I know, what you SAW last summer
Derrière les phrases catchy des "producteurs de 'Grotesque'" et "du réal de 'OneChanbara'" (une référence, ça ?!!), il faut surtout lire "de la part de la boîte des productions direct-to-video fauchées Jolly Roger" et "du réal de la plupart des productions de cette boîte des productions direct-to-video fauchées Jolly Roger" …ce qui ne devrait pas vous empêcher de voir plus loin que la jaquette, ces fameuses "productions" oscillant entre le jouissivement plaisant" et le "franchement médiocre"…Heureusement, "Death Tube" fait pencher la balance vers le premier cas, à condition d'être un brin indulgent…
Car "Death Tube" n'est finalement rien d'autre qu'un énième "Saw"-like avec une flopée de gens, prisonniers d'un hangar aux pièces multiples, où ils devront seuls ou à plusieurs résoudre divers énigmes pour espérer garder la vie sauve.
Si la première épreuve est encore du "chacun pour soi" et inculque la règle du "Tu obéis aux règles du jeu ou tu meurs", rapidement les compétiteurs comprennent, que "l'union fait la force"…Sauf que face à la menace de la mort, la loi du plus fort gagne vite le dessus, surtout que l'on ait affaire au tordu esprit humain et que rares semblent être les personnes à jouer franc-jeu.
C'est sans aucun doute la principale qualité du film: mettre en évidence l'égoïsme de l'espèce humaine, prêt à tout pour sauver sa propre peau, plutôt que de penser au prochain. Ajoutez à cela la typique dose de cruauté nipponne, qui après le déjà cruel dilemme de "Grotesque" et son "Serez-vous prêt à mourir par amour ?" en pose une autre, plus cruelle encore dans sa démarche et son dénouement…L'amour du prochain, qui sera finalement aussi l'explication du pourquoi du comment après avoir mené le spectateur par son petit bout du nez en le lançant sur pléthore de fausses pistes, toutes issues des précédentes productions de même genre (chercher à tout prix le lien entre prisonniers / le rapport envers leurs bourreaux déguisés, etc)…et – une fois n'est pas coutume – de se retrouver face à sa propre image de spectateur voyeur de ce genre de productions cruelles.
Oui, sauf que le propos n'est pas aussi subtilement abordé que par un Hanneke et que cette production largement fauchée se contente avant tout d'aligner les séquences de cruauté et de mises à mort pour remplir son quota et satisfaire sa première cible d'audience visée. Avare en morts et gore, beaucoup trop long dans ces nombreux temps morts et explications superflues, le film pêche donc avant tout par le manque de sérieux dans son scénario (que l'on devine rapidement torché) avant de souffrir de son budget rikiki (pauvreté des décors, effets spéciaux limités, costumes un brin pauvrets…) et de ses acteurs cabotin (largement composé de stars de la J-pop, qui n'ont définitivement pas peur de se compromettre dans des productions DV de bas étage, même s'ils ont été assez biens servis dans ce cas) pour la plupart loin de leur âge annoncé (mention spéciale pour la petite dame têtue et égocentrique, censée avoir la bonne 50aine ans le scénario original, que j'ai pu lire).
La suite reprend exactement les mêmes ingrédients dans le même lieu, mais avec des nouvelles "questions" encore plus cruelles…
