Coûts pour coups
Pour la toute petite historie personnelle (car il en faut, parfois), j'avais eu la primeur de la curieuse séquence d'ouverture dans le bureau du producteur Chand Parwez, quand j'avais passé plusieurs semaines à Jakarta fin 2009 pour assurer la programmation d'un festival autour du cinéma indonésien. Parwez venait de recevoir le premier montage de cette scène et était hyper fier de me montrer le travail du réalisateur Nayato, qu'il adule. Même si le fond de cette scène m'avait laissé particulièrement dubitatif, impossible de ne pas reconnaître l'incroyable beauté de l'image NUMERIQUE, d'un piqué éclatant – et qui passe sans aucun problème le grand écran, comme vu lors de la présentation de cette scène.
J'étais donc particulièrement pressé de voir le travail fini de Nayato, qui célèbre ici les "retrouvailles" avec l'un de ses premiers "employeurs," Chand Parvez, qui l'avait aidé à produire l'un de ses tous premiers, "The Soul", qui a contribué à sceller la prolifique carrière du réalisateur.
Visiblement conscient de la confiance accordé par son financier, Nayato (aka Koya Pagayo, Ian Jacobs, Nayato, Ciska Doppert, Pingkan Utari, Chiska Doppert) livre un très, très, très curieux exercice de style…Un film hypra chiadé, qui se passe quasiment de tout commentaire pour raconter ce triangle amoureux toute bête, mais rendue alambiquée par l'absence d'explications par moments et les nombreux sauts dans le temps.
Toute la première partie est ainsi l'habituelle série d'attaques d'une jeune femme par une entité mystérieuse, toujours sur le même schéma de toute la filmo de Nayato, qui ne réserve donc plus aucune surprise, quand on connaît un tantinet le genre et – surtout – els films de son réal…Les explications de ces visions / cauchemars (car OUI, comme toujours dans le cinéma d'horreur indonésien, la plupart des scènes d'horreur sont désamorcées par le fait, que c'étaient des "cauchemars" des héros) seront donc révélés petit à petit dans la seconde partie du film, qui va finalemetn se dénouer en un affrontement hyper sanglant des deux héroïnes du film, qui n'est pas sans rappeler…"A l'intérieur" de nos frenchies Alexandre Bustillo et Julien Maury. Comme on n'est plus à un plan repompé près avec Nayato, on dira, que c'est un "hommage", plutôt qu'un plagiat, surtout que le réal indonésien réussit à tenir la prouesse formelle jusqu'au bout.
Un curieux exercice de style, totalement raté dans son fond, mais fascinant dans sa forme, "Affair" détonne sans rien bouleverser dans la carrière de Nayato.