans le camp ou sur les suspets ) .Passer la photographie et les partits pris sonore interressant , le scenar est limité mais suffisant (vengance et poursuite ).
Malgrès une petite longeur sur la fin , le film vaut le cout et j'espere qu'il ouvrira la voie a d'autre production de qualité , on a pas besoin de millions pour faire un bon film , avec la rage et un peu de volonté on relance un genre.
Imparfait mais définitivement marquant!
Peu de films récents produisent un tel effet que Dog @!#$ Dog: sa violence extrème, sa noirceur foncière en font une sorte de pendant urbain de The blade, film vers lequel il louche de façon assez explicite à plusieurs reprises (gros plans sur les visages, contre-jours,...). Ici, pas de noirceur factice ou de violence chic à la SPL mais bien un tunnel obscur et sans espoir.
Certains traits du films peuvent sembler pourtant embêtants: photo sous-exposée ou jaunâtre, Edison Chen mutique, score fait de bric et de broc,... autant de choses qui pouvaient nuire au film, mais force est de constater qu'il n'en est rien. Absurde, brutal, irraisonné et vicéralement violent, le film est porté par une énergie animale féroce qui transcende les imperfections stylistiques. Qui plus est, le film s'autorise le luxe d'éviter la pose auteurisante de bons nombres de tentatives du genre.
Je parlais tout à l'heure de The blade, et la comparaison ne me semble pas exagéré: autant le film de Hark tentait de ré-insuffler une énergie à un genre agonisant, autant DBD peut sembler salvateur dans un monde du polar HK embourbé dans les sous-Infernal-Affairs (Breaking news et SPL en étant les exemples parfaits, mais on pourrait aussi intégrer les deux Election, méritoire mais vains de To). On revient ici à un style plus intuitif, plus instinctif, moins calibré, un style fait de films imparfaits, peut-être, mais portés par une poussée intérieure, une vision artistique. Bref, pour moi, Dog @!#$ Dog est de loin le meilleur film HK que j'ai vu depuis longtemps.
hard boiled
après avoir livré un LOVE BATTLEFIELD honorable, Soi CHENG dépasse les bornes avec ce DOG @!#$ DOG, ou la violence semble la seule raison d'être du film.
l'écriture minimaliste donne lieu à des scènes violentes, mais ou l'émotion n'a pas sa place. du coup on a un peu l'impression d'un spectacle gratuitmais terriblement bien mis en scène. Soi CHENG ne connaît pas la modération, pour le meilleur et pour le pire, et ça faisait longtemps qu'on espérait même plus un film aussi sombre et violent en provenance de Hong Kong.
malgré mes réticences vis à vis du manque d'empathie que peut susciter le film, DOG @!#$ DOG sera à coup sûr un des films les plus marquants de cette année 2006, sinon un des meilleurs.
Muselière indispensable
Saisissante démonstration de l'impuissance des "force de l'ordre" face à une violence qui n'est plus humaine mais purement animal. C'est malheureusement tout ce qui ressort du film, reste la beauté plastique, remarquable travail au niveau du son et de la lumiere comme l'a dit Antaeus.
Chiens de paille
Il faudrait créer une catégorie IV rien que pour "Dog BlTE Dog", pari osé et tenant techniquement la route, du réalisateur de "Love Battlefield".
Aucun script, mais quelle importance. Aucun humour, et c'est tant mieux. Une romance, certes, mais si douloureuse. Le reste n'est que violence, errance, désespoir.
"Dog BlTE Dog" fait passer "SPL" pour une orgie de pom-pom girls. Sam Lee et Edison Chen s'y démènent comme des sauvages. Le travail sur le son et le score en général est superbe. Le montage est sec ; les artifices manquent bien à l'appel.
Ce n'était pourtant pas si compliqué.
Enfin... Le nouvel espoir du cinéma hk.
Voilà une bonne dizaine d'années qu'on avait pas vu un film HK aussi couillu, ambitieux, crade, risqué, qui n'a pas peur de déplaire au grand public. Les personnages absolument pas attachant restent toujours ambigus et peu sympatiques, ils sont montrés non pas comme des hommes mais comme de véritables animaux sauvages (il faut relever à ce sujet le soin tout à fait remarquable qui a été porté sur le son qui n'est pas s'en rapeller Raging Bull de Scorsese et ses sons de grognements animaliers) qui n'ont pas vivent mais survivent dans l'enfer de la jungle d'un Hong Kong complètement ravagée par la pollution et corruption. La brillante réalisation, qui nous donne l'impression de regarder autant un documentaire animalier qu'un véritable film d'horreur tant le polar annoncé est noir, combine le meilleur du cinéma asiatique : à certains moments on pense à la nervosité des plans caméra à l'épaule de Shinya Tsukamoto et d'autres fois aux mouvements de caméra et à la photographie du meilleur de Shunji Iwai (la vision des bas-fonts de Hong-Kong ne sont pas s'en rapeller celle des bas-fonts de Tokyo dans Swallotail Butterfly). La direction d'acteurs est impeccable, que se soit les premiers rôles : incroyable Edison Chen (si si!) et formidable Sam Lee, que les seconds rôles : le toujours aussi excellent et indispensable au cinéma HK Lam Suet. La musique angoissante et tragique reste une des meilleures réussites du cinéma hk de ces dernières années.
Le film qui est d'une noirceur incroyable fini sur une note positive ou non selon les interprétations, qui nous dit que l'avenir appartient à la nouvelle génération, qu'il n'y a qu'eux qui peuvent changer la mauvaise santé du pays (comprendre aussi celle du cinéma HK actuelle?), alors arrêtons de cracher sur la jeunesse : vive Sam Lee, vive Edison Chen!